Les commerçants tiennent bon et la solidarité est là
La reprise des activités économiques n’a pas été facile pour tous, à Rimouski, aujourd’hui, mais les dirigeants commerciaux affirment qu’ils s’accrochent pour traverser la crise et que la solidarité est là.
C’est ce qui ressort d’entrevues menées ces dernières heures avec le directeur général de la Chambre de commerce et de l’Industrie de Rimouski-Neigette, Jonathan Laterreur, et le président et directeur général de la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER), Martin Beaulieu.
Bonne tournée
« J’ai fait une bonne tournée. J’ai vu des propriétaires de commerces qui me disent qu’ils ont renoncé à leur salaire pour pouvoir passer au travers. Les mesures sanitaires sont bien suivies, mais pour certains, il faut désapprendre la base de ce qu’ils ont appris en matière de service à la clientèle. C’est terminé la chaleur humaine, les poignées de main et les accolades! On s’entend aussi pour dire que ce n’était pas une journée propice au magasinage, un lundi, avec ce temps morose », confie Jonathan Laterreur.
Main d’œuvre
« Ce ne sera pas facile. Il y aura bien des ajustements à faire, mais il était temps que l’économie soit relancée. Les commerçants éprouvent des problèmes de main-d’œuvre, car on constate que des travailleurs et étudiants qui reçoivent des prestations d’urgence choisissent de ne pas retourner au travail. «
« Aussi, ce qu’on a vu aujourd’hui, ce n’étaient pas des parents qui voulaient s’acheter de nouvelles chaussures, c’étaient des gens qui avaient des besoins plus urgents à combler, comme les souliers de leur enfant qui grandit vite », remarque aussi monsieur Laterreur.
Il y a des irritants pour les commerçants qui devront être corrigés. Mais il y aussi beaucoup de résilience.
Solidarité
« J’entends aussi des histoires et toutes sortes de réflexions qui ont trait à la solidarité. On pense les uns aux autres. On se dit que c’est difficile mais que ce l’est encore plus pour d’autres, comme les propriétaires de bars, les restaurateurs et le secteur touristique. De la solidarité, on en aura besoin au cours des prochaines semaines et tant mieux si cela se fait graduellement. Il ne faut pas oublier que tout est inter-relié. On aura une meilleure idée de la réussite de cette relance dans les prochains jours », estime Jonathan Laterreur.
Ce dernier reconnaît que le dossier bars-restaurants commence à être urgent, car il y a trop d’incertitude.
« Nous avons tous bien hâte à la reprise complète. Il faudra stimuler l’achat local. Pour la restauration et les bars, c’est un dossier complexe. C’est à faire très attention en raison des implications sanitaires, mais vous pouvez être certain que la Chambre cogne sur le clou dans chacun de ses échanges avec les autorités gouvernementales quand l’occasion se présente. »
Les consommateurs ne vont pas juste voir
Le type de consommation, aujourd’hui, n’était pas du type « je fais juste regarder », mais plutôt « j’en ai besoin », témoigne aussi Martin Beaulieu.
« Il y a quand même une belle clientèle mais on y va progressivement. Les gens qui sont allés dans les commerces aujourd’hui avaient des besoins; ils achetaient. On n’était pas dans le « magasinage » comme on dit communément. C’est une bonne chose pour nos commerçants : ça veut dire que les ventes se font. On suit la situation attentivement pour se faire une idée de la situation locale au bout de la prochaine semaine. »
« On respecte beaucoup les normes sanitaires. Il y a des places où on doit attendre et c’est normal. Il y a beaucoup d’encadrement dans les commerces. On explique vraiment aux gens quoi faire pour respecter les normes », ajoute monsieur Beaulieu.
De l’inquiétude à la confiance
Selon les résultats d’une nouvelle étude nationale de la Banque CIBC, la majorité (81 %) des propriétaires de petites entreprises au Canada affirment que la COVID-19 a nui à leurs activités, et plusieurs (32 %) disent s’inquiéter de la viabilité de leur entreprise au cours de la prochaine année.
Toutefois, l’optimisme pour le long terme demeure fort, car la plupart des propriétaires d’entreprise (76 %) sont convaincus de pouvoir remonter la pente après la crise.
Le plus dur : l’incertitude
La plus grande partie d’entre eux (85 %) avouent que l’incertitude quant à la durée des mesures de lutte contre la COVID-19 est actuellement l’aspect le plus difficile à gérer.
La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions sans précédent sur l’économie mondiale. De nombreux propriétaires d’entreprise (54 %) affirment avoir constaté une baisse de leurs ventes, tandis qu’un certain nombre (28 %) ont dû fermer leurs portes temporairement.
Deux ans pour se remettre?
La plupart ont dû apporter des changements importants pour faire face à la crise, notamment en réduisant leurs charges d’exploitation (34 %), en puisant dans leurs économies (29 %), en licenciant du personne (25 %) ou demandant plus de crédit (15 %).
Près d’un répondant sur trois (29 %) estime qu’il faudra un an ou deux pour revenir aux volumes d’activité d’avant la COVID-19.