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Économie

Gestion de l’offre : des pertes évaluées à 500 M$ par année au Québec

Maxime Blanchette-Joncas (© HOC-CDC Credit: Bernard Thibodeau, House of Commons Photo Services)

Le député Maxime Blanchette-Joncas et ses collègues du Bloc Québécois ont marqué un grand coup, hier, en réclamant de la Chambre des communes qu’elle respecte sa parole pour les producteurs agricoles, concernant la gestion de l’offre.

Accompagné de plusieurs producteurs sous gestion de l’offre des régions de la Capitale-Nationale, de la Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, le député de Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques a demandé au gouvernement et à l’ensemble des députés des autres partis d’opposition de tenir l’engagement moral qu’ils ont pris quant à la protection du système de gestion de l’offre et au règlement du dossier des compensations promises aux producteurs et aux transformateurs très durement touchés par les trois derniers accords de libre-échange signés par le Canada.

Il a posé ce geste en compagnie également d’Yves Perron, porte-parole en matière d’Agriculture, d’Agroalimentaire et de gestion de l’offre, et de Simon-Pierre Savard-Tremblay, porte-parole en Commerce international.

Pertes permanentes

Pour le Québec, les pertes permanentes des producteurs et des transformateurs se chiffrent à au moins un demi-milliard de dollars par année.

« Uniquement pour les régions administratives de la Capitale-Nationale, du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et de la Côte-Nord, pour la filière laitière, 17 établissements de transformations y sont établis et les deux secteurs (production et transformation laitières) génèrent près de 10 000 emplois directs. Les gens ne se rendent pas toujours compte de l’importance de l’agriculture dans l’économie locale, mais il s’agit de retombées d’environ 695 millions de dollars par année au PIB québécois », a mentionné Yves Perron.

Appelé à témoigner des effets des derniers accords internationaux, le président des Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent, Gabriel Belzile, a sommé les élus de se montrer cohérents. « Il faut que les bottines suivent les babines! S’ils se disent préoccupés par la gestion de l’offre, ils doivent voter pour C-216. Le Canada figure comme le pays du G7 ayant le plus concédé de parts de marché pour le lait jusqu’à maintenant. »

Pan majeur de l’économie régionale

Pour sa part, le député de Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, réitère l’appui qu’il accorde aux producteurs agricoles depuis son arrivée en poste. « Le Québec produit le quart du lait au Canada. Le Bas-Saint-Laurent compte 1250 producteurs répartis dans plus de 570 entreprises employant 5000 personnes et générant des retombées de 300 M$ annuellement. Nous ne pouvons laisser ce pan majeur de notre économie soumis aux faiblesses des négociateurs fédéraux », a-t-il insisté.

« Le gouvernement a carrément mis notre modèle agricole sur la table en échange de compensations, et tarde en plus à les donner. C’est complètement inacceptable! », déplore Simon-Pierre Savard-Tremblay. Les différents secteurs perdent énormément du fait que le Canada a ainsi sacrifié la gestion de l’offre dans l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPCG), l’Accord économique et commercial global (AECG) et surtout dans l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). Tout cela, malgré plusieurs votes unanimes en Chambre pour la protéger. C’est pourquoi le Bloc Québécois a déposé en février 2020,le projet de loi C-216qui inclut la protection de la gestion de l’offre dans les responsabilités du ministre des Affaires étrangères. « Le gouvernement ne pourra donc plus marchander notre souveraineté agricole! », renchérit le porte-parole du Bloc Québécois.

Vente à rabais

« Le Bloc Québécois et plusieurs acteurs du monde agricole se sont unis, au cours des derniers mois, pour demander simplement au gouvernement de cesser de vendre au rabais notre souveraineté alimentaire dans des accords internationaux en appuyant le projet de loi C-216, et d’officialiser leur promesse de compensations pour que les producteurs et les transformateurs puissent mieux prévoir leurs pertes et se réorganiser », a conclu Yves Perron.

Des représentantes et des représentants des productions sous gestion de l’offre et des transformateurs accompagnés de députés du Bloc Québécois ont d’ailleurs fait front commun afin de demander l’adoption du projet de loi, dans une vidéo publiée pour l’occasion.

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