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Autoroute 20 : il y aura du rattrapage à faire

Le projet de prolongement «reconfirmé» par Québec
La jonction de la route 132 et de l’autoroute 20 vers l’Est qui mène à Mont-Joli. (Photo journallesoir.ca-archives)

La nouvelle ministre responsable du Bas-Saint-Laurent, Caroline Proulx, et le premier ministre François Legault lui-même ont eu beau confirmer cette semaine que le projet de prolongement de l’autoroute 20 vers Rimouski sera réinscrit au Plan québécois des infrastructures, il y a encore loin de la coupe aux lèvres.

Nos collègues de Radio-Canada Bas-Saint-Laurent rapportaient hier que d’une part, ils avaient reçu confirmation par l’attachée de presse de Caroline Proulx de cette réinscription dans la liste des projets prioritaires, et d’autre part, que le premier ministre François Legault s’était engagé à le faire également en réponse à une publication du maire de Rimouski, Marc Parent, sur Facebook.

« Je peux vous confirmer que notre gouvernement compte bel et bien respecter son engagement et faire inscrire le prolongement de la 20 au PQI avant la fin du mandat actuel », a écrit l’attachée de presse de la ministre, Sandra O’Connor, dans un courriel à la collègue Marie-Christine Rioux.

Monsieur Legault, lui, l’a fait par le biais d’une publication sur Twitter adressée au maire Parent: « Bien hâte de revenir faire un tour dans votre magnifique coin de pays! J’en profite aussi pour vous confirmer que le prolongement de la 20 se retrouvera bel et bien au PQI d’ici la fin du mandat! ».

« Pas vraiment une nouvelle »

« Dans le fond, ce n’est pas vraiment une nouvelle. Ça me fait plus penser à un renouvellement de vœux pour des personnes mariées. C’était clair que ce serait réinscrit avant la fin de leur mandat, mais ils auraient dû le faire à l’année un de son gouvernement. Là, il le fait à l’année quatre. Sauvé par la cloche! Si on intègre le projet au PQI en mars et en avril, que l’été passe et qu’il y a des élections en octobre, à travers tout ça il ne se passera pas grand’chose. Si la volonté avait bien été là, on l’aurait inscrit à l’année un du mandat. À l’année quatre, on perd du temps, on perd des années. On peut penser que ça prendra sept ou huit ans avant qu’on voie le bout de quelque chose de concret », déclare monsieur LeBel.

Retour en arrière

Un retour en arrière nous permet de rappeler quels étaient les derniers enjeux en suspens il y a six ou sept ans, concernant ce projet. Le prolongement depuis Rivière-du-Loup était en marche et devait s’arrêter finalement à Trois-Pistoles, plus précisément à Notre-Dame-des-Neiges, en juin 2019.

Mais auparavant, le pont de la rivière Trois-Pistoles était devenu un enjeu difficile à contourner. On parlait d’un obstacle majeur avec la nécessité d’ériger un ouvrage d’au moins 200 M$, ce qui aurait représenté 20% du projet à l’époque où Jean D’Amour, de Rivière-du-Loup, était le ministre responsable de la région. Également, un comité de citoyens, au Bic, s’érigeait contre un des tracés préliminaires retenus.

On ne sait pas

« On ne sait pas c’est quoi l’ampleur budgétaire du projet. La situation a changé depuis sept ans. Je ne suis pas sûr qu’on puisse arriver avec les mêmes conclusions, avec les exactement les mêmes enjeux aujourd’hui. Il y aura des efforts à faire du côté de l’acceptabilité sociale, car les gens sont beaucoup plus sensibles aujourd’hui aux enjeux environnementaux, notamment. Il y aura surement des audiences sur l’environnement et beaucoup de consultations à faire. Donc, quel sera le montant du projet en fin de compte? Je ne peux pas le dire », commente le député.

Pas d’où on était

« Ceci étant dit, je suis bien content que le projet retourne au PQI, mais cela demeure inacceptable pour la région d’être privée d’un moyen de transport plus sécuritaire pour nos automobilistes et plus économiquement viable. On embarque dans un processus qui sera peut-être plus long, mais qui permettra de s’assurer que la population soit consultée. Beaucoup de démarches en amont du projet ont été menées avant même mon élection (2013). Je connais les enjeux d’aujourd’hui. Il ne faut pas penser qu’on va repartir d’où on était », constate monsieur LeBel.

« Le gouvernement se doute bien qu’entre l’inscription au PQI et les élections, il n’y aura rien de fait », ajoute-t-il.

« Quand je le verrai »

Le président de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette, Guillaume Sirois, est un peu comme monsieur LeBel : à la fois heureux et déçu; sceptique, même.

« J’y croirai quand je le verrai. C’est ce qui résume ma pensée. On n’est pas surpris, à la Chambre de commerce. Étant donné que la 20 n’était pas au dernier budget, on avait clairement mentionné qu’il restait un an au pouvoir à la CAQ (Coalition Avenir Québec) pour réinscrire le projet au Plan québécois des infrastructures et le confirmer dans un budget. »

35 ans, minimum!

« Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie. On est porteur de ce dossier-là depuis 35 ans, minimum. Ce projet a toujours été un peu utilisé par les différents partis comme enjeu électoral. Alors, il n’y a pas lieu de se surprendre que ça survienne dans une année électorale. Est-ce que ce sera la bonne? On verra, mais je demeure confiant », renchérit monsieur Sirois.

Les bonnes raisons

Les deux hommes s’entendent pour dire quelles sont les bonnes raisons de continuer de revendiquer la 20 : la sécurité des automobilistes, la santé économique d’une région en forte croissance, l’attractivité de la MRC Rimouski-Neigette et le transport de marchandises.

« L’impact est si important qu’on ne peut pas nommer une seule bonne raison. C’est pour ça qu’on revendique tant ce projet », confirme Guillaume Sirois.

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