Lab-École Rimouski: remettons en question le choix de l’emplacement
Depuis quelques années, messieurs Pierre Lavoie, Pierre Thibault et Ricardo Larrivée tablent sur le projet de Lab-École au Québec. Rimouski est l’une des sept villes choisies en province où sera installé ce nouveau concept d’établissement scolaire.
À Rimouski, le projet chemine et on apprenait dernièrement que le jury avait sélectionné quatre finalistes parmi les trente (30) propositions soumises par les firmes d’architectes. La prochaine étape, qui aura lieu en février 2020, consistera pour les finalistes à présenter leurs concepts respectifs lors d’auditions publiques.
Nul doute que le processus avance rondement. La Ville de Rimouski et ses citoyens ont participé, à leur façon, à la venue du Lab-École en cédant le terrain situé à l’angle des rues Anne-Hébert et Léonidas Sud. Ce terrain «non vendable», disons-le, offert gracieusement à la Commission scolaire des Phares, qui est maître d’œuvre du dossier, pourrait se transformer en «cadeau de grec», car il est de trop petites dimensions. Une demande a d’ailleurs été acheminée à la Commission de la protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) dans les dernières semaines. Cette démarche a pour objectif de dézoner une partie d’un terrain adjacent qui appartient à l’entreprise Fred Lamontagne inc. et qui a une vocation agricole.
Qu’adviendra-t-il si la CPTAQ n’autorise pas le changement de zonage? De prime abord, est-ce que le terrain cédé par la Ville était le plus approprié? Plusieurs arguments plaident en défaveur du choix de l’emplacement. Outre que le terrain est trop petit, il est situé dans une pente qui exigera des travaux majeurs d’excavation. De plus, sa situation géographique (coin des rues Anne-Hébert et Léonidas Sud) entraînera une augmentation substantielle de la circulation dans ce quartier. Les résidents des rues des Flandres, Anne-Hébert, Madeleine-Gleason et Gratien-Gélinas verront leur quiétude perturbée. A-t-on pensé au nombre d’autobus scolaires qui circuleront quotidiennement sur ces rues pour accéder au Lab-École?
Plusieurs personnes pensent, en toute logique, que cette nouvelle école devrait être construite à l’angle de la rue Alcide-Horth et du boulevard Arthur-Buies. Ce vaste terrain, qui est vacant, appartient également à la Ville de Rimouski. Quels sont les arguments qui militent en faveur de cet emplacement? Nous retrouvons à proximité le centre communautaire Saint-Pie X et un Centre de la petite enfance (CPE). De plus, non loin de là, il est facile d’accéder à pied au Centre sportif Desjardins et de profiter des installations dont la piscine. Bref, nous avons là trois bâtiments qui ont des vocations complémentaires à celle d’une école, et ce, à courte distance. De plus, en construisant le Lab-École près de la réserve de terrains disponibles située sur la rue Alcide-Horth, ils seraient peut-être plus faciles à vendre à des promoteurs immobiliers. Dans plusieurs villes au Québec, il n’est pas rare de voir s’installer des commerces à proximité d’une école étant donné l’achalandage que celle-ci peut créer. Et qui dit terrains vendus, dits entrées de taxes!
Loin de moi l’idée de vouloir contester la venue du Lab-École à Rimouski. Par contre, nous, les «citoyens payeurs», nous devons nous assurer que nos taxes et impôts prélevés soient utilisés à bon escient. Penser à installer une école dans un cul-de-sac n’est certainement pas l’idée du siècle, à mon avis.