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Nouvelle de 19 h

Le rapport sur le F.-A. Gauthier qualifié d’accablant

Le F.-A. Gauthier est le navire qui assure la traverse Matane – Baie-Comeau – Godbout (Photo STQ)

Les réactions fusent à la suite du rapport de vérificatrice générale concernant la gestion de la conception et de la construction du navire NMF.‑A. Gauthier, rapport qualifié d’accablant par le député de Matane-Matapédia et chef parlementaire du Parti Québécois, Pascal Bérubé.

« C’est un véritable gâchis. La Vérificatrice générale nous confirme ce dont on se doutait : la Société des traversiers du Québec a commis une suite d’erreurs majeures, dans pratiquement toutes les étapes du processus. En fait, elle ne possédait pas les compétences pour mener à bien un projet d’une telle envergure et, pire, elle n’a même pas cherché à pallier ses lacunes », déplore d’entrée de jeu Pascal Bérubé.

À la lecture du rapport, on apprend en effet que le manque de ressources et d’expertise à la Société des traversiers (STQ) – additionné à une surveillance inadéquate pendant la construction du navire – a fait en sorte que le F.-A. Gauthier compte aujourd’hui 54 défauts jugés impossibles à corriger, dont plusieurs sont majeurs.

Sélection du constructeur

« Peut-être qu’on n’en serait pas là si le processus pour la sélection du constructeur avait été, au moins, conforme aux pratiques de l’industrie navale, ou encore si la STQ avait été en mesure de bien négocier le contrat de construction. Or, ces deux éléments ont fait défaut, eux aussi. C’est extrêmement préoccupant de savoir que la STQ n’a pas les compétences requises en ces matières pourtant fondamentales à son champ d’activité », commente le député de René-Lévesque et leader parlementaire, Martin Ouellet.

Fiasco

Comme ses collègues péquistes, le député des Îles0de-la-Madeleine, Joël Arseneau n’a caché ni sa déception, ni sa colère. « Cette saga a déjà fait perdre plusieurs dizaines de millions de dollars aux Québécois, sans compter toutes les perturbations avec lesquelles les citoyens de nos régions – le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, les Îles et la Côte-Nord – ont dû composer. Quelqu’un est nécessairement responsable de ce fiasco; le gouvernement admettra-t-il ses torts? », questionne-t-il.

Le Parti Québécois estime que dorénavant, la STQ doit devenir imputable de ses décisions, et que le gouvernement doit impérativement présenter un plan pour répondre adéquatement aux enjeux de transport interrives dans l’Est-du- Québec. « C’est une question de respect pour les populations concernées, ainsi que pour l’ensemble des contribuables québécois », a conclu Pascal Bérubé. 

Le ministre Bonnardel pointe libéraux et péquiste

Le ministre des Transports, François Bonnardel accueille avec satisfaction le rapport du Vérificateur général du Québec, que le gouvernement avait mandaté, en septembre 2019, pour faire la lumière sur la saga de la conception et de la construction du NM F.-A.-Gauthier. « Comme Québécois, je suis choqué de la mauvaise gestion des anciens gouvernements libéraux et péquistes qui ont présidé à l’octroi du contrat et à la supervision de la construction. Le Vérificateur général du Québec a d’ailleurs très bien documenté ces échecs, qui sont le résultat du peu de considération des anciens gouvernements pour la Société des traversiers du Québec (STQ) et son rôle de premier plan dans les régions du Québec. Comme ministre des Transports, ma responsabilité est de m’assurer qu’une telle saga dans la construction des navires ne se reproduise plus. Nous avons remplacé le président-directeur général de la STQ et nous travaillons avec lui à transformer la société d’État et à réparer les erreurs du passé, notamment en renforçant la gouvernance et la gestion contractuelle », déclare-t-il.

« Je vais prendre l’ensemble des responsabilités qui m’incombent comme ministre des Transports. J’invite mes prédécesseurs à en faire autant, notamment André Fortin du Parti libéral, qui a refusé de faire l’acquisition d’un navire de relève, et Sylvain Gaudreault, du Parti québécois, pour les lacunes dans la surveillance du projet en Italie. Finalement, je veux remercier la vérificatrice générale du Québec et son équipe pour leur travail diligent, et je confirme que notre gouvernement et la Société des traversiers du Québec donneront suite à toutes les recommandations de leur rapport », poursuit le ministre Bonnardel.

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