Sentier interrompu : signe d’un différend avec la Ville
Le dossier concernant l’intervention d’un particulier dans un sentier pédestre très achalandé, dans le district Sacré-Cœur, se révèle plus complexe et signe d’un malaise plus profond qu’anticipé.
Des marcheurs qui fréquentent le sentier pédestre reliant le secteur du Rocher-Blanc au sentier du Littoral ont remarqué en fin de semaine dernière qu’il avait été coupé par le retrait du ponceau au niveau du ruisseau, près du secteur connu à Rimouski comme étant Varennes-sur-Mer. Le ponceau était le gage d’un droit de passage accordé par un propriétaire qui aurait changé d’idée.
Le sujet a suscité de vives réactions, des réactions qui ont permis au journal le soir d’en apprendre davantage, aujourd’hui.
Une résidente permanente du secteur Varennes-sur-Mer a interpellé l’auteur de ces lignes précisant que les propriétaires des résidences permanentes et d’été qui s’y trouvent n’ont rien à voir avec cette histoire. Ils en sont plutôt aussi des victimes. Comme les informations étaient incomplètes et que l’individu qui aurait retiré le ponceau n’habite pas Rimouski, il était difficile, hier, d’établir s’il s’agissait du détenteur d’une propriété complète ou seulement d’un terrain.
Secteur spécial
Varennes-sur-Mer, c’est un secteur bien spécial qui existe un peu en marge de la ville depuis environ 60 ans. On y retrouve 13 résidences, dont quatre ou cinq sont occupées à l’année. La configuration du terrain et le sol marécageux font en sorte qu’il n’y a pas de services d’aqueduc et d’égout. Cependant, le lieu est si magnifique et paisible, en bordure du fleuve, que ses résidents sont prêts à accepter de faire certains sacrifices.
« C’est vrai que c’est très beau et que nous sommes très bien. Nous avons la vue sur le fleuve, mais les résidences sont isolées les unes des autres. Ce n’est pas le propriétaire d’un chalet ou d’une résidence permanente qui a fait ça, c’est le propriétaire d’un terrain inoccupé », affirme une résidente qui a contacté le journal. Elle préfère que son nom ne soit pas dévoilé, mais nous connaissons son identité.
« C’est un propriétaire avec lequel nous n’avons pas beaucoup de relations. Je considère qu’il a abimé une partie du travail effectué par la Corporation d’aménagement des espaces verts de Rimouski. J’aimerais que la Ville se concentre sur ce dossier et fasse preuve de plus de vigilance », ajoute la dame.
Il y a eu une intervention de la Ville sur ce terrain il y a au moins un an. Selon d’autres informations, le ou la propriétaire du terrain aurait aussi des raisons d’en vouloir à la Ville qui l’empêcherait de réaliser un projet.
Dans son droit
Le ponceau en question et la portion de sentier interrompue sont effectivement sur le terrain appartenant à un individu qui serait dans son bon droit, selon le conseiller du district Sacré-Cœur, Sébastien Bolduc.
« Le terrain appartient à une dame âgée qui réside à Québec. Son fils s’en occupe. S’il a décidé de révoquer le droit de passage qu’il accordait, c’est son privilège. Pour ce qui est de l’aménagement du ruisseau, ce sera au Service de l’inspection de vérifier ce qui a été fait ou commis ou non (s’il y a une infraction). C’est effectivement un dossier qu’on suit. Le ponceau enlevé date de samedi. Je ne suis pas au courant d’un éventuel projet de construction. Le terrain est marécageux. Il n’y a pas de services. Ce n’est pas un terrain où on semble pouvoir construire une résidence », précise le conseiller.
Conflit ou pas?
Y a t il un conflit entre le contribuable en question et la Ville?
« Je ne suis pas impliqué avec l’urbanisme, alors je ne sais pas s’il y a eu demande de permis de sa part. Je ne suis pas prêt à dire que ça relève d’un conflit. Ce qui importe, c’est qu’il n’y a plus de chemin et qu’on travaille sur une alternative pour contourner ce secteur, pour permettre de rejoindre les deux sentiers. Je siège au comité des parcs et avec la Corporation des espaces verts. On sait que c’est essentiel de relier le secteur Rocher-Blanc avec le sentier du Littoral. »
Monsieur Bolduc poursuit : « Le droit de passage est révoqué et c’est dans le droit de madame/monsieur, mais on ne sait pas dans quelle intention. Je n’ai pas connaissance qu’il y ait des revendications déposées à la Ville. »
Affiche
Si les autorités municipales ne sont pas prêtes à parler d’un conflit, certains signes laissent paraître de la contrariété chez la personne qui a posé une affiche aux abords du sentier interrompu. Cela pourrait être un geste de provocation.
« Pour vous plaindre, appelez 418 723-3313 » est-il écrit en foncé et en caractères gras. Puis, un peu plus bas, mais beaucoup moins lisible, il y a un nom et un autre numéro de téléphone. Le numéro le plus visible est un numéro générique de la Ville de Rimouski.
Rien ne prouve que l’auteur-poseur de l’affiche est le même qui a retiré le ponceau, mais si c’est bien lui, on constatera une certaine frustration!