Un voyeur installe une caméra dans la salle de bain de sa victime
Un homme de Rimouski, Vincent-Bernard Couture, a reçu sa sentence ce jeudi après-midi au palais de justice de Rimouski après avoir plaidé coupable à des accusations d’introduction par effraction et de voyeurisme alors qu’il a installé un faux détecteur de fumée muni d’une caméra dans la salle de bain de la plaignante, une femme de son entourage pour qui il avait des pulsions sexuelles.
Les événements remontent à l’automne 2019 alors que l’accusé, qui avait 39 ans à l’époque, a profité de la confiance de la victime pour se rendre chez elle installer un détecteur de fumée. Il avait commandé un détecteur muni d’une caméra chez Amazone qu’il a installé dans la salle de bain de la victime. « Par la suite, il s’est rendu à nouveau dans la résidence pour télécharger les images et déplacer le détecteur dans la chambre à coucher de la plaignante. C’est la fille de la victime qui a remarqué la caméra. La plaignante a appelé la police et l’enquête s’est tournée vers l’accusé », a relaté la juge de la Cour du Québec, Luce Kennedy, lors du prononcé de la sentence.
Couture a plaidé coupable avant la tenue de son procès, mais la victime et lui ont témoigné lors des représentations sur la peine. « La victime a dit être humiliée par la situation, surtout que des images d’elle nue ont pu être vues par les policiers enquêteurs. Elle a aussi dit que sa fille de six ans utilisait la même salle de bain qu’elle et qu’elle trouvait cela vraiment dégueulasse. L’accusé a mentionné qu’il avait un fantasme sexuel sur la plaignante », a précisé la juge Kennedy.
La Couronne réclamait six mois de prison ferme
La procureure de la Couronne, Me Isabelle Gavioli, réclamait une peine de six mois de prison ferme suivie par une probation de trois ans. L’avocate de l’accusé, Me Maryse Beaulieu, estimait qu’une probation assortie de travaux communautaires serait suffisante et que si de la juge optait pour de la détention, que la peine ne devrait pas dépasser 90 jours et être purgée de manière discontinue.
La juge a rappelé les grands principes guidant l’imposition d’une peine. Elle a parlé de la réinsertion sociale, de la gravité objective des crimes commis et du degré de responsabilité de l’accusé. « L’introduction par effraction dans une maison d’habitation dans le but d’y commettre un crime est passible de la prison à perpétuité. Le voyeurisme est passible de six ans de prison maximum. Les facteurs atténuants sont l’absence d’antécédent criminel de l’accusé, le fait qu’il occupe un emploi stable et les remords qu’il a démontrés en plaidant coupable. Les facteurs aggravants sont qu’il se soit introduit à deux reprises dans la résidence de la plaignante, la préméditation des gestes et fait qu’il n’a jamais mis les freins sur ses actes », explique la magistrate.
Cinq mois de prison
« L’incarcération est la seule peine qui convienne pour dénoncer ce genre de crime. C’est une atteinte extrêmement grave à la vie privée et le degré de participation de l’accusé est très important », indique la juge qui a condamné Couture à une peine de cinq mois de prison pour l’introduction pour effraction et à quatre mois de prison concurrents à la première peine pour le voyeurisme.
La peine de cinq mois de prison sera suivie par une probation de trois ans. La sentence comprend également une interdiction de posséder des armes pendant 10 ans. L’accusé devra également se soumettre à un prélèvement d’ADM pour analyse génétique et verser un montant de 1 580 $ à la victime pour compenser les frais des changements de serrures de la résidence.