Des profs du Cégep de Rimouski zoombifiés en négociation
Les membres du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Rimouski soulignent, par la campagne Profs zoombifiés en négo, le lugubre anniversaire du dépôt de leurs demandes dans le cadre de la négociation de leur convention collective, la lenteur aliénante des avancées à la table de négociation ainsi que l’épuisement ressenti devant la surcharge de travail occasionnée par la formation à distance.
Les enseignants du cégep sont au front depuis le début de la pandémie et mettent tout en oeuvre pour favoriser la réussite des quelque 2 000 étudiants qui poursuivent leur formation à distance ou en présence. Or, leur convention collective est arrivée à échéance depuis sept mois déjà, comme celle du personnel oeuvrant dans l’ensemble des services publics.
Urgence d’intervenir
Pour bien montrer à la Direction l’importance et l’urgence d’intervenir auprès du gouvernement afin d’exiger des ressources supplémentaires, les membres du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Rimouski se sont photographiés zoombifiés et ont fait parvenir une mosaïque de ces photos à la Direction, en plus de diffuser les images sur les réseaux sociaux.
« L’objectif est de souligner avec humour l’état dans lequel nous plonge ce trimestre à distance sans injection réelle de ressources significatives, mais surtout de dénoncer la stagnation des négociations », explique la coordinatrice du Syndicat, Marie-Josée Boudreau, qui est enseignante de littérature.
Dans une bande-annonce de film d’horreur envoyée à la Direction du Collège de Rimouski, les profs zoombifiés déclarent qu’« à l’heure sombre où les jours raccourcissent, dans la noirceur de ce trimestre où seule luit la lumière bleue des écrans », ils refusent de mourir. « Les profs zoombifiés ne sont pas près d’abdiquer, malgré la mort de leur contrat de travail et la lente et stérile agonie des échanges à la table de négociation. »
Épuisé par le trimestre d’automne
Des sommes ont été envoyées aux collèges pour soutenir l’enseignement à distance en contexte de pandémie, mais en laissant la latitude aux directions d’utiliser les ressources comme elles l’entendent. « Heureusement, notre direction a décidé d’investir une partie de la somme reçue dans l’enseignement, mais nous sommes déjà épuisés par le trimestre d’automne et le gouvernement nous place dans une situation inéquitable, les sommes n’étant pas assez importantes pour alléger la tâche de chaque prof. En plus, ces sommes ne sont pas récurrentes. Il est urgent que le gouvernement investisse dans l’enseignement collégial à court terme, mais également à long terme afin d’assurer un enseignement de qualité et des conditions de travail et d’études plus humaines », conclut madame Boudreau.