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Contes, légendes et palabres

L’oralité d’un récit

L’importance de l’oralité dans le conte.

Qu’advient-il lorsqu’un conteur narre une histoire du 17e siècle ou une histoire contemporaine ?

Il s’agit tout simplement de nous rappeler les moments où nos grands-parents nous racontaient leurs histoires abracadabrantes . Nous étions tous suspendus à leurs lèvres et nous nous imaginions les images plus belles les unes que les autres. Qui d’entre vous se souviennent de Michel Noël lorsqu’il personnalisait son personnage du Capitaine Bonhomme. C’était la belle époque! Nous voyagions à travers le monde et ce à peu de frais.

Lors de nos formations en conte ( eh oui, il y a des formations d’offertes dans ce domaine) Georgette et moi avons avons appris une chose très importante :   «  qui parle n’est pas qui écrit et qui écrit n’est pas qui est » (Barthes, 1977).

Nous savons que l’auteur du récit écrit est son « propriétaire », son « créateur ». Mais il n’en est pas de même pour l’auteur du conte oral plus particulièrement. Ce dernier n’appartient à personne. En même temps, il est la « propriété », l’œuvre de toute la communauté à l’intérieur de laquelle il se raconte et se transmet.

Existe-t-il une différence entre l’écriture d’un conte et son récit…

PETITES OU GRANDES OREILLES

Lorsque nous narrons une histoire, nous sommes confrontés à un groupe de personnes possédant une imagination plus ou moins créatrice. Nous devons savoir devant qui nous contons. Est-ce devant des petites oreilles ou des grandes oreilles. Nous pouvons broder au gré de notre moment présent, d’ajouter nos propres trouvailles.

Comme le mentionnait Schnitzer : « En transmettant son œuvre à ses descendants, le conteur les laissait libres de jouer d’un texte dont la qualité première était sa maniabilité ».

L’auteur du conte oral est « collectif », en comparaison d’un auteur du récit écrit qui est alors singulier, comme le constate Patrice Coirault .

Lors d’une formation offerte par Michel Hindenock, lors de son passage à Trois-Pistoles, ce dernier nous mentionnait que le conteur est un outil de transmission. Le conte représente pour lui une suite d’images mentales qu’il actualise au moment de chaque séance de contage.  

IMAGES MENTALES

« La véritable partition du conteur n’est pas un texte, comme on le prétend trop souvent : c’est une suite d’images mentales» (Hindenoch, 1997 : 40).

En effet, il est très rare qu’un conteur raconte le même conte de la même manière. L’histoire de base est la même, les évènements sont les mêmes mais présenter de façon différente, tout dépendant de l’auditoire.

Dans le bon vieux temps, pensons aux histoires contées autour du poêle au magasin général.

Cela procure au conte oral une certaine mobilité et crée les différentes variantes.

Michel Hindenoch, définit l’acte de conter comme suit : « Conter est un Art de la Parole, comme la Poésie. Mais il s’agit d’une parole particulière. La ʺ parole conteuse ʺ est une parole portée par un élan, un enthousiasme. C’est une parole profonde, puissante, magique » .

Ainsi la voix du conteur est porteuse d’émotions ce qui diffère des « mots » du narrateur.

Lorsque vous racontez une petite histoire à votre enfant au coucher, est-ce que vous racontez cette histoire de façon monocorde ou si vous modulez votre voix ?

LE MOUVEMENT DANS LE CONTE…

Souvent le geste accentue le mot dit. Pour certains conteurs, le mouvement sur scène est très important. Pour d’autres, ses paroles supportent bien l’histoire.

Il nous est arrivé d’assister à certains spectacles de contes où le conteur était assis tout simplement sur un petit tabouret et nous racontait toute l’histoire les yeux fermés. Mais quelle belle soirée avons-nous eu! Nous nous laissions bercer par les paroles.

Il ne faut pas oublier qu’au théâtre deux comédiens s’échangent des répliques, et que le public assiste à la pièce comparativement où le conteur inter-réagi avec son audience.

Afin de vous donner une chance de mettre en pratique cette chronique, je vous offre un petit conte de Noël que j’ai écrit il y a deux ans pour mon petit-fils. Ce conte est présenté dans la programmation spéciale de Noël de la radio HARMONIE 88,8 Concarneau, Bretagne.

La prochaine chronique portera sur la Légende.

Bonne lecture et bon conte.

La tempête avait commencé…Photo:Daniel Projean

LE CHAT OLIVIER

C’était un 24 décembre dans un petit village lointain au Québec.

Ce jour-là, soudain, la neige se met à tomber ! C’était une belle tempête qui se préparait et Olivier, un petit chaton de 6 mois, était émerveillé de voir des milliers de flocons dansés dans le ciel. C’est la première fois qu’Oliver voit cela… Tout fou, il réussit à ouvrir la porte-patio et sort dans le jardin et court à droite, à gauche… essaie d’attraper les flocons un par un….

Notre petit chat s’amuse tellement qu’il s’éloigne de la maison….loin, encore plus loin… Et le voilà dans les champs… Soudain, Olivier, s’arrête, regarde autour de lui et malheur, il comprend qu’il s’est perdu et commence à avoir froid, très froid!

À la maison, Audrey et Yves appellent Olivier, mais il n’arrive pas. L’inquiétude grandit. Elles sont vraiment inquiètes de leur petit Olivier!

– Allons, les filles! dit Chouchou, il est l’heure d’aller au lit… demain, c’est Noël… Je vous promets une belle surprise !

Audrey et Yves, le coeur gros, grimpent à l’étage et s’emmitouflent dans leur doudou toute chaude !

Pendant ce temps, Oliver cherche toujours son chemin. Il rencontre un oiseau. Il ne pense pas à l’attraper. L’oiseau est si heureux qu’il lui propose de lui montrer le chemin de la maison… Ouf ! La fenêtre de la véranda est restée ouverte ! Vite, le petit chat épuisé rentre dans sa maison… Il s:endort sous le sapin.

C’est là qu’Audrey et Yves le trouvent le matin de Noël… Jamais, jamais, elles n’ont eu un si beau cadeau de Noël!

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