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Chasse et pêche

Sans la RLTB, les chasseurs de cerfs se privent d’une récolte de qualité!

Selon Luc Brodeur, ci-dessus, la RLTB produit un cheptel en santé et assure une chasse de qualité, comme la récolte de ce cerf magistral qu’il a récolté en Estrie. (Photo courtoisie Luc Brodeur)

Sans la Restriction Légale de la Taille des Bois, la RLTB, les chasseurs des Zones 1 (Gaspésie) et 2 (Bas-Saint-Laurent), se privent d’une très bonne qualité de chasse.

« Ça fait 20 ans que la femelle est protégée au Bas-Saint-Laurent et la récolte globale de cerfs n’a jamais été aussi basse », soutient un spécialiste des cervidés au Québec comme au Canada, Luc Brodeur, qui a importé au pays le « Quality Deer Management Association », la QDMA, et qui a été membre du comité pour implanter la RLTB, en Estrie.

 « Le cerf est une richesse naturelle qui appartient à tous les Québécois, et il faut le protéger pour les générations futures en équilibrant le ratio d’un cheptel, car plus le ratio est égal, plus la densité et la récolte sont élevées », affirme Luc Brodeur. « Je le connais. C’est LE spécialiste du chevreuil le plus qualifié au Canada », renchérit le guide, formateur, auteur et chroniqueur à « Rendez-Vous Nature », Charles-Henri Dorris.

Zones à faible densité

Est-ce pensable d’implanter la RLTB dans des zones de chasse où la densité est très faible ? Comme dans la Zone 2 Est au Bas-Saint-Laurent, où le cheptel chevreuil continue sa descente vertigineuse, avec une récole toujours en baisse de 41 mâles la saison dernière; surtout des daguets ou « spikes ». Et Dans la Zone 2 Ouest Bas-Saint-Laurent, il s’y est prélevé 353 cerfs en 2019, contre 536 en 2018, soit 183 chevreuils de moins. Dans la Zone 1 Gaspésie, l’avenir n’est guère plus rose pour le cerf. La récolte plonge vers le bas avec un prélèvement de 298 bêtes en 2019, en net recul sur 2018 où les chasseurs avaient prélevé 955 chevreuils.

Un chasseur de cerf en Estrie commente la RLTB : « Ce cerf mâle de 8 pointes, 175 livres; récolté en 2018, illustre ce « laboratoire expérimental » de la Zone 6, où les probabilités de croiser un « buck » mature, comme celui-ci, étaient déjà élevées dès la deuxième année des mesures de protection des jeunes mâles (RLTB). Imaginez ce que sera la chasse en Estrie après cinq années complètes sans récolte de « spikes », commente Luc Larochelle, de Sherbrooke. (Photo Luc Larochelle – La Tribune)

« La méthode est logique. Il faut protéger les jeunes mâles pour équilibrer le ratio. Il y a trop de femelles, et trop de jeunes mâles sont prélevés, et ça, ce sont les conséquences des gestions antérieures du cheptel. Après deux ou trois ans, à protéger les « p’tits bucks », les chasseurs vont récupérer un cheptel en santé et une belle qualité de chasse», affirme Luc Brodeur.

Interdire la chasse dans une zone n’est pas la solution non plus. Ça fait trois ans que la chasse du cerf est interdite dans la Réserve faunique de Rimouski, jadis qualifiée de « Paradis du cerf de Virginie », et on ne voit pas le jour de la rouvrir!

Les chasseurs ne doivent

pas attendre le MFFPQ

Luc Brodeur partage plus de 25 ans d’expériences et de connaissances avec quelque 1 000 spécialistes du QDMA de 25 États américains.

Selon lui, les amateurs de la chasse du cerf ne doivent pas attendre après les autorités du ministère Forêts, Faune et Parcs Québec (MFFPQ). Luc Brodeur invite les associations et les chasseurs des Zones 1 et 2 à se regrouper, à exiger du ministère d’y implanter la RLTB, et de recourir, s’il le faut, aux pressions politiques pour y arriver. « La tâche ne fut pas facile en Estrie. J’ai dû faire des pressions politiques pendant 13 ans pour faire accepter la RLTB. Ce qui a donné lieu à un projet de chasse expérimentale de cinq ans; il reste deux années à compléter, dans les Zones 6 Nord et 6 Sud, où les densités de cerfs sont très élevées, avec déjà la récolte de gros mâles matures », relate Luc Brodeur.

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