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Enquête publique réclamée sur la gestion du ministère des forêts

(Photo Unsplash)

Chiffres falsifiés, relâchement des normes, « improvisation » et « chèque en blanc » à l’industrie: la députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue et responsable solidaire des Forêts, Émilise Lessard-Therrien, réclame une enquête publique sur la gestion du ministère des Forêts à la suite du reportage accablant d’Enquête.

« Les lanceurs d’alertes confirment ce qu’on dénonce depuis des mois: le ministère des Forêts est à la solde de l’industrie forestière. La complaisance du gouvernement appauvrit la population et menace la biodiversité. Pire encore, la CAQ aurait fermé les yeux sur ces pratiques douteuses pour s’acheter des votes. Ce sont des allégations graves, et les Québécoises et les Québécois méritent des réponses claires. François Legault n’a pas le choix: il doit déclencher une enquête publique sur la gestion du ministère des Forêts », affirme Mme Lessard-Therrien. 

Pour la députée, le ministre des Forêts, Pierre Dufour, doit répondre aux allégations des lanceurs d’alerte sans plus tarder. « Pourquoi Pierre Dufour joue-t-il à cache-cache avec les journalistes? Un ministre qui n’a rien à cacher n’a pas peur de montrer patte blanche. Le silence de M. Dufour en dit long: il a perdu le contrôle de son ministère. S’il n’est pas capable de se ressaisir, en commençant par s’expliquer, il devrait réfléchir sérieusement au leadership qu’il exerce dans son ministère », soutient Émilise Lessard-Therrien. 

L’heure du grand ménage 

17 ans après la commission Coulombe, le ministère des Forêts est dû pour un grand ménage, croit Québec solidaire. En effet, la CAQ dessert les gens des régions forestières en les enfermant dans un modèle dépassé.     

« En sabotant la biodiversité et le potentiel récréotouristique et acéricole de nos régions forestières, le gouvernement caquiste sabote leur avenir. Si M. Dufour a besoin d’inspiration en matière de gestion durable de la forêt, il ferait bien de regarder ce qui se fait dans sa propre région. Ici en Abitibi-Témiscamingue, la forestière RYAM a des années d’avance sur le gouvernement! La forêt québécoise n’est pas une cour à bois: c’est l’une de nos plus grandes richesses. Elle mérite une vision digne du 21e siècle », conclut Mme Lessard-Therrien. 

Le PQ abonde dans le même sens

Le député de Bonaventure et porte-parole du Parti Québécois en matière de forêts, Sylvain Roy, craint que le laxisme du gouvernement dans sa gestion des forêts publiques amène une nouvelle fronde des États‑Unis, qui pourraient se servir de cette situation pour justifier leurs taxes sur le bois d’œuvre québécois. Il exhorte par ailleurs le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) à retrouver une expertise interne et une cohérence nécessaires à la prospérité et à la pérennité de l’industrie forestière québécoise

« Ce qu’on a appris hier est très inquiétant : le ministère des Forêts ne sait pas ce qui se passe sur son propre territoire, territoire qui appartient – faut-il le rappeler – à tous les Québécois. Les Américains, qui regardent ça, pourraient être tentés d’utiliser ce laxisme pour attaquer de nouveau l’économie forestière du Québec », s’inquiète Sylvain Roy.

Depuis plusieurs années, le Parti Québécois dénonce les problèmes de prévisibilité et de planification en forêt publique et demande des changements concrets. « Le premier ministre François Legault avait promis une réforme du régime forestier. Après deux ans et demi d’attente, force est de constater que la CAQ n’arrive pas à honorer son engagement. Tout ce qui traîne se salit, et on voit que l’échec caquiste nuit au développement des régions du Québec », a observé le porte-parole.

Concilier les usages

En 2017, Sylvain Roy avait effectué une tournée des acteurs fauniques et forestiers du Québec. Déjà, à l’époque, les intervenants parlaient de problèmes chroniques dans les forêts. « Dans les régions, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs est incapable de mettre en valeur les secteurs générateurs d’emplois et de retombées économiques importantes. Ce n’est pas compliqué, pourtant : la forêt, la faune, l’acériculture, il faut les faire travailler ensemble. C’est possible. Mais pour ce faire, il faut de la volonté politique, ce qui n’est manifestement pas le cas au MFFP », conclut le député.

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