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Un petit chocolat avec ça!

Crédit photo: Daniel Cheung sur Unsplash

Aujourd’hui, c’est Pâques. Eh voilà que je me mets à réfléchir à mon passé catholique…

Comme bien des gens de mon âge, nés dans une famille pratiquante, je me souviens très bien des nombreuses histoires, paraboles et paroles religieuses tirées des Évangiles entendues à l’une ou l’autre des nombreuses messes auxquelles nous assistions en famille tous les dimanches. Je crois même être de la dernière génération à avoir vécu cela.

Métal du Golfe_VF

Et même si j’ai servi la messe longtemps, mes souvenirs les plus mémorables de ces dimanches sont ceux où, avec mon frère et ma sœur, cordés sur le banc de bois dur devant celui où s’assoyaient mes parents, nous faisions tout pour nous retenir de rire – des rires toujours déclenchés par une banale raison. Nous tentions difficilement d’endiguer des éclats de plus en plus inopportuns, le stress créé par l’ambiance solennelle du lieu n’aidant en rien, les épaules secouées de plus en plus de soubresauts. Je crois bien que tout le monde ayant été à la messe plus d’une fois dans sa vie a un tel souvenir.

Adulte, j’ai moi-même répété ces histoires religieuses dans les classes primaires dans lesquelles j’enseignais et, sans connaitre certains de ces textes par cœur comme la génération de mes parents, je peux dire que ces histoires font partie de mon bagage familial et culturel.

Plus tard, j’ai pris une grande distance de ce système religieux remis en question de toute part.

Mais aujourd’hui, je me surprends moi-même, de plus en plus, à recourir à certaines de ces paroles et paraboles, entendues dans le passé, pour illustrer mes pensées et réflexions, et cela, autant dans ma vie personnelle que professionnelle.   

Je me rends compte que le message de base, comme dans toutes les religions, a été formaté et reformaté au fil des siècles, soit par ignorance, soit par soif de pouvoir. Mais aujourd’hui, de plus en plus de gens, ayant pris cette distance du système religieux, reviennent spontanément à ces écrits et les comprennent complètement différemment. Je suis de ceux-là. Vous l’êtes peut-être aussi.

N’entendons-nous pas de tous côtés d’être bienveillant envers soi, de prendre du temps pour soi et de s’aimer d’abord.

Aime ton prochain comme toi-même.

Cela ne veut-il pas dire qu’il faille d’abord s’aimer? Sinon, comment en arriver à aimer l’autre?

Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.

N’est-ce pas là un appel au non-jugement, à l’ouverture et à la tolérance qui peut s’adresser à quiconque croise notre chemin? Accepter, accueillir, ne pas se frustrer inutilement, ne pas entretenir de haine.  

Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit.

N’est-ce pas là un appel à revenir à l’essentiel? À rester présent dans le ici et maintenant. À ne pas vivre dans le futur en entretenant la peur et l’appréhension. À être simplement! Être pleinement dans le présent. Être pleinement présent à soi.

Rappelez-vous ce recueillement pur et profond (après les éclats de rire 😉) vécu dans les églises de votre enfance, n’est-ce pas là ce même apaisement que l’on recherche par ces méditations que nous sommes de plus en plus nombreux à mettre à notre agenda quotidien?

Rappelez-vous aussi de cet esprit de communauté vivant. Que ce soit sur le parvis de l’église ou dans la nef encore bondée de l’époque, nous sentions que nous n’étions pas seul. N’est-ce pas cela qui nous manque tant aujourd’hui – et je ne parle même pas de la grande solitude créée par la pandémie – et que nous cherchons à reproduire par les médias sociaux?

Aujourd’hui, en ce dimanche pascal, je nous invite, tous autant que nous sommes, à prendre soin de nous-même, à prendre du temps pour soi, pour s’arrêter, pour sentir l’amour et la joie intérieure qui habite chacun d’entre nous, parfois, certes! sous des couches de peurs et de désillusions, mais bien là, blottis dans notre cœur. Faisons un peu de ménage – mais pas trop tout de même, c’est quand même le Jour du Seigneur! – dans notre esprit et notre cœur. Non, nous n’avons pas besoin de contrôler quoi que ce soit, d’utiliser des stratégies complexes, d’acheter des gadgets coûteux, d’attendre LE bon moment.  Non, nous avons juste à être présent à soi, quelques minutes chaque jour, quelques minutes de moins que demain, quelques minutes de plus qu’hier, quelques minutes à ressentir qui vous êtes, quelques minutes pour vous sourire.  

Aime ton prochain COMME TOI-MÊME.

Aujourd’hui, offrez-vous ce cadeau. Et pourquoi pas demain aussi… Et ça ne vous empêche pas de vous offrir un chocolat!

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