Viandes du Breton : des travailleurs étrangers seraient laissés à eux-mêmes
La CSN dit leur être venue en aideLe Syndicat des travailleuses et travailleurs Viandes du Breton – CSN (STTVDB-CSN) dit avoir appris avec stupéfaction la semaine dernière que de nombreux travailleurs étrangers, provenant du Guatemala, étaient sans revenus depuis des semaines.
« Depuis le début de l’éclosion, on posait des questions pour s’assurer que l’employeur s’occupait de nos travailleurs guatémaltèques convenablement et on nous disait que tout était sous contrôle. Finalement, ce n’était pas du tout le cas », s’attriste le président du syndicat, Yannick Morin.
En réunion avec les travailleurs guatémaltèques, le syndicat a découvert une situation inacceptable. « Ils n’avaient plus d’argent pour leur épicerie. L’employeur a refusé de les aider financièrement et les a plutôt redirigés vers les banques alimentaires. En 2021, au Québec, c’est pas mal gênant … », a renchéri Nancy Legendre, présidente du CCBSL- CSN.
« Les demandes de prestations auraient dû être remplies dès le début des absences pour maladie ou confinement. Ils ne parlent pas français ni anglais : l’employeur aurait dû les accompagner dès le début. C’est sa responsabilité d’informer adéquatement ses travailleurs de leurs recours », a ajouté Yannick Morin.
Une région solidaire
Le syndicat s’est retourné vers le conseil central pour fournir de l’aide aux travailleurs guatémaltèques et un budget de 2 000 $ a été débloqué. « Quand on a entendu parler de ça, on était scandalisé. On n’a pas hésité à mettre à contribution notre fonds de solidarité régional pour leur donner un coup de main », a souligné Nancy Legendre.
Le syndicat a rajouté un autre 400$ et plusieurs officiers du syndicat ont fait les épiceries et distribué la nourriture samedi pour permettre aux Guatémaltèques d’avoir de quoi manger jusqu’à jeudi prochain. « C’est scandaleux d’accueillir de la main-d’œuvre étrangère de cette façon-là », a martelé Nancy Legendre. De plus, le Centre d’entraide Maskoutain a aussi fourni une trentaine de boîtes de denrées qui ont été remises samedi.
Le coup de pouce a été fort apprécié par les travailleurs du Guatemala. « Ils étaient vraiment contents et nous aussi on était content de les aider. Chapeau au conseil central et au Centre d’entraide Maskoutain qui ont répondu à notre appel si rapidement. En période de crise, c’est important la solidarité», a expliqué Yannick Morin.
Cacher de l’information
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs Viandes du Breton – CSN dénonce également que l’employeur conserve toute l’information concernant les cas positifs à la COVID-19 pour éviter de payer les gens qui sont absents à cause du virus.
« Ce n’est pas compliqué : une personne qui attrape la COVID-19 au travail doit avoir ses 14 premiers jours payés par l’employeur, mais l’employeur les dirige vers la prestation fédérale pour s’éviter des frais et des complications. On est malades, pis c’est ça leur préoccupation…C’est déplorable ! », a souligné Yannick Morin.
Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent-CSN représente 8 500 membres, répartis dans plus de 96, dans toutes les MRC de la région, de La Pocatière à Les Méchins, tous les secteurs d’activité confondus, privé comme public.
Version de Viandes du Breton
Viandes du Breton a fait parvenir le communiqué suivant au journal:
« En réponse au communiqué du syndicat des employés de Viandes du Breton diffusé ce matin, l’entreprise déplore l’approche teintée de mauvaise foi adoptée par celui-ci en vue du renouvellement de la convention collective en septembre prochain. Afin d’assurer le bien-être et l’intégration et l’adaptation au milieu, du Breton dédie une ressource à temps plein pour ce groupe de travailleurs. Elle est en contact quotidien avec eux et s’assure de
répondre à leurs besoins de communication en matière de santé, immigration et plusieurs autres
domaines. »
« Viandes du Breton a fourni aux travailleurs étrangers l’aide nécessaire, dans leur langue, pour remplir les
documents de prestation gouvernementale et répondre aux demandes d’identification nécessaires
pour obtenir le versement des sommes prévues, contrairement à ce qu’affirme le syndicat.
Dès que nous avons été informés de leurs besoins en nourriture, nous avons supporté nos
travailleurs et nous avons veillé à leur fournir la nourriture nécessaire. De plus, une aide d’urgence
de 50 $ par employé a aussi été offerte sous forme de certificat cadeau en épicerie.
Quant à l’affirmation voulant que « l’employeur conserve toute l’information concernant les cas
positifs à la COVID-19 pour éviter de payer les gens qui sont absents à cause du virus », il faut
savoir que l’employeur est tenu à la confidentialité concernant l’état de santé des travailleurs. Notre
département des ressources humaines demeure disponible pour informer les employés dans leur
demande de prestation si le besoin se fait sentir. »