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Le partage de la route avec les piétons

Dans l’obscurité, le port de vêtements, de pièces de tissu ou d’étiquettes rétroréfléchissants est l’un des moyens les plus efficaces pour se faire voir des automobilistes. Photo: Courtoisie

Durant la dernière décennie, au Québec, le nombre de décès routiers a connu une baisse importante. Toutefois, la situation est différente en ce qui concerne les piétons. Au cours des 10 dernières années, le nombre de décès chez les piétons est demeuré plutôt stable et a même connu une légère hausse. La proportion de piétons parmi les personnes décédées a augmenté, elle est passée d’environ 13 % à 21 %. En 2019, 2 706 piétons ont été impliqués dans un accident de la route et de ce nombre, 71 sont décédés.

Il est donc primordial de discuter du partage de la route avec les piétons. Cela est d’autant plus à propos durant la période automnale, car les mois d’octobre, de novembre et de décembre sont ceux durant lesquels on dénombre le plus d’accidents impliquant des piétons. En effet, beaucoup de ces accidents surviennent la nuit ou dans des conditions de faible luminosité. Comme les jours raccourcissent durant ces mois et qu’il n’y a pas encore de neige réfléchissant la lumière, le manque de luminosité contribue à augmenter les risques d’accidents de la route impliquant des piétons.

Les automobilistes participent à la sécurité des piétons

L’adoption de comportements sécuritaires par les automobilistes favorise inévitablement le partage sécuritaire de la route.

Lors de leurs déplacements, les automobilistes doivent anticiper la présence de piétons et être particulièrement vigilants près des écoles et des terrains de jeux. La vigilance est également de mise en présence de piétons âgés. Des changements sur le plan des fonctions cognitives, sensorielles et physiques peuvent survenir avec l’avancement en âge et avoir un effet sur les déplacements à pied.

À l’approche de passages pour piétons, il est donc nécessaire de repérer les piétons afin de pouvoir s’immobiliser pour leur céder le passage. Aux intersections, les véhicules doivent s’immobiliser avant la ligne d’arrêt ou le passage pour piétons ou, s’il n’y en a pas, avant la ligne latérale de la chaussée. Cette manœuvre toute simple offre une meilleure visibilité au conducteur tout en réduisant les angles morts où pourraient se trouver des piétons.

Le respect des limites de vitesse contribue aussi à la sécurité de tous. Il est faux de croire que de rouler légèrement plus vite que ce que permet la limite ne comporte pas de risque accru. Chaque kilomètre-heure compte et personne n’échappe aux lois de la physique, même un excellent conducteur au volant d’un excellent véhicule.

En effet, la distance de freinage augmente en fonction de la vitesse. Pour une automobile, la distance de freinage à une vitesse de 30 à 50 km/h fait plus que doubler, passant de 15,5 à 31,2 mètres. Elle est de 51 mètres lorsque la vitesse est de 70 km/h.

Non seulement le fait de circuler à basse vitesse peut déterminer si on évitera un piéton ou si on le heurtera, mais il accroît considérablement les chances que ce piéton s’en sorte vivant ou avec peu de blessures si une collision survient malgré tout. Le taux de survie du piéton lors d’un impact avec un véhicule passe de 90 %, lorsque celui-ci roule à 30 km/h, à seulement 20 % lorsqu’il roule à 50 km/h. À 70 km/h, les chances de survie d’un piéton sont pratiquement nulles.[1]

Bref, ralentir et prendre quelques secondes de plus pour arriver à destination contribuent grandement à la sécurité de tous.

Les comportements des piétons contribuent à leur propre sécurité

Même si le principe de prudence, qui est inscrit au Code de la sécurité routière, exige des automobilistes qu’ils fassent attention aux piétons, ces derniers doivent également se montrer prudents et suivre les règles en vigueur afin de contribuer à leur propre sécurité. C’est le principe même du partage de la route.

Lors d’une promenade ou d’un jogging dans la rue, les piétons doivent être visibles et prévisibles.

En d’autres mots, il est important que les piétons s’assurent d’être vus des automobilistes. Dans l’obscurité, le port de vêtements, de pièces de tissu ou d’étiquettes rétroréfléchissants est l’un des moyens les plus efficaces pour se faire voir des automobilistes. Ces accessoires réfléchissent la lumière, ce qui rend les piétons plus visibles. Il est aussi recommandé aux piétons de tenter d’établir un contact visuel avec les automobilistes pour confirmer leur traversée imminente. Dans le doute, les piétons doivent tenir pour acquis qu’ils n’ont pas été vus.

La prévisibilité, quant à elle, implique que les piétons circulent et traversent aux endroits appropriés ainsi qu’au bon moment. Il faut éviter de surprendre les automobilistes. Ainsi, les piétons doivent :

  • circuler sur les trottoirs et, s’il n’y en a pas, circuler préférablement dans le sens contraire des automobiles ou du côté le plus sécuritaire (si l’accotement est plus large et mieux éclairé, par exemple);
  • traverser aux intersections et aux passages pour piétons;
  • respecter les feux pour piétons et la signalisation.

La grande majorité des citoyens sont piétons à un moment ou à un autre, même ceux qui privilégient l’automobile pour leurs déplacements. Chaque piéton croisé sur la route est un humain à part entière, avec ses aspirations, ses passions, ses cercles sociaux, etc. Faire preuve de prudence envers les piétons contribue à protéger des vies.


[1] Selon la mise en relation des données issues de recherches réalisées dans les années 1980 et 2000 effectuée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 2006.

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