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Sentier coupé : la version du propriétaire explique tout!

Des marcheurs auraient abusé du droit de passage; des problèmes laissés en suspens
En bas, à gauche, le secteur Rocher Blanc; en haut, à droite, le secteur Varrennes-sur-Mer. (Photo: courtoisie, Armand Dubé)

La Ville de Rimouski aurait été avisée depuis presque deux ans que le fameux ponceau reliant le sentier du Littoral au secteur Rocher-Blanc serait retiré et que droit de passage serait révoqué.

C’est ce qui ressort d’un entretien du journal le soir avec celui qu’on peut maintenant identifier comme le propriétaire foncier directement concerné, Éric Labbé. Ce dernier s’occupe avec sa mère d’un vaste terrain de 60 200 mètres carrés, une propriété familiale.

Depuis samedi dernier, les usagers d’un sentier pédestre très achalandé situé sur le littoral rimouskois voient leur parcours habituel être interrompu par le retrait de ce fameux ponceau, dans un secteur baptisé Varennes-sur-Mer. Cela a entraîné des plaintes et des rumeurs de toutes sortes.

Fin d’une bonne entente

Si la dame d’abord identifiée comme la propriétaire en question habite Québec comme rapporté précédemment, Éric Labbé est bel et bien issu d’une famille rimouskoise. Son père, Raynald, a construit le fameux Dépanneur Labbé du boulevard de la Rivière en 1979. Son grand-père Albert a été député de l’Union nationale.

L’affiche retrouvée sur les lieux du sentier coupé qui recommande aux mécontents d’appeler la Ville de Rimouski est le témoin ironique de la fin d’un règne de bonne entente qui aura duré presque 30 ans. En 2018, Éric Labbé a prévenu verbalement la Ville de Rimouski qu’il entendait mettre fin à un droit de passage sur son terrain à la suite de certains abus.

Il faut comprendre que depuis 1990, la famille de monsieur Labbé accordait un droit de passage de bon gré aux marcheurs qui voulaient passer du secteur Varrennes-sur-Mer au secteur Rocher Blanc, à l’extrémité Nord de son terrain. Mais au fil des ans, certains marcheurs se sont approprié le droit de passer plus au Sud que le tracé du droit de passage accordé et ont créé un deuxième sentier. Celui-là ne fait pas l’affaire du propriétaire, qui dit subir des contrariétés administratives dans ses échanges avec la Ville.

Finalement, il se dit autant victime des circonstances que les propriétaires de résidences du secteur et les marcheurs.

Carte

La carte ci-dessous permettra de mieux comprendre la situation. La ligne verte est le tracé dont on ne veut pas. La ligne jaune représente le tracé conventionnel et autorisé et la ligne noire, le tracé de remplacement proposé à la Ville par monsieur Labbé.

« Le droit de passage original a été donné par ma mère, vers 1990. Le terrain va être bientôt transféré à mon nom. Dans les cinq dernières années, nos fossés se sont affaissés et nous avons effectué des travaux de drainage pour que l’eau coule mieux. Les gens se sont mis à couper dans le champ un moment donné pour créer un tracé non autorisé. J’ai mis des affiches pour demander du respect et elles ont été vandalisées. J’ai installé des branches pour pouvoir bloquer l’accès à cette portion de notre terrain et les gens passaient quand même », explique monsieur Labbé.

« J’ai déjà vu quelqu’un qui, je crois, était un bénévole de la Corporation des espaces verts venir tondre le gazon, en plein milieu de notre champ! J’en ai arrêté, des piétons, à l’occasion et je leur ai dit qu’ils étaient sur notre terrain. Je me suis fait répondre : « On a toujours passé ici. » Je me dis : ben là, ça n’a plus de sens ! En plus, j’ai retrouvé des canettes de bière et compagnie. Ce n’était pas propre », lance-t-il également.

Ville avisée

« Ça c’est un problème, mais il y a aussi le fait que j’ai avisé la Ville en 2018 que je voulais éliminer le droit de passage. Il a fallu attendre à la date anniversaire de l’entente, le 13 février 2019. À cette date, je me présente à la Ville et je rencontre deux fonctionnaires et le conseiller municipal du district. Je leur ai expliqué les problèmes, comme sur la carte. Je leur ai dit que j’étais prêt à donner un autre droit de passage, mais à l’extrémité du terrain », relate Éric Labbé.

L’affiche sur le sentier bloqué invite les mécontents à se plaindre à la Ville. (Photo: courtoisie)

« Je propose donc un nouveau sentier pédestre. Au lieu de prendre le ponceau retiré, les gens auraient pu utiliser un autre ponceau, au fond du terrain. J’ai fait un passage temporaire pour que la Ville aille évaluer la possibilité de faire le nouveau sentier. J’ai même mis un tuyau pour lui faciliter la tâche, avec quelques pelletées de terre. J’ai ajouté : « si la Ville est prête à mettre un peu d’argent dans le sentier, on concèderait le droit de passage. » Ça a traîné, ça a traîné et ça a encore traîné… », soutient monsieur Labbé.

« Ça a traîné »

« J’ai donc demandé au conseiller du district, Sébastien Bolduc : « est-ce qu’on va faire le nouveau sentier? » La réponse que j’ai eue c’est, « nous, à la Ville, on ne veut pas s’embarquer là-dedans », renchérit le propriétaire du terrain.

Le conseiller Bolduc réplique que le projet posait des problèmes sur les plans technique et environnemental : « Il a décidé par lui-même de faire un chemin dans le bois, disant que c’est là qu’il accorderait le droit de passage. À notre avis, c’était une zone humide et il n’avait pas nécessairement le droit de faire des travaux à cet endroit. On n’était même pas sûr que c’était complètement sur son terrain. »

Monsieur Bolduc a confirmé hier que la Ville tente toujours de trouver une solution. On peut penser que ce sera pour le printemps prochain.

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