Actualités > Politique > Le député fédéral se croise les doigts en suivant les sursauts de la transition Trump-Biden
Politique

Le député fédéral se croise les doigts en suivant les sursauts de la transition Trump-Biden

Élection présidentielle aux États-Unis
Les tensions perdurent, aux États-Unis, une semaine après le jour du vote. (Photo:Unsplash photos)

Le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord et la Gaspésie pourraient profiter de l’élection d’un nouveau président aux États-Unis, Joe Biden, sur le plan économique, mais un certain suspense demeure en attendant son entrée en fonction officielle.

C’est ce qui ressort notamment d’un entretien avec le député fédéral de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, qui signale que le bois-d’œuvre, l’aluminium et la production agricole (avec la gestion de l’offre), sont des enjeux économiques importants sur lesquels le nouveau président pourrait avoir une influence majeure.

Cependant, monsieur Biden ne sera officiellement président en fonction qu’en janvier. Aux dernières nouvelles, Donald Trump tentait toujours de contester l’élection devant les tribunaux. On le dit « Plus dangereux que jamais ».

« La première chose qu’il faut retenir de l’élection présidentielle américaine, c’est que tout peut survenir un politique. Même quand on pense avoir les meilleurs sondages favorables, il faut toujours travailler fort jusqu’au jour du scrutin. Je suis content que le choix se soit porté sur monsieur Biden et Kamala Harris comme colistière. C’est historique : c’est la première femme vice-présidente et une femme de couleur, aussi. On souhaite que l’ensemble de la communauté internationale veille à ce que la transition entre monsieur Trump et monsieur Biden se déroule dans le calme », commente monsieur Blanchette-Joncas.

« Je ne crois pas que ça va apporter du positif s’il y a des tensions pendant la transition. Il faut espérer que ça se fasse dans le respect et la diplomatie. Sinon, ça aura des répercussions sur toute la communauté internationale. Les États-Unis sont quand même une des plus grandes puissances du monde. Il y a toujours des contestations dans l’air. Les soubresauts politiques de nos voisins du Sud ont un impact qu’on ne peut pas nier sur le Canada, le Québec et même notre région. S’il y a des tensions, ça pourrait avoir des effets importants, entre autres sur les marchés boursiers. Les conflits créent de l’instabilité économique », réagit aussi monsieur Blanchette-Joncas.

Maxime Blanchette-Joncas (© HOC-CDC Credit: Bernard Thibodeau, House of Commons Photo Services)

Gestion de l’offre

« Toujours sur le plan économique, il faut parler du bois d’œuvre, de l’aluminium, des impacts que ça peut avoir sur la gestion de l’offre en agriculture. Pour tout ça, Donald Trump avait des politiques protectionnistes. Il y a une guerre de tarifs. Au sujet de l’accord de libre-échange, Trump voulait retirer la gestion de l’offre. C’est un outil important pour notre production agricole qui nous protège aussi contre une compétition démesurée. On peut croire que les démocrates seront ouverts aux discussions. Les républicains l’étaient aussi, mais ils étaient également imprévisibles », observe Maxime Blanchette-Joncas.

Chiffres éloquents

Le député souligne des chiffres éloquents qui illustrent l’importance du partenariat économique Canada-USA. Les Canadiens vendent des produits aux Américains pour 394 milliards de dollars, alors que le Canada importe pour environ 278 milliards de dollars de produits américains.

« Cela représente plus du trois quarts de nos exportations. Pour les importations, c’est plus de 50 %. Quand la devise canadienne fluctue en raison du marché américain, ça nous affecte directement et tout nous coûte plus cher pour les biens de consommation », mentionne Maxime Blanchette-Joncas.

Environnement

Le député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques se réjouit particulièrement du fait que Joe Biden a dit qu’il voulait réintégrer l’accord de Paris sur les changements climatiques.

« De notre côté, au Bloc Québécois, on croit fermement à la lutte aux changements climatiques. On espère que monsieur Biden passera de la parole aux actes, réintègre les États-Unis dans l’accord de Paris. C’est un geste qui pourrait amener une ouverture pour notre industrie forestière. Si on veut sortir des hydrocarbures, ici, au Québec nous avons beaucoup d’expertise dans ce domaine. On pourrait maximiser la filiale forestière. Ça pourrait amener des opportunités. D’ailleurs, à chaque fois qu’il y a des changements, il y a aussi des opportunités », estime monsieur Blanchette-Joncas.

Le bois représentera, selon le député, 20 % de l’économie bas-laurentienne et 42 % des emplois manufacturiers.

Aluminium

L’aluminium, bien présent sur la Côte-Nord, mais aussi au Saguenay-Lac-Saint-Jean, est le 2e produit québécois le plus exporté, en termes de valeur. L’aéronautique est le premier secteur. Montréal est un des seuls trois endroits au monde où on peut construire un avion de A à Z.

« Il faut qu’on se batte pour obtenir du gouvernement canadien une politique de l’industrie aéronautique ou même aérospatiale. Si on perd ces acquis, les concurrents vont nous manger la laine sur le dos. Il faut protéger ce marché. »

Rester optimiste

« D’ici l’entrée en fonction officielle de monsieur Biden en janvier, il faut demeurer optimiste. Le Canada doit démontrer qu’il souhaite une transition dans le calme. Il faudra aussi se défendre si on voit que des conflits commerciaux s’enveniment », conclut le député.

Facebook Twitter Reddit