L’ampleur du projet de 3,3 M$ suscite un malaise
-Centre animalier à RimouskiParmi les critiques que doit encaisser le conseil municipal de Rimouski à la suite du dépôt de son budget, lundi, il y a le projet de 3,3 M$ pour la construction du centre animalier.
À la suite d’une prise en main des services qui étaient auparavant assurés par un sous-traitant, la Ville de Rimouski a été invitée par différents intervenants associés aux animaux de compagnie à aller au bout de la démarche, ce qui implique le recours à un lieu adapté. Pour l’instant, c’est un édifice du district Sainte-Odile qui est utilisé.
La Ville a élaboré un projet qui au départ devait coûter autour de 1,5 M$, mais auquel on vient d’ajouter quelque 1,7 M$, ce qui donne une facture de 3,3 M$ en chiffres arrondis. Confrontés à une hausse moyenne du compte de taxes de 4,1 % qui surpasse l’indice des prix à la consommation (IPC, 1,9 %), plusieurs citoyens ont qualifié ce projet de « suite de luxe » pour les chiens.
« Pas à l’aise »
Le Club canin du Bas-Saint-Laurent, basé à Rimouski et voué à l’éducation et au sport canin, a appuyé la Ville pendant ses démarches. Le maire, Marc Parent, plaide souvent que la Ville consacre des investissements dans les secteurs où les citoyens demandent des services. Le Club a-t-il demandé un « cinq étoiles » à la Ville? avons-nous demandé à un administrateur de celui-ci.
« Nous sommes mal-à-l’aise avec le projet de la Ville. Nous n’avons jamais exigé quelque chose de cette ampleur et nous constatons un paradoxe. La Ville prévoit se départir de certains de ses édifices pour assurer une saine gestion de son parc immobilier, mais va en construire d’autres. Pourquoi est-ce qu’on ne prendrait pas autour de la moitié de ce budget pour transformer l’endroit où ça se trouve actuellement? », déclare le vice-président, Djanick Michaud.
« Jamais, jamais, jamais nous n’avons demandé un centre de 3,3 M$! Il doit exister des solutions plus raisonnables qui permettraient d’épargner, à l’œil, au moins un tiers des coûts et d’éviter un tel impact sur le compte de taxe des citoyens », tranche monsieur Michaud.
Comme un hôpital
La présidente de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, docteure Caroline Kilsdonk rappelle qu’il y a différents modèles. Au degré de services le plus élevé, on parle pratiquement d’un hôpital, toutes proportions gardées.
« Il y a différents types de centres animaliers opérés par des corporations municipales et différents degrés de services. Nous avons des normes. Au minimum, la municipalité emploie quelqu’un qui s’occupe du lieu du refuge pour la garde des animaux, mais qui se déplacera avec les animaux dans une clinique vétérinaire au besoin. Mais cela peut aller aussi jusque à la gestion et à l’entretien du refuge, plus tous les équipements et plus des vétérinaires qui travaillent à temps plein sur place. »
Formule mitoyenne
Il y a une formule mitoyenne et c’est celle que semble vouloir adopter la Ville de Rimouski. « On peut aussi opter pour disposer des installations et équipements sur place, à même le centre animalier, et faire venir des vétérinaires au besoin. »
Ce qui impliquerait les équipements et services suivants : anesthésie, chirurgie, analgésie, stérilisation, ventilation pour évacuer les gaz du bloc opératoire, pharmacie, locaux de quarantaine, appareils de radiologie et laboratoires pour les tests sanguins.
Animaux errants moins bien traités?
« Ce n’est pas parce qu’on traite des animaux errants qu’il faut moins bien les traiter! Ils ne méritent pas moins de soins de qualité que les autres. Rappelons-nous que les animaux sont des êtres sensibles (NDLR : ce qui est maintenant reconnu par une loi). Les soins doivent être apportés avec respect et selon des normes de qualité », rappelle la présidente de l’Ordre.