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Nouvelle de 17 h

Les prochains mois s’annoncent critiques pour l’économie

Entrevue avec le président du Conseil du patronat du Québec
Karl Blackburn (Photo: courtoisie CPQ)

Les gens d’affaires ne sont pas au bout de leurs peines avec la crise du coronavirus et il leur faudra beaucoup de détermination et de résilience pour passer au travers.

C’est ce qui ressort notamment d’une entrevue réalisée par le journal le soir avec le nouveau président du Conseil du patronat du Québec (CPQ), Karl Blackburn, cette semaine.

« C’est clair que le contexte de la COVID-19, dans lequel toute l’économie mondiale a été plongée a des lourdes conséquences. C’est clair que dans toutes les régions du Québec, il y a un impact économique. C’est triste, car on voit des entreprises bâties de toutes pièces par des femmes et des hommes d’affaires n’ont pas passé au travers. D’autres entreprises sont fragilisées et on espère qu’elles vont pouvoir assurer la suite des choses », estime monsieur Blackburn.

Mesures

« Si on regarde concrètement ce qui a été mis sur pied comme mesures, par les gouvernements, je crois qu’il y a eu d’excellentes mesures qui ont été mises en place pour pallier la mise sur pause de l’économie (entre mars et mai). On a pu s’assurer que les individus aient un soutien financier, mais aussi les entreprises qui voulaient se relancer, pour se sortir de la crise. Certaines mesures sont prolongées jusqu’à décembre et le Conseil a salué cette nouvelle, parce que les mesures permettent de garder des employés au travail », ajoute-t-il.

« Il y a des secteurs importants de l’économie, dans votre région comme dans d’autres, par exemple les secteurs touristique, agroalimentaire et la recherche, pour notre développement, qui doivent être soutenues. Les mesures gouvernementales vont nous permettre de consolider la reprise. Le Conseil a établi une feuille de route et identifié plusieurs mesures et plusieurs pans de l’économie pour qu’on puisse réussir à consolider cette relance (infos disponibles au https://www.cpq.qc.ca/fr/ ). Nous faisons valoir à quel point le Québec a besoin de solidarité », affirme monsieur Blackburn.

En 2023?

« La situation dans laquelle on se retrouve actuellement ne cessera pas dans les prochains mois. Quand on rencontre des spécialistes en économie mondiale, ce qu’on voit sur les enjeux et les calendriers, c’est au début de la crise, on pensait à une reprise économique en 2021. Maintenant, les spécialistes mondiaux, incluant les experts du Canada et du Québec, s’entendent pour dire qu’ils ne prévoient pas de reprise significative avant 2022 et peut-être 2023, pour revenir où on en était avant la mise sur pause. Il y a des situations qui vont nécessiter inévitablement des mesures de soutien des gouvernements pour soutenir les employeurs », soutient Karl Blackburn.

Phase critique

« À partir de la prochaine rentrée nous allons être dans une phase critique. On devra faire en sorte que les différentes mesures sanitaires sont adéquates pour contrer une seconde vague de COVID-19, car personne ne souhaite une nouvelle mise sur pause de l’économie en septembre en raison d’une autre crise sanitaire. C’est pourquoi les mesures mises en place par la direction de la Santé publique doivent être respectées par les entrepreneurs. Personne ne souhaite retourner au travail à la rentrée dans un environnement qui ne serait pas sécuritaire », croit le président du CPQ.

Élections américaines

« Une fois qu’on a dit ça, il y a un second élément sur lequel nous n’avons pas de contrôle qu’il faudra surveiller, c’est ce qui se passe de l’autre côté de la frontière. Du côté américain, c’est un marché excessivement important pour les exportations canadiennes. Il y aura des élections présidentielles à l’automne et c’est clair que ce qui se passe là va avoir une influence positive ou négative sur ce qui se passera au Québec », fait remarquer monsieur Blackburn.

Longue feuille de route

« J’ai la vision d’un entrepreneur qui a démarré des entreprises, qui les opère et qui les gère. J’ai eu l’occasion également de faire de la politique active. J’ai été député de Roberval. Votre ancien maire de Rimouski, monsieur Forest, est un bon ami. J’ai aussi travaillé à faire de l’organisation politique, puis j’ai travaillé pour une compagnie multinationale, Resolu. J’ai donc la vision d’entrepreneur, mais aussi la vision de service public et la vision d’une entreprise multinationale. J’arrive comme président du CPQ dans un contexte particulier, mais j’entends relever ce défi », confie monsieur Blackburn.

Le nouveau président a effectivement une longue feuille de route, dont voici un résumé.

  • Né à Chicoutimi, le 27 décembre 1967, fils de Gaston Blackburn, homme d’affaires, et de Nicole Desbiens. Il est marié à Annie Tremblay et est père de 4 enfants, Pierre-Karl, Samuel, William et Zachary.
  • Diplômé de la School ELS International Language de Londres en 1988 et titulaire d’un baccalauréat en administration, option droit et gestion de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) en 1992. Inscrit au programme de maîtrise en gestion des organisations à l’UQAC à compter de 2002(complété à 90%).
  • Adjoint au syndic et conseiller chez Samson Bélair, Deloitte & Touche à Québec de 1991 à 1993, directeur général et membre du conseil d’administration de l’entreprise Groupe G. Blackburn inc., de 1994 à 2020.
  • Élu député libéral dans Roberval en 2003. Adjoint parlementaire au ministre du Développement économique et régional du 21 mai 2003 au 24 mars 2004, du ministre du Développement économique et régional et de la Recherche du 24 mars 2004 au 2 mars 2005 et du vice-premier ministre et ministre de la Sécurité publique du 2 mars 2005 au 21 février 2007.
  • Chef de cabinet du whip du gouvernement, d’avril à juin 2007. Devint organisateur en chef du Parti libéral du Québec le 21 juin 2007, puis cumula les fonctions de directeur général et d’organisateur en chef de 2009 à 2013.
  • Devient directeur principal, affaires publiques et relations gouvernementales-Canada chez Produits forestiers Résolu du 3 septembre 2013 à juin 2020.
  • Très actif sur le plan social, il œuvre depuis de nombreuses années auprès de Centraide du Grand Montréal. Membre du conseil d’administration du Conseil du patronat du Québec qui incarne la voix des employeurs du Québec. Membre du conseil d’administration de Forces Avenir qui appuie des activités visant à encourager et à reconnaître l’engagement des étudiants dans la collectivité, tant dans les grands centres que dans les régions du Québec. Membre du conseil d’administration de la Fondation Je marche vers mon avenir qui œuvre auprès de la petite enfance des communautés Atikamekw au Québec.
  • Reçut la Médaille du civisme en 2002.
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