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Nouvelle de 19 h

« Trois-Pistoles s’est déjà battue et continue de se battre »

-Guillaume Legault, du Comité Sauvons L’Héritage I
La salle était pleine à l’assemblée citoyenne, hier soir, à Trois-PIstoles. (Photo: courtoisie Bobby Valérie)

Quelque 150 personnes ont manifesté leur intention de ne pas lâcher prise, hier, à Trois-Pistoles, à l’occasion d’une assemblée publique du Comité Sauvons L’Héritage I, le traversier qui relie le Bas-Saint-Laurent à la Côte Nord.

Le service de traversier de la Compagnie de Navigation des Basques Trois-Pistoles/Les Escoumins est menacé de disparaître la saison prochaine en raison de l’éventuelle mise au rencart de L’Héritage I.

Le gouvernement caquiste ne veut pas financer la restauration du navire (5 M$) en invoquant qu’il n’est pas sous la responsabilité de la Société des transports du Québec (STQ).

Si les travaux ne sont pas réalisés, L’Héritage I pourrait perdre son permis de navigation. Le porte-parole du Comité, Guillaume Legault, estime que la STQ et Québec se trompent quand ils traitent la Compagnie de Navigation des Basques comme une entreprise privée, puisque c’est une entreprise municipale comptant plusieurs membres, donc publique.

Mobilisation

« La somme de 5 M$ représente également l’ampleur des retombées économiques du traversier pour Trois-Pistoles seulement. Il y a trop à perdre pour ne pas réagir. Nous avons amorcé une très belle mobilisation qui regroupe des citoyens et des commerçants, mais aussi des élus.

Il y avait des maires avec nous hier soir, de même que le préfet de la MRC des Basques, Bertin Denis. Cette mobilisation touche maintenant plus que Trois-Pistoles mais aussi tout le Bas-Saint-Laurent », commente monsieur Legault.

Date butoir

« Un peu à l’image de notre comité et beaucoup à l’image de notre communauté, plusieurs « têtes grises » étaient de la partie. Ces personnes sont venues témoigner de leurs inquiétudes pour l’avenir de Trois-Pistoles et de la région. Il y a des délais urgents à rencontrer qui sont préalables au retour en 2020. Nous sommes intervenus de nouveau auprès du gouvernement en décembre et on nous a promis une réponse rapidement. Nous voulions une date alors nous avons fixé un délai pour le 1er février.  Si on n’a pas de réponse satisfaisante à ce moment, on passe en deuxième vitesse dans la campagne de mobilisation », précise le porte-parole du Comité.

Pression

« Nous maintiendrons la pression. Il faut travailler pour avoir une saison 2020. La seconde moitié de la décennie 2000-2010, dans l’histoire de la Compagnie, a été marquée par un arrêt des activités du traversier pendant trois ans. Ce furent trois années excessivement difficiles pour nos communautés, tant sur le plan social, qu’économique. Ce fut aussi la fermeture de plusieurs entreprises touristiques. Il faut tout faire pour éviter de revivre ça. Pour nous, avec 5 M$ de travaux à faire vs 5 M$ de retombées par année, le calcul est facile à faire et c’est loin d’être de l’argent perdu », insiste Guillaume Legault.

Société des traversiers du Québec

« Nous allons nous doter de moyens d’action pour faire entendre raison à notre gouvernement; que nous ne baisserons pas les bras peu importe la décision gouvernementale », prévient aussi monsieur Legault.

Est-ce que la Société des transports du Québec (STQ) ne pourrait pas venir en aide à la Compagnie de navigation des Basques, par exemple en lui prêtant ou en lui cédant le Saarema lorsque le F.A. Gauthier sera revenu à Matane?

L’Héritage I (Photo: Site Internet, Compagnie de navigation des Basques)

« La STQ n’est surement pas en position de nous aider présentement! Les citoyens se demandent s’ils vont couler s’ils utilisent un de ses navires. C’est déplorable. Les navires de remplacement ne sont même pas en état de prendre la mer! Mais le soutien de la STQ serait important si nous pouvions l’obtenir », exprime monsieur Legault.

« Cet appui de la STQ, il serait déterminant, assurément, même à ce stade-ci, mais à ma connaissance, il n’y a aucune proposition que ce soit. On se questionne sur l’attitude de la STQ. On se demande quelles sont ses intentions. Pour vous rappeler la petite histoire, ça fait peut-être 40 ans que le gouvernement du Québec essaye de fermer notre lien fluvial. Mais ça fait plusieurs mobilisations citoyennes qui s’organisent depuis les années 1960 et on a obtenu de l’argent pour acquérir ou réparer des navires et pour des réparations de quai. À chaque fois, il faut qu’on lutte. Cette fois-ci n’est pas différente des autres. Trois Pistoles s’est déjà battue et continue de se battre », conclut le porte-parole du Comité.

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