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Pas de banalisation de la mémoire à Métis-Sur-Mer

Conceptualisation du monument qui sera érigé juste à temps pour le jour du Souvenir, 11 novembre 2020 sur le terrain du bureau municipal à Métis-Sur-Mer. La conception est une courtoisie.

Les décès successifs de personnes ayant servi dans les forces canadiennes et les préoccupations croissantes des vétérans qui craignent que les Canadiens aient oublié ou ne comprennent pas le prix de la liberté ont conduit à l’idée d’un monument permanent qui deviendrait le point central des activités commémoratives de novembre pour Métis-Sur-Mer et les environs.

C’est du moins la toile de fond qu’évoquent, deux piliers de l’organisme Héritage Bas-Saint-Laurent, Alexander Reford, président et Guy Caron, nouveau directeur général afin de démontrer qu’il n’y a pas de banalisation de la mémoire envers celles et ceux qui ont tout sacrifié. La concrétisation de ce projet de monument des anciens combattants qui sera inauguré le 11 novembre 2020 sur le terrain du bureau municipal en témoignera pour la postérité.

Alexandre Reford, président de l’organisme Héritage Bas-Saint-Laurent, lors de l’annonce du projet de monument des anciens combattants à Métis-Sur-Mer. Photo: Pierre Chassé, journal le soir

Transmettre la mémoire aux enfants

La présence jeudi passé, du directeur de l’école de Métis Beach, Brent Mitchell, à l’activité annonçant le dévoilement du projet monument des anciens combattants, organisé par Héritage Bas-Saint-Laurent, vient confirmer cette volonté de préservation de la mémoire.

Brett Mitchell, directeur de l’école de Métis Beach, croit qu’il est important d’impliquer les enfants. selon lui, ils sont très réceptifs quand on prend le temps d’enseigner notre histoire. Photo: Facebook

Questionné à ce sujet, le directeur de l’école estime que c’est un travail d’équipe : « Nous nous efforçons d’éduquer nos enfants sur l’histoire de la guerre, nous avons souvent des conférenciers qui viennent rencontrer nos étudiants afin d’aborder tous les thèmes entourant le sacrifice de nos ancêtres. Il ne s’agit pas de glorifier la guerre, mais de rappeler ce qu’est le prix de la liberté. En le faisant de cette façon, les enfants deviennent très réceptifs et soyez assurés que nous serons présents avec nos étudiants lors du dévoilement le jour du Souvenir», de déclarer monsieur Mitchell.

100 ans après Rimouski

Interrogé sur le fait que les communautés anglophones semblent plus motivées que les communautés francophones à préserver le souvenir des anciens combattants, le président, Alexander Reford, y est allé de ce commentaire empreint de sagesse : « Vous savez, j’y ai réfléchi, Rimouski, une communauté principalement francophone, célèbre cette année le centenaire de son cénotaphe et Métis-Sur-Mer aura enfin son monument 100 ans après Rimouski, alors tout est relatif. Mais pour dire la vérité, notre organisme a à cœur l’histoire de notre patelin et c’est notre organisation qui a voulu inclure de plus en plus les écoles afin qu’ils découvrent qui sont nos héros. Il ne faut pas oublier que notre région à deux médaillés de la Croix Victoria (Joseph Kaeble et Jean Brillant). Il faut aussi savoir qu’il y a les Fusiliers du Bas-Saint-Laurent qui sont importants, l’ancienne École de Bombardement et de Tir de Mont-Joli, sans oublier dans le Canton de la Mitis, il y a beaucoup de personnes qui ont sacrifié leur vie dans les deux premières grandes guerres », d’expliquer monsieur Reford.

Le projet de restauration de Rimouski

Monsieur Reford a poursuivi en commentant que Rimouski avait réussi un bon coup avec la restauration du cénotaphe de Rimouski : « Je suis content de voir le monument revalorisé dans un parc accessible et non un parking. C’est un bel honneur qu’on a rendu à nos soldats tombés au combat dans un site accessible et très passant. Cela vous permet de comprendre ce que l’on a voulu faire ici. On rendra hommage pour la première fois avec un petit cénotaphe modeste et cela ne sera pas restrictif aux militaires, car on honorera aussi la mémoire des premiers répondants et de la garde côtière », de conclure monsieur Reford.

Rendre l’histoire accessible

Guy Caron, directeur général de Héritage Bas-Saint-Laurent, animait la conférence de presse de jeudi passé. Crédit Photo: Pierre Chassé, journal le soir

Pour le directeur général, Guy Caron, la région de la Mitis a été particulièrement touchée par l’effort de guerre : « Pour s’assurer que les enfants s’intéressent à celles et ceux qui ont combattu et ont fait des sacrifices, il faut commencer par rendre l’histoire accessible. Il n’y a pas grand monde qui sait que des sous-marins allemands ont remonté le golfe Saint-Laurent pendant la Deuxième Guerre mondiale, que Mont-Joli avait son École militaire de tir et de bombardement et que dans le cimetière de Métis-Sur-Mer, il y a des pilotes Australiens, Néo-Zélandais et Britanniques qui sont enterrés parce qu’ils ont péri lors de leurs entraînements à partir de l’aéroport de Mont-Joli. À Rimouski, les corps de cadets et les familles d’anciens combattants sont impliqués dans l’organisation du jour du Souvenir le 11 novembre. Se souvenir ça ne concerne pas juste les deux premières guerres mondiales, c’est aussi les conflits récents et toujours se rappeler que ça nous concerne tous », d’expliquer Guy Caron.

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