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Le gouvernement du Québec protégera plusieurs secteurs du Saint-Laurent

La réalisation des travaux nécessitera l’arrêt du pompage, ce qui engendrera un déversement d’eaux usées vers le fleuve. (Photo Unsplash)

Poursuivant son engagement de protéger 10 % du milieu marin, le gouvernement du Québec franchit un pas de plus pour assurer la protection de la diversité biologique dans le Saint-Laurent.

Dans l’attente de désigner de façon permanente les aires marines protégées qu’il projette de créer dans l’estuaire et le nord du golfe du Saint-Laurent, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, confirme qu’il appliquera des mesures de protection administratives à ces secteurs en les désignant à titre de « réserves de territoires aux fins d’aire protégée ».

Premier niveau de protection

En procédant ainsi, le gouvernement assure un premier niveau de protection aux secteurs visés du Saint-Laurent pour les inclure au Registre des aires protégées québécois et les comptabiliser comme tel. Les mesures de protection annoncées permettraient d’interdire les activités minières, pétrolières et gazières ainsi que l’exploitation des forces hydrauliques et toute production commerciale ou industrielle d’énergie.

Le ministre Charette a bien l’intention de respecter ainsi les engagements internationaux pris par le Québec en protégeant 10 % du territoire marin de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. Cette cible était établie dans la Convention sur la diversité biologique ratifiée par 165 pays en octobre 2010 à Nagoya au Japon.

Réserve marine

Par ailleurs, l’Assemblée nationale amorcera dans les prochains jours l’étude du projet de loi 46, déposé par le gouvernement l’automne dernier, lequel vise notamment à créer un nouveau statut de protection de réserve marine permettant d’instaurer un régime de conservation adapté à la biodiversité particulière de ce milieu. Ce nouveau statut contribuera également à accroître la proportion d’aires protégées en milieu marin.

Le réseau québécois d’aires marines protégées couvre présentement 1,3 % du territoire du Québec. Il est composé du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent (1 245 km2), de la réserve aquatique de l’Estuaire-de-la-Rivière-Bonaventure (1,8 km2) et de la réserve aquatique projetée de Manicouagan (712 km2). Par ailleurs, le banc des Américains, qui est déjà une zone de protection marine, deviendra prochainement une réserve aquatique projetée, ce qui permettra de protéger 0,6 % de plus du territoire marin au Québec.

Un statut de protection administratif serait attribué à l’essentiel des secteurs des projets d’aires marines protégées à l’étude dans l’estuaire et le nord du golfe du Saint-Laurent qui ont été présentés lors de séances d’information aux communautés autochtones et aux autres intervenants concernés en juin 2019. Ces projets de réserves de territoires aux fins d’aire protégée, qui totalisent plus de 13 000 km2, bonifieraient le réseau d’aires marines protégées de 7,8 %.

Protéger les mammifères marins

Les secteurs identifiés pour devenir des réserves de territoires aux fins d’aire protégée dans l’estuaire du Saint-Laurent ont pour objectif de protéger des espèces de mammifères marins en péril, des poissons en situation précaire et leurs habitats, des espèces fourragères qui sont des proies des mammifères marins de même que le krill dont se nourrissent les rorquals. Ces secteurs représentent 5 032 km2, soit 3,2 % du milieu marin.

Les secteurs identifiés dans le nord du golfe du Saint-Laurent totalisent 7 089 km2, représentant 4,6 %. Ils ont été choisis afin de renforcer la protection et la biodiversité des coraux et des éponges d’eau froide, et pour protéger les écosystèmes qui les abritent. La prochaine étape qui permettra au Québec de progresser vers sa cible consiste à consulter les communautés autochtones sur les projets de réserves de territoires aux fins d’aire protégée.

Les projets finaux de réserves de territoires aux fins d’aire protégée seront ensuite soumis à l’approbation du Conseil des ministres. Par ailleurs, conformément à ce que qui avait été annoncé lors des séances d’information, une démarche de concertation sera entreprise conjointement avec le gouvernement du Canada pour les projets d’aires marines protégées. Les communautés autochtones et les intervenants concernés seront alors rencontrés afin de discuter des mesures de protection et des limites géographiques envisagées.

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