Le conseil a hâte de passer à autre chose
Dossier de Virginie ProulxLe maire de Rimouski, Marc Parent, a été pressé de questions de la part du public et des journalistes concernant l’expulsion de la conseillère Virginie Proulx des comités pléniers, hier soir, lors de l’assemblée du conseil, mais ses réponses n’ont pas permis d’en apprendre vraiment davantage.
Les autres membres du conseil reprochent à madame Proulx d’avoir manqué à son devoir de confidentialité, notamment dans un échange de courriel avec un citoyen, semble-t-il, ce qu’elle nie fermement. On a senti hier soir que l’ensemble du conseil souhaite passer à autre chose, mais les critiques continuent de fuser.Deux conseillers, Jennifer Murray et Grégory Thorez, ont tenu à être entendus, pendant que madame Proulx demeurait tranquille dans son coin. Elle a été invitée par le maire à présenter son point de vue, mais elle a décliné l’offre.
Sexisme
Madame Murray a essentiellement rappelé certains commentaires émis sur les réseaux sociaux attribuant le traitement réservé à madame Proulx à du sexisme. Jennifer Murray a notamment mentionné que les membres du conseil masculins ni les fonctionnaires n’ont jamais fait preuve de sexisme ou d’intimidation envers elle. Madame Proulx a déjà dit qu’on l’avait intimidée dans ses fonctions.
Monsieur Thorez a rappelé qu’il faut être fait fort pour être élu ou fonctionnaire municipal de nos jours et que la confidentialité au conseil municipal est une affaire sérieuse. « Les conseillers ne sont pas des moutons », a-t-il dit.
Volonté de rapprochement
Quant à monsieur Parent, il a notamment parlé de sa volonté et de celles des autres conseillers d’améliorer les relations avec madame Proulx. Il a évoqué la possibilité de faire appel à une firme spécialisée en ressources humaines.
Citoyennes mécontentes
Mais il a aussi répondu ce qui suit à deux citoyennes du Bic qui déplorent l’exclusion de madame Proulx et lui ont demandé des explications :
« Les comités pléniers ne sont pas un lieu pour prendre des décisions. Les décisions du conseil municipal sont prises en assemblée publique. Les comités pléniers ont été mis en place pour permettre à l’administration municipale de partager les projets avec les élus, pour leur permettre de recevoir des commentaires, modifier au besoin les projets présentés et modifier au besoin la réglementation. Par la suite, les recommandations sont amenées à l’assemblée publique et c’est à ce moment que les décisions sont prises formellement. Bien entendu, madame Proulx participe aux décisions du conseil. »
« Quant aux motifs de cette décision, vous faites référence au fait que les réunions plénières n’exigent pas la confidentialité, je dois vous rappeler que tous les élus, au moment de leur assermentation, font le serment de respecter le code de déontologie et le code spécifique de la Ville de Rimouski. Ceux-ci rappellent la nécessité de respecter la confidentialité. »
Et une de plus
« En tant que Bicoise, je suis estomaquée et indignée d’apprendre que ma conseillère est exclue du conseil municipal », a écrit Danielle Brabant aux élus. Elle a demandé les raisons exactes de l’exclusion de madame Proulx.
« Je vous rappelle que les décisions ne sont pas prises à huis clos. Nous respectons la loi et son esprit en tout temps. Vous dites que vous avez été estomaquée : lorsque les membres du conseil municipal de Rimouski se sont réunis le 11 mai dernier (pour prendre une décision sur Virginie Proulx), c’était à la suite d’une succession d’événements. Cela a contribué à fragiliser le lien de confiance », a répondu monsieur Parent.
Lien de confiance
« Dans les jours précédant la rencontre, il est survenu un événement qui est venu ébranler le fameux lien de confiance. Lors de la réunion du comité plénier, les conseillers et moi-même avons demandé à madame Proulx de s’expliquer. Elle a reconnu que la confiance entre les membres du conseil avait été ébranlée. »
« J’ai partagé avec elle le fait que des conseillers m’avaient informé de leur intention de cesser de siéger avec madame Proulx en comité plénier parce qu’ils craignaient que des commentaires effectués sous le sceau de la confidentialité soient rendus publics. On a dû procéder à un vote. Je ne vous cacherai pas que ça a été un moment difficile et que c’est encore un moment difficile, mais nous recherchons des solutions », a ajouté monsieur Parent.
La vraie raison
Le journal le soir a demandé à monsieur Parent d’expliquer clairement la vraie raison de l’exclusion de madame Proulx, qui a démenti les allégations voulant qu’elle n’eut pas respecté la confidentialité des échanges au conseil. Le maire a alors commencé à manifester un peu d’impatience.
« On ne reviendra pas ad vitam aeternam sur le sujet! C’est une série de situations au fil des mois qui ont fait en sorte que le lien de confiance entre madame Proulx et les autres membres du conseil municipal s’est érodé. Ultimement, il y a eu un événement bien précis le 8 mai dernier qui a fait en sorte que les membres du conseil ont demandé l’exclusion de madame Proulx. »
« Cette dernière en a parlé dans les médias. Elle a référé à un échange de courriel. Je vous invite à lui poser la question. Je n’ai pas l’intention de briser la confidentialité du comité plénier sur des discussions qui ont eu lieu. Clairement, entre autres choses, il y a de l’information transmise à un citoyen (dans le courriel en question) qui ne reflétait pas les orientations du conseil municipal par rapport à une décision », a commenté le maire.