La CSN réclame plus d’équité pour les travailleurs en résidences pour aînés
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et le Conseil central du Bas-Saint-Laurent – CSN (CCBSL-CSN) réclament que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour retenir le personnel des résidences privées pour aîné-es et des institutions religieuses, alors que la deuxième vague de contamination de la COVID-19 frappe de plein fouet.
Cette intervention syndicale survient alors que le journal le soir faisait justement paraître cette semaine deux reportages concernant la qualité de vie des aînés dans les résidences privées et publiques.
Attirer et retenir le personnel
« La restriction de la prime accordée par le gouvernement dans ces résidences touche plusieurs préposé-es aux bénéficiaires (PAB) et s’ajoute aux nombreux défis pour attirer et retenir le personnel. Depuis août dernier, le gouvernement a établi un maximum salarial de 21,27 $ de l’heure pour l’application de la prime COVID dans ces résidences », signale un communiqué de la CSN.
« Ce ne sont plus tous les PAB qui ont maintenant accès à la prime de 4 $ de l’heure. Dans les derniers mois, de nombreux PAB ont quitté les résidences privées et les institutions religieuses, notamment pour prendre part à la formation abrégée dans le secteur public. Cela ne fait qu’accentuer le manque de personnel criant dans ces résidences pourtant au premier front de la lutte à la pandémie », estiment les syndiqués.
Encore moins de monde
« Il faut dès maintenant régler ce problème. Bien des gens qui travaillent dans les résidences privées pour aîné-es et les institutions religieuses ont quitté dans les derniers mois et on se retrouve avec encore moins de monde sur le plancher pour faire face à la deuxième vague. Avec la réalité de nombreuses éclosions dans les centres d’hébergement privés et les institutions religieuses ailleurs au Québec, il faut tout faire pour éviter que la situation se produise dans nos établissements », explique Nancy Legendre, présidente du CCBSL-CSN.
À cela s’ajoute le fait que les travailleuses et les travailleurs sont mal équipés. « De plus en plus d’études indiquent que le virus peut se transmettre par aérosol. Les équipements de protection individuelle disponibles ne protègent pas contre ce mode de transmission. La FSSS-CSN réclame un rehaussement des mesures de protection pour mieux protéger le personnel », déclare Denis Ouellet, vice-président régional FSSS-CSN.
Travailleurs de seconde zone
Liette Ross, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des institutions religieuses de Rimouski-CSN ajoute : « nos membres sont déçus d’être traités comme des travailleuses de seconde zone. Pour plusieurs c’est très démotivant. Cela entraine des iniquités quotidiennement et cause de la division dans les équipes de travail en plus d’accentuer les difficultés de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre ».
De son côté, Martine Aubé, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des résidences d’hébergement Rimouski-Neigette (CSN), s’exprime en ces termes : « nous faisons toutes le même travail et sommes toutes exposées aux mêmes risques. Nous subissons toutes les inconvénients liés à la crise sanitaire. Nous méritons toutes la même reconnaissance ».
Tour de Babel
Dans notre reportage de mercredi, le député de Rimouski à l’Assemblée nationale, Harold LeBel, déplorait que la gestion des résidences pour personnes âgées est une véritable tour de Babel, avec les différentes obligations et responsabilités de chacun.
À propos des deux instances syndicales
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent-CSN regroupe plus de 8 500 membres des secteurs, public et privé, répartis au sein de 96 syndicats.