Un patrimoine qui dépérit à vue d’oeil
L’état des principaux édifices à intérêt historique de Rimouski entraîne un constat : le patrimoine bâti de Rimouski dépérit à vue d’œil.
On parle ici entre autres du vieux manège militaire, qui date de 1910, de l’École des Frères du Sacré-Cœur, devenue par la suite temporairement le conservatoire de musique et les Ateliers Saint-Louis. Propriété de la Ville, ce dernier bâtiment est situé en plein centre-ville, face au Cégep. Il n’est pas chauffé depuis plusieurs années.
La cathédrale, quant à elle, est fermée depuis cinq ans parce qu’elle constitue un risque pour la sécurité du public, tellement elle est délabrée. On pourrait ajouter une bâtisse située à l’extrémité Ouest de la rue de l’Évêché, connue comme étant le Manoir Drapeau, reconnaissable par son axe Nord-Sud contraire aux autres résidences de la rue.
Dans un texte publié cette semaine, le professeur d’architecture Michel Saint-Pierre se questionnait sur l’importance de ce patrimoine pour la Ville. Aujourd’hui ( samedi ), nous vous présentons les commentaires du professeur d’histoire Pascal Gagnon sur ce sujet.
« Au-dessus de la pile »
« Si on regarde la situation depuis cinq ans, il n’y a pas « grand’chose » qui se fait. Les dossiers qui étaient au-dessus de la pile il y a cinq ans, sont les mêmes. Il y a en plus la Résidence Lionel-Roy, l’ancienne école d’agriculture. La bâtisse est placardée de contreplaqué depuis quelques mois. Il y a plusieurs dossiers en suspens. Le dossier majeur demeure celui de la cathédrale. J’ai appris hier qu’elle n’est plus chauffée parce qu’on n’a pas de président pour la Fabrique Saint-Germain », estime monsieur Gagnon.
« Piétiner »
« Ça continue de piétiner. Quand j’étais président de la Société rimouskoise du patrimoine ( SRP ), on avait dressé une liste d’un certain nombre de bâtiments qui sont dans un état extrêmement précaire, concernant leur préservation. Les Ateliers Saint-Louis en faisait partie, tout comme la grange des Sœurs du Saint-Rosaire, aujourd’hui disparue, et le manège militaire. Tout ça a stagné dans les dernières années. »
« L’École des Frères du Sacré-Cœur/Ateliers Saint-Louis est sur le bord d’être démoli, je le crains fort. Quand je vois qu’un jeune comme Charles Ruest, un étudiant en architecture, veut s’impliquer, ça fait du bien, car nos édifices patrimoniaux comptent parmi les choses qui font de Rimouski une si belle ville », poursuit monsieur Gagnon.
Manège militaire
Le manège militaire continue d’être entretenu par les Forces armée canadiennes, selon monsieur Gagnon. « Par contre, le cas de l’École des Frères du Sacré-Coeur/Ateliers Saint-Louis me semble le plus criant actuellement, avec la cathédrale. Ça coûterait une fortune de remettre ça en état. Qu’est-ce qu’on peut faire? »
« J’imagine que la SRP fait bien les représentations qu’elle peut. Je crois que Charles Ruest et la SRP sont en contact. C’est toujours l’argent qui est le nerf de la guerre. Si des citoyens se mobilisaient pour aller à la rencontre du conseil municipal, on pourrait faire avancer un peu les choses. La question est : y aura-t-il une mobilisation ? » s’interroge Pascal Gagnon.