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«Les remerciements ne suffisent plus»

La CSN se mobilise dans la santé et l’éducation
Yannick Joyal, conseiller syndical, plante une affiche devant le Cégep de Rimouski. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Plusieurs manifestations symboliques organisées par la centrale syndicale CSN se sont déroulées à tour de rôle dans différents endroits de la région et de la province, aujourd’hui et hier, en appui au personnel du réseau de la santé et des services sociaux, de l’éducation ainsi que des organismes gouvernementaux présentement en négociation avec Québec pour le renouvellement des conventions collectives.

« Les travailleuses et les travailleurs du secteur public, qui assurent les services à la population dans des conditions devenues extrêmement difficiles, réclament du gouvernement qu’il reconnaisse enfin l’ampleur et les retombées de la crise du coronavirus et qu’il donne un réel coup de barre en investissant significativement dans les réseaux publics », souligne la centrale.

Au Bas-Saint-Laurent, « malgré la crise sanitaire et l’épuisement du personnel », des travailleurs du secteur public ont voulu interpeller le premier ministre, François Legault, et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, en garnissant les parterres d’affiches devant certains établissements, comme au Cégep de Rimouski, à l’Hôpital régional de Rimouski, à l’école Paul-Hubert, aux collèges de Matane et Rivière-du-Loup, mais également au bureau de Denis Tardif, député de la Coalition Avenir Québec (CAQ) à Rivière-du-Loup.

« Nos services s’écroulent »

 « Nos services publics s’écroulent depuis trop longtemps. Aujourd’hui, on voit l’étendue des dégâts et c’est toute la population qui en souffre. Le premier ministre l’a dit: nous sommes arrivés dans cette crise avec des réseaux fragilisés et c’est pourquoi il a dû, au cours des derniers mois, prendre des décisions qui, à leur tour, ébranlent l’ensemble du Québec. Pensons aux bris de service en santé et services sociaux qui se multiplient, avec des interventions chirurgicales annulées et des suivis qui tardent. Pensons au réseau de l’éducation, dont les ressources humaines et financières sont étirées au maximum depuis des mois, et qui montre des signes de plus en plus inquiétants d’épuisement généralisé. Pensons aussi à toutes les activités commerciales mises en suspens et aux impacts sur notre économie », déclare Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent.

La CSN, qui représente plus de 150 000 travailleuses et travailleurs dans les services publics, réitère qu’elle propose de nombreuses solutions et que celles-ci ont été déposées aux diverses tables de négociation depuis plus d’un an.

 Main d’œuvre

« Pour que la situation s’améliore, il faut régler une fois pour toutes les problèmes de pénurie de main-d’œuvre. Et pour y arriver, ça prendra plus que des mercis en conférence de presse. Il faut améliorer les conditions de travail et de pratique en s’attaquant sérieusement à la surcharge de travail qui est devenue insoutenable. Et ça prend aussi de meilleurs salaires, des augmentations significatives, particulièrement pour celles et ceux qui gagnent le moins », ajoute madame Legendre.

Tous les moyens

« Au cours des prochaines semaines, les travailleuses et les travailleurs des services publics, mobilisés et solidaires, entendent utiliser tous les moyens à leur disposition pour faire comprendre au gouvernement qu’il y a urgence d’agir. Le personnel des réseaux et l’ensemble de la population du Québec méritent mieux. Monsieur Legault doit faire mieux », assure la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent.

Son vice-président, Dany Héon, rencontré devant le Cégep de Rimouski par le journal le soir en compagnie de quelques militants, poursuit : « Ça piétine depuis trop longtemps. En santé, dans les services sociaux et en éducation, les gens sont à bout de souffle. Avec la pandémie, on leur demande toujours de faire plus avec moins. Des « mercis » à la petite cuillère, ça ne suffit plus. Il faut passer aux actes et régler la question. Il y a un haut degré de travail demandé, qui entraîne un stress tout aussi élevé. »

Des militants syndicaux devant le Cégep de Rimouski, dont Dany Héon, à droite. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

« Pendant un certain temps, « patcher » les trous, ça peut aller, mais ça fait plusieurs mois que l’on roule à ce rythme et on constate une hausse des départs en maladie. Il faut que le gouvernement réinvestisse dans le secteur public pour permettre aux travailleurs d’avoir les moyens de faire leur travail comme il faut. Il faut également rendre le travail attractif si on veut avoir plus de monde », termine monsieur Héon.

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