Acériculture dans La Mitis et Rimouski-Neigette
Une production qui connaît un essor constant
Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) publie régulièrement des données très intéressantes sur les divers types de cultures pratiquées au Bas-Saint-Laurent. Nous vous faisons part de celles publiées en 2017 concernant l’acériculture. En avril prochain sera publiée la plus récente mise à jour relativement à cette production.
En 2017, l’acériculture était l’activité principale de 23 entreprises agricoles dans la MRC de La Mitis. Elle générait alors des revenus de 2 M $ par année, soit près de 4 % des revenus agricoles de la MRC.
Il s’agissait de la sixième production en importance dans la MRC en ce qui a trait aux revenus. En 2017, 33 entreprises ont déclaré des superficies agricoles en exploitation, ce qui correspondait à 225 790 entailles, soit environ 3 % du total de la région du Bas-Saint-Laurent.
Depuis 2010, le nombre d’entreprises qui déclaraient exploiter une érablière avait augmenté de 22 %, le nombre d’entailles exploitées ayant alors connu une croissance presque similaire soit 20 %. Environ 35 % des entreprises qui en tiraient leur revenu principal étaient certifiées biologiques dans la MRC de la Mitis.
Rimouski-Neigette
Dans la MRC Rimouski-Neigette, l’acériculture était l’activité principale pour 40 entreprises. Elle générait des revenus annuels de 5,6 M $ soit près de 8 % des revenus agricoles de la MRC.
Cette production était présente dans l’ensemble des municipalités de la MRC et ses activités majoritairement en terre publique. Il s’agissait de la troisième production en importance dans la MRC en termes de revenus, derrière les productions laitière et porcine mais la première dans les productions végétales. En 2017, 64 entreprises ont déclaré des superficies acéricoles en exploitation pour plus de 860 000 entailles, soit 11 % du total au Bas-Saint-Laurent.
Depuis 2010, le nombre d’entailles exploitées a connu une croissance de 5 %. Environ 38 % des entreprises ayant cette production comme revenu principal étaient certifiées biologiques.
L’acériculture au Bas-Saint-Laurent
Au Bas-Saint-Laurent, l’acériculture est une production de grande importance. On retrouvait en 2017 plus de 8 % des entreprises acéricoles québécoises dans la région, contribuant à 22 % de la production au Québec, chiffres confirmés par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ).
Les 586 entreprises déclarant des revenus acéricoles exploitaient plus de 7,6 millions d’entailles, générant ainsi des revenus bruts de plus de 67 M $ et positionnant la production acéricole au deuxième échelon régional. Plus de 70 % de ces entreprises en faisaient leur revenu principal, lequel a connu depuis 2010 une augmentation d’environ 2 %, comparativement à 6 % pour le nombre d’entailles.
Les entreprises acéricoles de la région se démarquent à l’échelle provinciale par leur moyenne élevée d’entailles exploitées et par leur productivité à l’entaille, en progression constante depuis 2006. De 2014 à 2017, le nombre d’entreprises certifiées biologiques a bondi de façon spectaculaire passant de 60 à 120 pour atteindre les quatre millions d’entailles.
C’est bien évidemment au Témiscouata qu’on retrouvait en 2017 le plus grand nombre d’entailles, soit 4 578 051. Au deuxième rang, loin derrière, on retrouvait la MRC Rimouski-Neigette avec ses 860 000 entailles. Cette production occupait et occupe toujours une part importante du territoire bas-laurentien, permettant l’exploitation d’un peu plus de 37 000 hectares de boisés, dont plus de 18 000 en forêt publique.
Plusieurs entrepreneurs sont à l’affût des nouvelles technologies et de nouvelles façons de faire permettant au secteur acéricole du Bas-Saint-Laurent de se positionner comme un leader québécois. Par exemple, de 2013 à 2017, plus d’une cinquantaine d’entreprises ont fait des changements dans leurs érablières afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre générés par leurs activités.
En 2016, les producteurs acéricoles québécois ont vu leur droit de produire augmenter de cinq millions d’entailles, ce qui a permis l’établissement de nouveaux agriculteurs de la relève en acériculture et la consolidation de certaines entreprises en production.
En conclusion, bien que l’acériculture occupe une place importante dans le paysage agroalimentaire de la région, l’essor de ce secteur est encore possible au Bas-Saint-Laurent alors que plusieurs érablières sont encore inexploitées.
Cabane d’la Bonaventure
Cabane à sucre d’la Bonaventure : un incontournable à Saint-Eugène-de-Ladrière
L’érablière La cabane à sucre d’la Bonaventure est devenue avec le temps une marque de commerce à Saint-Eugène-de-Ladrière. C’est par centaines que les amateurs de parties de sucre de la région s’y donnent rendez-vous quand le printemps arrive et que la sève commence à couler.
C’est en 1975 que Charles Therriault a construit sa première cabane à sucre. Au printemps de 1976 était produit le premier sirop dans cette érablière de 950 entailles où on cueillait la sève à la chaudière.
Avec l’arrivée de la tubulure, une nouvelle cabane fut érigée en 1988, beaucoup plus vaste et mieux adaptée pour y travailler, surtout avec l’électricité et un puits artésien. En plus, l’achat d’un lot voisin permit d’augmenter le nombre d’entailles à 4 000.
