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Des laboratoires de proximité réclamés pour faire face à une deuxième vague

(Photo: Unsplash photos)

Après trois mois de lutte contre un ennemi invisible (la COVID-19), le syndicat des professionnels et techniciens de la santé des services sociaux (APTS) estime que les failles dans l’organisation des laboratoires du réseau de la santé et des services sociaux montrent de plus en plus les limites de ces derniers.

« Nous avons réussi à passer au travers de la première vague, mais il est urgent d’en tirer des leçons pour ne pas être emportés par la seconde. Cela fait près de 10 ans que nous dénonçons la centralisation des laboratoires, l’éloignement des équipements de tests et la réorganisation du réseau qui créent un exode des professionnels et des techniciens de notre région en déplaçant des postes dans les grands centres », mentionne le représentant national de l’APTS pour le Bas-Saint-Laurent, Simon Dubé.

Dans une lettre d’opinion envoyée aux médias, M. Dubé souligne que la crise sanitaire actuelle a forcé de nouvelles façons de procéder dans les laboratoires, mieux adaptées pour répondre aux besoins de la population. « Chassez le naturel, il revient au galop », dit l’adage. Avant de relancer de plus belle la centralisation, peut-on tirer des leçons des derniers mois?

Réduire le temps de réponse

« La pandémie nous aura appris que la réduction du temps de réponse est névralgique. L’analyse des tests de dépistage de la COVID-19 était d’abord effectuée à Winnipeg, puis dans les laboratoires de santé publique pour finalement multiplier les points de services en mettant à contribution des laboratoires de plus en plus près des gens en ayant besoin », poursuit M. Dubé.

Les effets d’OPTILAB se sont fait ressentir lourdement dans le Bas-Saint-Laurent ces derniers mois. Déjà surchargé de travail, le personnel doit procéder aux analyses des tests de la COVID-19 de la région en plus de ceux de la Gaspésie. « Les analyses y ont été rapatriées avec la centralisation des laboratoires sans que des postes aient été ajoutés en conséquence. Et pour couronner le tout, il a été décidé de libérer le laboratoire de Lévis en transférant l’analyse des échantillons de gonorrhée et de chlamydia à celui de Rivière-du-Loup, qui croulait pourtant déjà sous un volume de travail insoutenable », ajoute M. Dubé.

Importance des services de proximité

Depuis le début de la crise, le gouvernement encourage les Québécois à circuler, acheter et manger localement. Le coronavirus a mis au jour l’importance des services de proximité pour l’économie et la santé publique, mais aussi l’environnement.

« Comment penser qu’on oubliera si rapidement ces grandes leçons? Alors que la première vague semble être derrière nous, nous appelons nos personnes élues municipales, préfètes de MRC et députées à faire valoir au ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, l’urgence de mettre un frein à la démarche OPTILAB. Consultons plutôt les travailleuses et travailleurs des laboratoires pour trouver des solutions, décentraliser les laboratoires et assurer des services de qualité à la population », conclut Simon Dubé.

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