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Yves-François Blanchet appuie la création de Régionair

Initiative régionale pour combler le vide laissé par Air Canada
Yves-François Blanchet, à l’Aéroport de Mont-Joli cet après-midi, entouré d’autres élus. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, appuie la démarche initiée par le préfet de la MRC de La Mitis, Bruno Paradis, et par la directrice générale de l’Aéroport régional de Mont-Joli, Chantal Duchesne, afin de mettre fin à la dépendance des aéroports régionaux vis-à-vis d’Air Canada.

Le transporteur national a annoncé la semaine dernière qu’en raison des pertes de revenus causés par la crise du coronavirus, il délaissait 30 lignes régionales, dont celle de Mont-Joli. Cette annonce a causé non seulement beaucoup de mécontentement, mais a aussi incité des gens comme madame Duchesne et monsieur Paradis à trouver des solutions de rechange.

Cette dernière et monsieur Paradis, qui est aussi président de la Régie intermunicipale de l’Aéroport de Mont-Joli, proposent aux aéroports régionaux d’unir leurs forces avec les transporteurs régionaux, comme Pascan et Air Inuit, pour créer le service Régionair. Leur document de travail doit être déposé aux autorités provinciales.

Toutes les municipalités du Québec et tous les aéroports régionaux et municipaux sont invités à Régionair. Un consultant a été embauché pour rencontrer toutes les parties concernées et prendre considération des besoins. Et les éventuels prix établis dans le plan d’action, réalisé en moins d’une semaine, sont plus bas que les tarifs d’Air Canada.

Développement économique

« Parce que c’est dans une perspective de développement économique et parce que c’est dans une perspective du développement des régions et parce que pour Ottawa, le Québec au complet n’est qu’une seule région, j’y suis sensible, mais je reconnais que c’est une initiative qui doit d’abord être présentée au parlement du Québec. Je crois sincèrement que ce sera le plus important et le plus intéressant dossier du Bloc Québécois cet été », affirme monsieur Blanchet, entouré pour l’occasion des députés Marilène Gill (Côte-Nord), Kristina Michaud (Avignon-Matane-Matapédia) et Maxime Blanchette-Joncas (Rimouski-Neigette-(Témiscouata-Les Basques) et du critique du Bloc en matière de transports, Xavier Barsalou-Duval.

« Il y a plus de circulation de gens au Québec qu’il y en avait et il peut y en avoir encore davantage. Il va falloir que la circulation entre les régions soit facilitée et accélérée. Cet outil de développement économique est aussi crucial pour l’Abitibi que pour le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-Côte-Nord. Il semble y avoir une volonté à Québec de prendre ça en main. Je présume que de mettre en discussion, ensemble, un ensemble de joueurs potentiels, ne peut pas se conclure par un scénario qui nuirait à des joueurs qui sont déjà dans un marché difficile », poursuit monsieur Blanchet.

Boycott?

« Quand les gens n’ont aucune certitude quant à la fiabilité d’un service; quand la pratique pitoyable d’un transporteur est de boucler deux vols mais que de n’en garder qu’un seul, forçant les passagers à prendre tous le même vol et d’adapter leur horaire; quand la fiabilité d’un service n’est pas au rendez-vous, il y a des bonnes chances qu’à terme, un individu va dire : « finalement, je vais prendre mon auto ». Je ne crois pas qu’on ait besoin de lancer un boycott d’Air Canada. Je crois que naturellement, les gens vont avoir un peu moins envie d’utiliser les services d’un transporteur aérien comme celui-là», tranche monsieur Blanchet.

Stratégie en quatre points

La stratégie du Bloc Québécois sera donc de quatre ordres dans ce dossier:

 • Obtenir pour cette initiative québécoise une part du financement et du soutien financier qu’Ottawa a accordé à Air Canada malgré tous les comportements inacceptables de la société aérienne. Une telle aide publique aurait pu et dû être assujettie à des conditions qui auraient servi les Québécois et les Canadiens. À défaut, récupérons plutôt une part de l’argent pour développer une offre aérienne régionale québécoise dans toutes les régions;

 • Ottawa est sollicité avec insistance par des municipalités et des capitales régionales afin de soutenir leurs besoins et projets légitimes de modernisation, de diversification de l’offre et d’innovation dans les types de services offerts par les aéroports régionaux du Québec. Le ministre Garneau semble utiliser tout son temps à… gagner du temps. Les régions du Québec ont besoin de services fiables, prévisibles et abordables, mais aussi de la liberté de développer des modèles d’affaires qui les serviront;

• Assurer qu’Ottawa n’utilisera pas sa juridiction en matière de transport aérien pour faire obstacle à la volonté de Québec de prendre le relais. Déjà, des régions expriment l’inquiétude que les délais d’approbation des nouvelles routes pour les entreprises ne prennent pas des mois que l’urgence ne permet pas de gaspiller;

 • Assurer qu’Ottawa empêchera Air Canada de tenter de briser les reins d’une telle initiative en utilisant sa capitalisation supérieure et une complicité financière d’Ottawa en revenant sur le marché au plus fragile des moments. Québec et ses régions doivent avoir les coudées franches.

Rencontre avec Legault

Lors de la rencontre de jeudi dernier entre le premier ministre du Québec, François Legault, et le chef du Bloc Québécois, le gouvernement du Québec a réitéré sa volonté sans équivoque de soutenir des entreprises québécoises souhaitant offrir un service de qualité et abordable parce que de tels services sont toujours essentiels.

« Les Québécois ont la volonté et l’expertise pour se doter de plus et de mieux en matière de transport aérien vers les aéroports régionaux du Québec. Le Bloc Québécois sera la voix à Ottawa de cette volonté très largement appuyée du Québec d’assurer par lui-même le service aérien régional à travers toutes les régions », conclut Yves-François Blanchet.

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