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Personnes assistées sociales : Pourquoi les avoir oubliés?

- Michel Dubé
Michel Dubé;
Michel Dubé (Photo: capture écran Youtube)

Le délégué local au siège du Bas-Saint-Laurent du  Collectif pour un Québec sans pauvreté, Michel Dubé, dénonce avec vigueur l’entêtement du gouvernement québécois envers les personnes assistées sociales : «Pourquoi refuser une aide d’urgence à ces personnes qui tirent le diable par la queue toute l’année et qui sont elles aussi durement affectées par la crise de la COVID-19? »

Pas facile à Rimouski

Monsieur Dubé rappelle que la marginalisation des personnes assistées sociales est un phénomène habituel, mais il qualifie la situation de plus inquiétante que jamais : « On tend à oublier que nous sommes en fin de mois actuellement et que toutes les cuisines collectives sont fermées. Des organismes comme l’Arbre de Vie et le Répit du Passant deviennent des ressources importantes pour ces personnes en besoin, ils ne sont plus là. Oui, Moisson Rimouski-Neigette est là, mais plusieurs de ces personnes vivent dans des chambres et n’ont pas de cuisine, de plus elles ont de petits réfrigérateurs qui ne leur permettent pas de stocker».

Les vêtements, un problème aussi

Celui qui est aussi bien connu comme militant avec Action Populaire Rimouski-Neigette s’exclame : « Un autre problème se profile aussi avec le changement de saison,  les besoins vestimentaires du moment de plusieurs familles en difficulté sont habituellement comblés par les friperies de la région. Malheureusement, elles aussi sont fermées. Rien pour aider, les dons de vêtements qui inondent les réseaux sociaux à ce stade de l’année sont à la baisse. La population est préoccupée par autre chose présentement. Tout cela augmente la précarité de la situation des personnes assistées sociales », plaide-t-il.

Des montants insuffisants en temps normal

Quant au porte-parole provincial du Collectif, Serge Petitclerc, il rappelle : « une personne seule avec des contraintes sévères à l’emploi reçoit 1 088 $ par mois alors qu’une personne jugée sans contraintes touche 690 $ par mois, à peine de quoi couvrir la moitié des besoins fondamentaux. Avec de tels montants, il est impossible de vivre en santé au Québec. Même en temps normal , les gens doivent faire preuve de beaucoup de débrouillardise pour seulement essayer de payer les dépenses courantes. »

Et que se passe-t-il en temps « anormal » ?

« Mais que se passe-t-il quand la possibilité d’aller chercher un petit revenu supplémentaire disparaît? »  se demande Serge Petitclerc. « À cause de la crise actuelle et des directives gouvernementales, les personnes à l’aide sociale ne peuvent plus travailler pour gagner les 200 $ auxquels elles ont droit mensuellement. Tout comme il n’est plus possible, par exemple, de rapporter les contenants consignés, de vendre des magazines de rue ou de mendier », plaide-t-il.

Et que se passe-t-il quand les dépenses augmentent ?

Monsieur Petitclerc poursuit : « Déjà, le prix de certaines denrées alimentaires augmente, et les produits de marque maison, en vrac et de format économique ne sont plus toujours disponibles. Pensons aussi aux frais de livraison que doivent payer les personnes qui sont malades ou qui ne peuvent plus compter sur leurs proches pour aller à l’épicerie et à la pharmacie. »

Une aide urgente est nécessaire

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté juge particulièrement indécent que le gouvernement québécois persiste à ignorer les personnes assistées sociales pendant la crise actuelle.  690 $ ou 1 088 $ par mois, c’est insuffisant pour vivre en temps normal; ce l’est encore plus en temps de crise.

Rappelons que depuis le 27 mars le Collectif réclame une aide d’urgence pour les personnes assistées sociales, mais aussi pour toutes les personnes qui ne sont pas admissibles aux programmes d’aide récemment mis sur pied par les gouvernements canadien et québécois. Les trois partis d’opposition et une trentaine d’organisations nationales ont appuyé son appel à verser cette aide d’urgence en utilisant le crédit d’impôt pour solidarité.

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