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Pas question d’une entente à rabais pour les enseignants

La présidente du Syndicat de l’Enseignement de la région de La Mitis, Martine Cliche. Photo-Facebook

Pour le Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis (SERM), il n’est pas question de conclure une entente à rabais même si le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, s’est fait insistant pour poursuivre les négociations malgré la crise sanitaire qui prévaut au Québec.

Selon le SERM, déplore qui a consulté ses membres le 2 juin dernier en assemblée générale, les résultats se font attendre aux tables de négociation, où les porte-paroles patronaux n’ont manifestement pas les mandats nécessaires pour faire avancer les discussions.

Proposition rejetée à 98%

Les résultats de cette assemblée sont par ailleurs éloquents : 98% des personnes consultées ont rejeté la proposition patronale déposée par le Conseil du Trésor, tandis que c’est à l’unanimité que le personnel enseignant a réitéré sa volonté de voir la présente négociation se conclure par une entente qui apportera des améliorations aux conditions d’exercice des enseignantes et enseignants ainsi qu’une reconnaissance salariale de la valeur de leur profession. « Ce sont des résultats vraiment très clairs que le Conseil du trésor doit entendre », commente la présidente du SERM, Martine M. Cliche.

Loin des engagements électoraux

« La proposition patronale qui nous a été présentée constitue une volte-face spectaculaire du gouvernement face à ses engagements électoraux. On est loin de la priorité accordée à l’éducation qui nous avait été promise. Les besoins criants qui existaient avant la pandémie ne disparaîtront pas quand ils retourneront en classe, bien au contraire. Ils sont d’ailleurs à même de le constater depuis la mise en place du suivi pédagogique fin mars et le retour partiel au début mai. La pénurie que nous vivons est d’ailleurs la conséquence des conditions de travail particulièrement difficiles dans les écoles. Le gouvernement dit vouloir négocier, mais il doit comprendre que les enseignants ne signeront pas une entente au rabais », précise la présidente.

En effet, l’offre faite récemment aux enseignantes et enseignants par le Conseil du trésor ne propose rien pour les élèves en difficulté. Elle recule sur l’engagement pourtant répété de la CAQ d’abolir les 6 premiers échelons de l’échelle salariale pour attirer de la relève dans la profession. Elle vise un alourdissement de la tâche en augmentant de manière importante le nombre d’heures travaillées. La seule mesure mise au jeu pour retenir les enseignantes et enseignants plus expérimentés est une augmentation salariale d’un maximum de 2,5 % aux quelque 800 profs qui pourraient acquérir le statut d’« enseignants émérites ». Pire encore, ce nouveau statut semble davantage destiné à soulager les directions qu’à valoriser la profession enseignante. Le SERM déplore l’importante différence entre le discours public du gouvernement et ce qui se déroule réellement aux tables de négociation.

Demandes des enseignants

Rappelons que, tout comme la FSE-CSQ à laquelle le syndicat est affilié, les enseignantes et enseignants du SERM veulent :

 Une composition de la classe offrant des conditions propices à un enseignement et à des apprentissages de qualité;

 Des services aux élèves correspondant à leurs besoins;

 Une tâche supportable qui ne les épuise pas;

 Une reconnaissance de leur profession à sa juste et pleine valeur, particulièrement quant à la rémunération;

 Une réduction du niveau de précarité et de meilleures conditions d’insertion professionnelle afin que la relève ne quitte pas massivement la profession et que les plus expérimentés y restent.

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