Kristina Michaud a le feu sacré
La jeune députée en redemande et sera en lice aux prochaines élections fédéralesLa députée d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia, Kristina Michaud, élue pour la première fois de sa carrière en octobre 2019, entend bien être sur les rangs pour les prochaines élections fédérales.
Près de 20 mois après avoir été nommée représentante de sa circonscription, la députée qui n’a pas encore 30 ans n’a pas besoin d’une longue réflexion pour savoir si son nom sera inscrit sur les bulletins de vote. Elle a le feu sacré, peu importe à quel moment des élections anticipées seront déclenchées, puisque le gouvernement libéral de Justin Trudeau est minoritaire. Son assemblée d’investiture est pour très bientôt.
Le journal le soir s’est entretenu avec madame Michaud à l’occasion de ses préparatifs vers le retour à la maison pour le week-end, cet après-midi. Moment moins stressant et donc bien choisi pour mieux connaître la femme derrière la politicienne.
Madame Michaud explique aussi pourquoi elle a tant aimé l’expérience politique jusqu’à maintenant, qu’elle en redemande. « C’est très clair. J’ai indiqué à mon chef que je voulais être de la partie. Je suis très loin d’avoir réalisé tout ce que je veux accomplir. »
La maison sur le lac
« Le retour à la maison, dans mon cas, c’est à Val-Brillant. Je suis née à Amqui et j’y ai grandi. L’année dernière, je me suis installée tout juste à côté de ma ville d’origine, tout en demeurant, c’est très important, près du lac Matapédia, sur un site dont je rêvais. Je suis ainsi à côté de ma famille immédiate. Je n’ai pas de partenaire de vie ni d’enfants présentement. Je vis pour ma carrière à 100% pour le moment, mais la famille, ça viendra bien un moment donné », précise la jeune politicienne qui fait partie d’une nouvelle génération ayant amené un vent de renouveau à Ottawa.
Un monde à part
« Même si on croit avoir déjà une bonne idée de ce qu’est la politique, ce n’est jamais ce qui se concrétise. Il faut avoir les deux pieds dedans pour savoir à quel point c’est un monde à part. Il y a un risque de « se perdre » dans la bulle politique et de ne plus savoir ce qui se passe dans le vrai monde. Mais j’ai adoré ça dès le début. Dans une région comme la nôtre, de voir que les gens font face à des problématiques particulières, ça nous ramène les pieds sur terre. J’aime beaucoup cet équilibre entre le travail parlementaire, les dossiers du Bloc Québécois que je peux défendre et l’aide directe aux gens de la région dans mon comté, de les rencontrer, de participer à des débats et à des activités avec eux. On peut intervenir et agir à différents niveaux », confie madame Michaud.
Son mentor
« C’est une vie qui va à 100 milles à l’heure. Il faut être investi à 100%. Sinon, je ne crois pas que ce soit possible d’être une bonne députée. Moi, j’adore ça, j’en mange. Ça me permet de bien faire mon travail », constate cette diplômée du Cégep de Rimouski (arts, lettres et langues) et de l’Université Laval (études internationales et arts modernes). Elle entreprenait une maîtrise en relations internationales quand elle a reçu une offre d’emploi pour travailler avec le Parti Québécois, en compagnie du député de Matane-Matapédia à l’Assemblée, Pascal Bérubé, son mentor, qui l’a encouragée à se présenter aux élections fédérales pour le Bloc Québécois.
Appris vite
« Je pense que c’est le député qui est le plus fier de sa région au Québec. Alors, pour lui, le fait d’avoir quelqu’un au cabinet du Parti Québécois à Québec qui était originaire de sa région, c’était le summum. Il était vraiment content quand je suis arrivée. Des circonstances particulières ont fait en sorte que j’ai dû apprendre rapidement tout en travaillant sur des dossiers importants. Je n’ai pas eu le choix de rentrer dans le moule très, très, vite. Ça a fait en sorte que j’ai réalisé que j’étais faite pour ça et que j’en ai profité quand l’occasion de me présenter est arrivée. C’est arrivé juste un peu plus vite que prévu. J’en étais au moment où je me demandais si je pouvais avoir le goût de me présenter, un jour », se souvient Kristina Michaud.
« Ce qui m’a convaincue malgré ces hésitations, c’est que la campagne électorale en elle-même est une expérience qui vaut la peine d’être vécue. C’est tellement enrichissant qu’il ne faut pas passer à côté », remarque-t-elle.
Sportive
Ce que Kristina Michaud préfère le plus après la politique, c’est d’être en famille, parfois avec sa mère, Sandra Couturier, et le conjoint de celle-ci, Mario Paquet; parfois en compagnie de son frère, Alexandre, son aîné de 20 mois qui l’a encouragée à la pratique des sports; parfois avec son père, Christian Michaud, qui réside à Lévis.
Quand on regarde la liste des sports qu’elle a pratiqués, on réalise que le goût du dépassement semble inné chez Kristina Michaud. On aura deviné que ses loisirs vont en ce sens.
« J’adore un bon livre et ça fait partie de mon travail de consulter les journaux, mais je suis assez sportive, je dirais. Mon frère et moi avons pratiqué à peu près tous les sports qui étaient accessibles, en région, du moins : planche à neige, soccer, patinage de vitesse, hockey, etc. Ça reste une partie importante de ma vie. Je fais maintenant du ski de fond et, l’été, du kayak et de la planche à pagaie sur le lac. Ça permet de mettre l’interrupteur du cerveau à « off » et d’aller prendre l’air. Je me donne des défis. Là, j’ai l’intention d’essayer le « fat bike » (vélo toutes saisons). Je viens de découvrir les joies du jardinage, aussi », mentionne la jeune députée.
Les proches de madame Michaud n’étaient pas politisés avant qu’elle ne devienne députée. Elle s’y intéresse maintenant beaucoup plus avec une élue dans la famille.
L’affaire Blanchette-Joncas
La nouvelle rendue publique en primeur par le journal le soir mercredi, concernant le renvoi de quatre membres de son personnel par le député de Rimouski, Maxime Blanchette-Joncas, a eu un retentissement national. Ce dernier est un collègue et complice régional du Bloc Québécois de madame Michaud.
L’auteur de ces lignes a demandé une réaction à la députée qui reconnaît que « C’est une affaire délicate », mais refuse d’en dire davantage.
En vidéo, une intervention en Chambre remarquée de madame Michaud.