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Nouvelle de 18 h

Un revenu de plus en plus « grugé » par les taxes

Manque à gagner de 146 $ par an pour les moins fortunés
Le Québec aurait besoin d’au moins 10 000 logements sociaux et communautaires. (Photo: Unsplash photos)

Les personnes dont l’augmentation de revenu annuelle est limitée par l’Indice des prix à la consommation (IPC), lequel évalue l’inflation, accusent un manque à gagner important relativement à la croissance des taxes à Rimouski, ces quatre dernières années.

C’est ce que constate un contribuable rimouskois qui s’intéresse aux finances municipales et qui a interpellé le journal le soir à ce sujet. Il apporte l’exemple d’un retraité qui reçoit des prestations du Régime des rentes du Québec (RRQ) et du Régime de pension du Canada, dont le loyer est de 600 $ par mois, pour un logement évalué à 100 000 $ l’unité. Cependant, il n’est pas le seul à subir un manque-à-gagner important. C’est le cas de tous ceux qui reçoivent des prestations ou revenus dont la croissance est déterminée par l’IPC.

« Prenons ce retraité qui recevait une rente du Régime des rentes du Québec (RRQ) de 600 $ par mois, une pension de vieillesse du fédéral de 585,49 $ et payait un loyer de 600 $ par mois en 2016. En 2020, ce même locataire paie l’équivalent de $1 120 par an en taxes foncières à son propriétaire. En 2016, ce montant était de 15 % inférieur à celui d’aujourd’hui, soit de 973,91 $ pour une différence de 146 $ par an », révèle ce citoyen.

Pas la même courbe

Cependant, la croissance de ses revenus n’a pas suivi la même courbe et représentait des augmentations totales de 7,3 % vs les 15 % de hausse des taxes municipales.

« La rente RRQ de 600 $ en 2016 a été indexée de 7,3% au total pour atteindre, en 2020, 643,80 $, soit une différence de 43,80 $ par mois, pour un total de 525,60 $. Le rente de pension de vieillesse est passée pendant ce temps de 585,49 $ à 607,46 $ par mois en 2020, soit une différence de 21,97 $ par mois, pour un total de 263,64 $ par an », commente-t-il aussi.

Sa conclusion : les augmentations de taxes foncières annuelles de 146 $ en moyenne ont absorbé plus de 18,5 % des augmentations de rentes (789 $) reçue par ce rentier.

Phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur

Pour des organismes de défense des droits des personnes à faible revenu, comme le Comité logement Rimouski-Neigette, l’exemple apporté par ce retraité n’est qu’une illustration d’un phénomène grandissant et inquiétant.

« Plus ça va et plus les dépenses de logement, incluant la croissance des taxes foncières, occupent une place grandissante dans le budget des personnes à faible revenu. S’il n’y avait que ça! Mais il y a aussi les hausses de loyer en provenance du propriétaire, les hausses de tarifs récurrentes d’électricité et de téléphone, etc. À 4,1 % d’augmentation du compte de taxes à Rimouski, on est loin de l’IPC (2 % actuellement) », croit Guy Labonté, coordonnateur de l’organisme.

« Avant d’aider la classe moyenne et les plus riches, on devrait essayer de nourrir et d’abriter convenablement les plus pauvres. Après, on aura une population en santé et on épargnera sur les frais médicaux. À ce temps-ci de l’année, les tablettes sont vides chez Moisson Rimouski et la plupart des villages n’ont pas de dépannage alimentaire », tranche-t-il enfin.

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