Tel-Aide aussi constate les dégâts causés par la pandémie
Pas besoin d’être en crise pour utiliser cette ligne d’aideLes responsables de la ligne d’écoute Tel-Aide lancent un signal aux résidents du Bas-Saint-Laurent afin qu’ils n’hésitent pas à recourir à ses services si jamais ils ne se sentent pas bien.
La ligne Tel-Aide est moins spécialisée que celle du Centre de prévention du suicide et de crise du Bas-Saint-Laurent. Elle s’adresse donc à une clientèle plus large et peut donc couvrir une gamme plus étendue de détresse psychologique.
Tel-Aide constate aussi à quel point les besoins ont augmenté en raison de la crise du coronavirus. L’organisme estime recevoir 20 % plus d’appels qu’en période hors pandémie. Les prévisions veulent que sur la présente année, Tel-Aide passera de 12 000 à 15 000 appels traités, comparativement aux années antérieures. Cela veut dire environ 50 appels par jour et entre 1 200 et 1 300 par mois.
48 ans d’existence
Tel-Aide Québec existe depuis 1972. L’organisme à but non-lucratif a été créé par Centraide et, depuis, est financé par Centraide et par le gouvernement du Québec, par le biais du Centre universitaire intégré de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Université Laval.
Le journal le soir a été en mesure de réaliser une entrevue exclusive avec la directrice générale de Tel-Aide Québec, Céline Coutu, cet après-midi.
Combler un vide
« La personne qui vit de la solitude n’a pas nécessairement des idées suicidaires mais peut avoir besoin de parler à quelqu’un pour combler le grand vide qu’elle éprouve. Appeler à Tel-Aide va pouvoir faire du bien à cette personne, l’aider à passer la journée sans trop de tristesse et de morosité. Nous sommes des généralistes. Peu importe ce que la personne vit –de la solitude, la perte d’un emploi, une rupture amoureuse ou de l’anxiété- elle a besoin d’en parler à quelqu’un », explique madame Coutu.
« Vous pouvez appeler, juste si vous n’allez pas bien. Il faut exprimer ce qu’on ressent. Nos téléphonistes sont des bénévoles, mais ils sont formés spécifiquement en écoute active. Ils reçoivent une formation initiale de 30 heures et il y a habituellement de la formation continue, chaque année, sauf celle-ci en raison de la crise sanitaire. On suit trois ou quatre formations par année, par exemple sur les deuils, sur les problèmes de santé mentale, sur la bipolarité, sur les troubles de personnalité limite. On a même déjà abordé la schizophrénie », précise Céline Coutu.
Comprendre
« Ce n’est pas dans le but de diagnostiquer la personne qui appelle, on n’est pas là pour ça. Le but, c’est de mieux la comprendre. Quand on comprend ce qu’une personne vit, on est plus apte à l’écouter. Des fois, on ne va pas bien juste parce qu’on ressent une tristesse intérieure, surtout ces temps-ci. Il ne faut pas hésiter à nous appeler », confirme la directrice générale.
Les Fêtes s’annoncent difficiles
Selon madame Coutu, il est d’autant plus important de lancer son message à ce moment-ci de l’année, alors que la crise du coronavirus risque de bouleverser la période des Fêtes de tout un chacun.
« Il y en qui risquent de se sentir seuls. Nos bénévoles sont préparés et on est capable de prendre les appels et les personnes qui répondant justement aux appels dans le temps des Fêtes sont d’une grande générosité. Nous sommes là sept jours sur sept, 365 jours par année », lance enfin Céline Coutu.
La ligne sans frais est accessible de 9 h à minuit au 1 877 700-2433.