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Martin Carpentier aurait d’excellentes chances d’être toujours en vie

Selon un expert en survie en forêt
(Photo: Unsplash photos)

Le fugitif Martin Carpentier pourrait facilement survivre encore plusieurs jours en forêt, à l’endroit où il se trouverait à Saint-Apollinaire, près de Lévis, selon un guide d’aventures aussi expert en survie consulté par le journal le soir.

Le guide en question préfère ne pas être identifié, vu le contexte très délicat du dossier. Cependant, il s’agit bel et bien d’une référence, une des personnes les plus qualifiées en la matière, au Québec, dont l’expertise a déjà été requise par les autorités, notamment dans des cas d’avalanches, et par des entreprises qui effectuent des travaux en territoire dangereux.

De plus, notre expert connaît aussi le territoire en question pour y avoir déjà travaillé et il ajoute que les connaissances de Martin Carpentier en tant que guide scout pourraient lui procurer les compétences pour se maintenir en vie.

Plein de ressources

« À l’endroit où il est et avec les connaissances dont il bénéficie, il peut « faire » encore plusieurs jours Il n’est pas perdu dans les Chics-Chocs! Il est dans une région où il y a plein d’érablières, de chalets et de camps de chasse. C’est très facile de survivre là-dedans. Il est dans un environnement propice à la survie, s’il est le moindrement débrouillard. Il y a tellement d’endroits accessibles pour lui. Il peut se trouver de la nourriture et des équipements dans un endroit inoccupé. Il s’agit qu’il entre dans un endroit où il n’y a personne et qu’il se fasse des réserves pour quelques jours », estime notre interlocuteur.

US Marshalls

« Il peut trouver aussi des vêtements et des accessoires, comme des toiles ou des parapluies, qui lui permettraient de mieux survivre. Cinq jours, ce n’est pas si long pour quelqu’un qui sait y faire », poursuit-il.

Le guide en question est déjà allé participer à des formations aux États-Unis. Il a pu apprendre comment travaillent par exemple les fameux US Marshalls, qui sont mandatés pour retrouver les prisonniers évadés. Le journal le soir lui a demandé ce qu’il ferait s’il était à la place des policiers qui recherchent présentement Martin Carpentier.

« J’y ai suivi mon stage degré 3 de formation pour être sauveteur en eaux vives. Je travaillais avec un gars qui était pisteur pour le FBI (Federal Bureau of Investigation). C’était un gars extraordinaire. Il était capable de suivre des traces les yeux bandés. Quand le FBI cherche quelqu’un, il ne commence pas par envoyer plein de policiers sur le terrain. Actuellement, il y a beaucoup trop de policiers. Les chiens pisteurs, quand ils entrent dans le bois, ont besoin d’avoir le moins d’odeurs humaines possible. »

« Les Américains, s’ils étaient dans la même situation, utiliseraient deux ou trois personnes avec des chiens pisteurs, pendant qu’il y aurait un hélicoptère et quelques VTT autour, qui fermeraient le périmètre. Mais dans le périmètre comme tel, en forêt, si on envoie un paquet de monde au début, les chiens ne servent plus à rien. »

Connaissances scout

Le fait que Martin Carpentier soit un guide scout lui apporte un avantage certain, comme plusieurs l’ont souligné depuis le début de cette saga.

« C’est vrai qu’un scout est capable de survivre en forêt. Il possède des rudiments de base pour se débrouiller. Il peut se faire un abri, un feu, etc. Il connaît les fruits sauvages disponibles en grande quantité à cette période de la saison. Il peut aller voler des choses dans un camp de chasse qui lui permettraient de survivre, comme un poêle au butane. Au tout début, on cherchait un homme avec deux petites filles. Là il est tout seul. »

Animal blessé

« Quand je fais des recherches sur un animal blessé par des chasseurs avec mon chien, je dis aux gens de ne pas aller se mêler de ça en se rentrant dans le bois, car le chien va se perdre dans les odeurs. L’animal, un cerf ou un orignal, n’est pas tombé, il est parti à la course dans le bois. Allez plutôt à l’endroit où l’animal a été touché et recueillez des indices. Après, quand j’arrive avec le chien, il va enregistrer les odeurs d’adrénaline laissées par l’animal blessé. Un être humain en fuite dégage aussi de l’adrénaline dans ses moments de panique », estime le guide et expert.

Les chiens en premier

« Même chose en cas d’avalanche. Ce sont les chiens qui sortent en premier de l’hélicoptère. Après, ce sont leurs maîtres. Ainsi, les chiens sont les premiers à relever les odeurs des humains en difficulté. Il faut envoyer le moins de monde possible, mais plutôt les quelques meilleurs maîtres chiens dont on dispose. Le nombre de chercheurs sur le terrain est très différent. Aux États-Unis, c’est de cette façon qu’on procède, car plus il y a de monde sur le terrain, plus les problèmes peuvent se multiplier. Par contre, c’est dans les étapes suivantes qu’on ajoute plus de monde, progressivement, pour effectuer les recherches », conclut-il.

Vérifications négatives

La Sûreté du Québec a émis la communication suivante sur sa page Facebook, concernant la chasse à l’homme dont fait l’objet le père des deux filles retrouvées sans vie samedi :

 « Les recherches effectuées dans les derniers jours ont couvert une superficie d’une cinquantaine de kilomètres. Des patrouilleurs à pied, en VTT, un drone, des maîtres de chien et d’autres spécialistes ont patrouillé intensivement. Certains indices y ont été récupérés. Nos recherches se poursuivent afin de localiser Martin Carpentier. En soirée, des informations reçues nous ont emmenés à ratisser un secteur à quelques km de l’endroit où les recherches s’effectuaient. Les vérifications se sont avérées négatives. »

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