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Eau potable : Rimouski aux prises avec une contamination

Du jamais vu en 18 ans
Rémi Fiola, directeur du Service de génie de la Ville, et le directeur général, Claude Périnet, en point de presse cet après-midi. (photo: capture d’écran-Facebook Ville de Rimouski)

La Ville de Rimouski lance un appel aux citoyens pour respecter l’avis d’ébullition de l’eau potable pour le centre-ville pour quelques jours, en raison d’une contamination par des coliformes fécaux, une situation qui ne s’est pas produite depuis 2012.

« Nous avons émis un avis d’ébullition hier soir, pour le secteur allant du fleuve à la rue Saint-Pierre, entre les avenues de la Cathédrale et Léonidas Sud, comprenant la rue Saint-Germain et la promenade. Les résultats d’échantillonnage réguliers ont démontré l’existence d’une bactérie de type E-Coli dans le réseau d’aqueduc de cette zone. Les quelque 6 000 citoyens et gens d’affaires directement touchés ont été informés par une lettre distribuée hier soir et dans la nuit. Les gens ont reçu l’information nécessaire spécifiquement à leur résidence », indique le directeur général de la Ville, Claude Périnet.

« Malgré qu’il s’agisse d’une présence très faible, puisqu’une seule bactérie a été découverte, nous travaillons en étroite collaboration avec la direction régionale de la Santé publique et le ministère de l’Environnement avec lesquels nous avons établi un protocole très clair. Nous faisons des tests d’eau, 52 fois par mois. Pour la levée de l’avis d’ébullition, nous avons besoin de deux journées de tests sans la présence de bactérie coliforme. La situation pourrait donc durer quelques jours. La dernière situation semblable remonte à 2002 », a ajouté monsieur Périnet dans un point de presse cet après-midi.

Secteur isolé

Selon monsieur Périnet, il est improbable que la bactérie soit présente dans un autre secteur de la ville.

« C’est un coliforme fécal. Difficile de dire ce qui a causé ça. Il y a-t-il une présence de cette bactérie dans tout le réseau? Nous, on pense que c’est dans un secteur isolé. Le ministère de l’Environnement nous autorise à faire de l’échantillonnage dans tout le réseau, qui part des puits, pour nous assurer que le problème est bien vraiment dans un seul secteur. C’est la démarche que nous sommes en train de faire. Un réseau d’aqueduc, c’est maillé. Nous espérons être en mesure, à partir du point d’échantillonnage où a été trouvée la bactérie, de circonscrire un quadrilatère sécuritaire où se situe le problème », commente monsieur Périnet.

Malade?

« Les tests additionnels qu’on va faire vont infirmer ou confirmer cette hypothèse. Les risques pour les citoyens sont à zéro à partir du moment où on fait bouillir pendant une minute. Si des gens ont des symptômes de type gastroentérite, ils peuvent appeler le 811. Le lien avec le temps sec est une hypothèse qu’on ne peut pas confirmer au moment où on se parle. Cela dit, nous utilisons de l’eau souterraine et il est très rare que de l’eau souterraine soit contaminée par ce genre de bactérie », poursuit-il.

On ne prend pas de risques

« Nous ne prenons pas de risques. On est en mesure préventive et on demande aux gens, pour être sûr que c’est sécuritaire, de faire bouillir leur eau au moins une minute. De notre côté, nous nous efforçons de trouver la cause de la contamination. Ça peut être différentes choses; ça peut être une pression négative qui est venue dans le réseau à la suite d’une réparation; ça peut être aussi une erreur d’échantillonnage; ça peut être une mauvaise manipulation. Ça fait plusieurs années que je travaille dans le milieu municipal et ça fait seulement deux fois que je vois une telle situation se produire. L’obligation de la Ville dans ce contexte, c’est d’assurer la sécurité des citoyens et de faire en sorte qu’on les avise rapidement, ce que nous avons fait », commente Claude Périnet.

Localisé

« Les échantillons additionnels vont nous permettre de savoir si le problème est localisé. Si jamais pour une raison ou pour une autre, les échantillons qu’on prélève nous amènent dans un autre secteur, on devrait alerter le ministère de l’Environnement et agrandir la zone de recherche. Ce qui est étonnant, c’est que nous n’avons pas fait de travaux importants dans le secteur concerné. Il se peut que ce soit aussi dû à une mauvaise manipulation dans une résidence, comme un branchement croisé eau chaude, eau froide. L’avenir nous le dira, mais les règles de retour à la conformité sont sévères », prévient enfin monsieur Périnet.

Pour la E.Coli la norme est de 0 UFC/100ml. Pour les coliformes totaux la norme est de 10 UFC/100ml. En microbiologie, une unité formant colonie (UFC) est une unité utilisée pour estimer le nombre de bactéries ou de cellules fongiques viables dans un échantillon. L’expression des résultats sous forme d’unités formant colonie reflète cette incertitude. Il faut prendre la situation très au sérieux. On se souviendra du désastre de Walkertown, en Ontario, où l’eau contaminée a causé des morts, il y a 20 ans.

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