Le PQ estime que le ministre Boulet est déconnecté des réalités régionales
La députée de Gaspé et porte-parole du Parti Québécois en matière d’économie, de relance et de développement économique régional, Méganne Perry Mélançon, a tenu à réagir aux propos du ministre du Travail, Jean Boulet, qui a affirmé que les entreprises devaient « se prendre en main » et automatiser leurs processus pour contrer les pénuries de main-d’œuvre.
Selon elle, cette déclaration du ministre traduit une profonde méconnaissance de la réalité des entreprises en région. En effet, les entreprises sont elles aussi bien d’accord pour acquérir de nouvelles technologies et de la machinerie permettant d’automatiser des portions de leur chaîne de production. Cependant, si ces investissements majeurs contribuent à diminuer la demande pour des travailleurs non spécialisés, ils déplacent le problème de recrutement vers un autre type de ressources autrement plus rares et difficiles à attirer.
L’enjeu de la main-d’oeuvre
« Pour intégrer un robot dans une chaîne de production, ça prend des programmeurs, des ingénieurs, des électromécaniciens. Il faut réorganiser la chaîne, former les travailleurs, adapter les processus et assurer la maintenance de ces équipements hautement sophistiqués. Les personnes aptes à s’acquitter de ces tâches ne courent pas les rues, dans nos régions », d’expliquer la députée.
Pour l’élue péquiste, les propos du ministre sont franchement désolants. « Le phénomène des pénuries de main‑d’œuvre est particulièrement complexe; or, la CAQ, incapable d’y remédier et ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire, choisit de s’en prendre aux entreprises », déplore-t-elle, soulevant du même coup un autre problème : « Il n’est pas rare que des entreprises manufacturières situées en région doivent débourser des dizaines de milliers de dollars pour recruter, par exemple, un mécanicien industriel. Mais, même si elles arrivent à trouver le précieux travailleur, la partie n’est pas gagnée pour autant; encore faut-il que celui-ci puisse se loger et avoir accès à des places en garderie », a illustré Méganne Perry Mélançon.
Soutenir les entreprises
L’automatisation fait bel et bien partie de la solution, selon la députée. « Cependant, il faut soutenir les entreprises tout au long du processus, et cela comprend également la recherche et la rétention de travailleurs spécialisés. Ces enjeux nécessitent de la cohésion entre les ministères et une vision globale de la situation, non pas à courte vue. Pelleter le problème dans la cour des entreprises n’arrangera rien et ne rend service à personne », a-t-elle conclu.