Les enseignants du Cégep de Rimouski tiendront une ligne de piquetage demain
À l’instar de leurs collègues un peu partout au Québec, les membres du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Rimouski (SEECR) seront en grève le jeudi 13 mai.
Ils tiendront une ligne de piquetage dès 7 h 30 devant le cégep.
« Ce n’est pas de gaieté de cœur que nos membres font le choix de la grève, surtout en cette fin d’année scolaire particulièrement difficile, tant pour les profs que pour les étudiantes et les étudiants. Mais il est de notre devoir de dénoncer le refus du gouvernement Legault de revoir son cadre financier aux tables sectorielles où se négocient nos conditions de travail. Nous proposons depuis près d’un an et demi des solutions à la surcharge de travail et au manque de ressources dans nos cégeps et nous nous heurtons sans cesse à une fin de non-recevoir du Conseil du trésor », dénonce Marie-Josée Boudreau, enseignante de littérature et coordonnatrice du Syndicat.
« Merci, mais non merci »
Le Syndicat souligne qu’au contraire de ce qu’affirment François Legault et Sonia LeBel, aucune avancée notable n’a été perçue, à ce jour, à la table de négociation de l’enseignement collégial. « Qui plus est, certaines informations transmises à la population sont erronées, voire trompeuses. »
« Dans un exercice de communication à grand déploiement, le premier ministre et la responsable du Conseil du trésor ont effectué un improbable calcul permettant d’affirmer que 1,75 % + 1,75 % + 1,5 % donnent 8 % d’augmentation salariale… Comme on ne peut pas inclure mathématiquement les montants forfaitaires dans les offres salariales, notre réponse est claire : les forfaitaires, c’est Merci, mais non merci », affirme Lucie Piché, présidente de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégeps (FEC-CSQ).
« Considérant les visées patronales concernant la liberté académique du personnel enseignant, l’absence d’avancées significatives dans les échanges portant sur la précarité d’emploi, le soutien nécessaire pour les étudiantes et étudiants en situation de handicap ou à besoins particuliers, ou encore le nécessaire encadrement de la formation à distance, les enseignantes et enseignants jugent nécessaire de réaffirmer haut et fort leurs revendications, et ce, en toute solidarité avec leurs collègues du réseau collégial », ajoute un communiqué syndical.
Un service essentiel
Lucie Piché réitère que plus qu’un moyen de pression, cette grève est un cri du cœur en faveur d’une sortie de crise avec une convention négociée qui permettrait d’octroyer une véritable reconnaissance du travail enseignant et, en bout de piste, d’offrir de meilleurs services aux étudiantes et étudiants :
« Les profs ont besoin d’un gouvernement qui les soutient totalement parce qu’après la bataille contre la pandémie, c’est la bataille pour la réussite qu’il nous faudra gagner face à des cohortes étudiantes qui entameront leur 4e session à distance ou en partie en présence l’automne prochain. »
Cet exercice de la grève s’inscrit dans la foulée du mandat de grève voté en février dernier par les membres de la CSQ. Il s’agit d’un deuxième arrêt de travail d’un mandat pouvant aller jusqu’à l’équivalent de cinq jours de grève, s’il n’y a pas de déblocage des offres gouvernementales dans le cadre de la négociation.
À Matane également
Dans le cadre des négociations en cours, le Syndicat du personnel enseignant du cégep de Matane déclenchera aussi, demain, une deuxième journée de grève simultanément avec les membres des fédérations du secteur collégial de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Cette journée de grève touchera le réseau collégial à travers tout le Québec.
Les enseignantes et enseignants du cégep de Matane tiendront une ligne de piquetage au cégep et se dirigeront à compter de 9 h 30 vers la place des Rochelais où des discours seront prononcés.