Le cri du cœur des transporteurs par autobus n’a pas encore été entendu
Malgré des pertes de revenus de près de 100 % depuis le début de la pandémie de la COVID-19, le cri du cœur des transporteurs par autobus offrant des voyages nolisés au Bas-Saint-Laurent ne semble pas avoir été entendu par le gouvernement fédéral.
« Ça ne bouge pas beaucoup. Depuis le mois de mars, nos activités sont presque totalement arrêtées. Notre grosse période va habituellement de mai à octobre avec les touristes internationaux, et en raison de la pandémie, les touristes étrangers ne peuvent pas venir. L’hiver est une période très tranquille, à part des voyages pour des compétitions sportives qui sont presque toutes annulées aussi. On peut dire que nous avons perdu entre 80 et 100 % de nos revenus par rapport à 2019, selon les transporteurs », commente la directrice d’Autocar Bas-Saint-Laurent, Frédérique Guignard.
Un cri du cœur
La Fédération des transporteurs par autobus lance un cri du cœur alors que plusieurs des entreprises de ce secteur clé pour le tourisme québécois sont sur le point de s’effondrer. Les pertes de revenus colossales mettent en péril la survie de plus de 160 entreprises au Québec, dont quelques-unes au Bas-Saint-Laurent, comme Autocar Bas-Saint-Laurent et Excellence Bas-Saint-Laurent dans le secteur de Rivière-du-Loup, ainsi que Brisson à Rimouski et Keolis qui fait un peu de voyage nolisé.
Sans intervention du gouvernement, la Fédération craint que certains transporteurs nolisés touristiques n’arrivent tout simplement pas à survivre jusqu’au printemps. Depuis le 13 mars, ce sont plus de 70 000 contrats qui ont été annulés, au Québec seulement, en raison de la fermeture prolongée des frontières et de l’annulation de tous les voyages culturels, sportifs et éducatifs. Au total, les pertes financières sont estimées à 240 M$ pour l’industrie. Le gouvernement doit réagir rapidement pour atténuer ces impacts.
Une aide urgente de 16 M$ est demandée
Dans ce contexte jamais connu auparavant, la Fédération demande au gouvernement fédéral une aide financière de 16 M$ pour couvrir minimalement ses coûts fixes durant la prochaine période d’inactivité forcée allant du 1er octobre 2020 au 1er avril 2021.
« Les coûts fixes à couvrir sont impondérables puisqu’ils servent à assurer l’entretien minimal de la flotte d’autocars et la sécurité des véhicules. Et ils grimpent vite. Par exemple, un pneu coûte 1000 $; pour respecter les normes sanitaires, nous avons dû faire des aménagements de 4000 $ à 5000 $ par véhicule. Sans un tel entretien, les autocars ne pourront pas rouler au moment de la reprise des activités. Cette demande est rendue nécessaire puisque les programmes de soutien développés par les gouvernements sont difficilement applicables aux transporteurs nolisés touristiques. En effet, les immobilisations importantes et la structure de financement des transporteurs ne leur permettent pas le luxe de se diriger vers des programmes nécessitant d’accumuler de nouveaux emprunts. Par ailleurs, en contexte d’arrêt complet des activités, la subvention salariale est insuffisante aux transporteurs », indique Mme Guignard.
Situation insoutenable
« Pour Autocar Bas-St-Laurent, la situation qui perdure actuellement est alarmante. Nous enregistrons des pertes financières de près de 100 % depuis le début de la crise. La situation est insoutenable. Si le manque de retombées économiques fait actuellement mal à notre secteur, il faut à tout prix éviter que la situation ne s’aggrave. Le transport nolisé touristique crée des retombées économiques d’importance pour le Bas-St-Laurent et sera nécessaire au moment de la reprise des activités. La perte d’une seule entreprise en transport nolisé touristique pourrait signifier la disparition du service dans une région », lance Mme Guignard, qui a bon espoir que le gouvernement répondra favorablement à l’appel.