En 2004, Jacques Therriault, le fils de Charles, et son épouse Guylaine Viel achètent l’érablière familiale. Dès la première année, les repas de cabane à sucre traditionnels sont servis dans une salle à manger d’environ 45 places. En 2005, un agrandissement important permettait de doubler la superficie afin d’y accueillir 100 personnes.
Par la suite, Jacques poursuivait le développement de l’entreprise en achetant des lots voisins pour accroître le nombre d’entailles à 8 000. En 2009, il faisait l’acquisition de l’érablière de son cousin Sylvain Caron et atteignait alors la capacité de 11 000 entailles. En 2012, il construisait une annexe à la sucrerie et y installait un évaporateur dernier cri au bois éco–énergétique (environmental protection agency).
En 2004, la superficie des lots était de 25 hectares. En 2009, elle était passée à 175 hectares, dont 45 en érablière, le reste en boisé sous aménagement forestier. En 2014, l’acquisition de deux autres érablières voisines faisait grimper la surface totale du bien de façon significative. Cette même année, l’entreprise remportait le très convoité prix Jean-Guy-Gagnon dans le cadre du Mérite forestier du Bas-Saint-Laurent, en catégorie 80 hectares et plus.
En 2020, l’érablière compte 17 000 entailles sous contingent de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ). Elle s’étend sur une superficie de 225 hectares. Jacques Therriault estime qu’il reste un potentiel supplémentaire de 3 000 entailles à développer à l’érablière.
En hommage à Bonaventure Berger
L’érablière est appelée aussi « Cabane à sucre d’la Bonaventure », en hommage à Bonaventure Berger, qui fut le premier bâtisseur du rang 5 Ouest, arrivé dans le secteur vers 1870. Du côté de sa mère, Germaine Berger, Jacques Therriault est de la quatrième génération et de la sixième si on remonte à l’ancêtre Nurnberger, un Allemand immigré au Québec en 1776.
La salle à manger peut se remplir pour trois repas par jour pendant la période de mars à mai, ce qui fait de la cabane à sucre « d’la Bonaventure » un endroit où il fait bon se retrouver en famille ou entre amis.
Avec l’aide de leurs enfants, Simon, David et Stéphanie, ainsi que de leur(s) famille(s) respective(s) et de leurs amis, ils auront réussi à bâtir une entreprise familiale qui compte aujourd’hui deux emplois permanents et un emploi à temps partiel.
Dans un site de rêve
Érigée dans un site magnifique, l’érablière offre plus encore avec un chalet de bois rustique. Tranquillité, air pur, décor féerique à l’année, lac privé avec de grands espaces pour la marche, la pêche, la chasse, le vtt, le vélo, la motoneige, la raquette et plus, autant d’attributs qui donnent encore plus de personnalité au site à 15 min du Parc national du Bic, de Saint-Fabien sur mer, du lac Saint-Mathieu, à quelques km de la pourvoirie Seigneurie Nicolas-Riou et à 30 minutes de Rimouski.
Les Sucres Banville et Dufour
Une érablière à la fine pointe de la technologie
L’érablière Les Sucres Banville et Dufour de Les Hauteurs se spécialise dans la production de sirop biologique. C’est en 2001 qu’André Banville et Serge Dufour se sont associés en achetant une érablière de 8 000 entailles sur des lots intra-municipaux appartenant à la MRC de la Mitis.
En 2002, on a fait l’acquisition d’une érablière voisine de 15 000 entailles où la ligne électrique passait. On a monté cette ligne jusqu’à l’emplacement actuel. On a aussi enfoui les tuyaux. La croissance de l’érablière s’est poursuivie durant les années suivantes.
En 2004 fut instauré le système de contingentement par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec. C’est cette même année que l’entreprise a obtenu sa certification biologique. Un an plus tard, en 2005, Guillaume, fils de Serge Dufour, était accueilli dans la compagnie après avoir suivi une formation en acériculture à Pohénégamook.
En 2017, la fédération accordait un surplus de contingent de 2 334 entailles à l’érablière qui en est rendue à 35 234 entailles avec un droit de produire de 142 000 livres de sirop.
L’érablière est à la fine pointe en termes d’installations. Tout le système y est informatisé. Un évaporateur électrique installé en 2017 offre une capacité de transformation de 70 gallons à l’heure. Cet évaporateur permet d’économiser énormément aux plans de l’exploitation même et de la réduction de gaz à effet de serre, équivalant à 40 tonnes par saison.
Les trois dernières années de production ont été inégales, ajoute M. Dufour. 2018 a été catastrophique avec une moyenne de 1,3 livre à l’entaille. Loin en comparaison avec 2017, une année record où on a livré à la fédération 4,6 livres. En 2019, l’érablière a présenté un rendement de 4,2 livres à l’entaille. Le sirop produit est classifié AA et A dans une mesure de 85 %, estime Serge Dufour.
Le trio de partenaires projette d’augmenter à 50 000 le nombre d’entailles. Tout va dépendre quand la fédération va émettre d’autres contingents aux producteurs.