Le PQ craint des fermetures d’urgences en région
Le député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole du Parti Québécois en matière de santé, Joël Arseneau, s’inquiète de voir se répéter certains des scénarios estivaux parmi les moins souhaitables, soit les bris de services dans les urgences en région, la réduction de leurs heures d’opération ou encore la fermeture de lits.
Le député note que le point commun à toutes ces situations regrettables, c’est le manque de personnel – et, incidemment, le silence du ministre de la Santé. « Plusieurs établissements sont aux prises avec une pénurie criante de main-d’oeuvre; c’est particulièrement grave à Baie-Saint-Paul, à Gatineau et à Saint-Jean-sur-Richelieu, mais le phénomène frappe partout au Québec. Pendant ce temps, le ministre brille par son absence », a-t-il dénoncé.
Moins d’heures à Mont-Joli
La semaine dernière, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent informait la population de la modification des heures d’ouverture de l’urgence mineure du Centre hospitalier de la Mitis pour la période estivale.
Ainsi, l’urgence fermera ses portes à 16 h au lieu de 20 h, et ce uniquement les samedis et dimanches. Ce changement d’horaire sera en vigueur du 3 juillet au 29 août.
« Un enjeu au niveau des effectifs médicaux explique cette modification des heures d’ouverture. Le CISSS du Bas-Saint-Laurent invite la population de la Mitis à recourir à l’urgence de l’Hôpital de Rimouski en dehors des heures d’ouverture, comme c’est déjà le cas, ou alors à faire appel à une ambulance si la situation l’exige », indiquait alors le conseiller en communication de l’organisation, Gilles Turmel.
Exode vers le privé et conditions de travail
Parmi les enjeux auxquels le gouvernement doit s’attaquer de toute urgence, mentionnons l’exode vers le privé et les conditions de travail des professionnels en soins. « Au Parti Québécois, nous l’avons dit dès le début de la pandémie : il faut stopper l’hémorragie du personnel vers les agences de placement privées. Nous devons agir pour offrir à nos travailleuses et travailleurs de la santé des conditions décentes, qui reflètent leur importance et leur donneront le goût de demeurer au sein du système public », a insisté le député.
En effet, en santé, les conditions de travail sont extrêmement difficiles depuis 15 mois; le personnel est épuisé, souvent en détresse, et l’Arrêté 2020-007 (qui suspend les conventions collectives des professionnels en soins depuis plus d’un an) n’aide en rien à valoriser les travailleurs et à les retenir dans le réseau public. De plus, le temps supplémentaire obligatoire (TSO), une mesure extrêmement coûteuse et trop souvent utilisée, continue de faire fuir les travailleurs vers le privé.
Des bris de services
« Lorsqu’on additionne tous ces facteurs, on obtient naturellement des bris de services. Et, de plus en plus, on sent monter une légitime inquiétude au sein de la population. Le ministre de la Santé, bien qu’il ait perdu un temps précieux, doit faire preuve de leadership et dire aux Québécois ce qu’il compte faire pour pallier les manques et atténuer les effets de la pénurie de main-d’oeuvre. Je l’invite à émettre des directives claires et à mettre en place dès à présent des incitatifs pour attirer et retenir les travailleurs au public. À plus long terme, il doit aussi songer aux moyens à prendre pour abolir les agences privées et le TSO, ainsi que pour mieux rémunérer et valoriser les professionnels. Ne pas agir revient à condamner, à plus ou moins brève échéance, notre système public », a affirmé Joël Arseneau.