« Entendre un silence sera très différent » – Camille Fiola-Dion
Membre de l’équipe canadienne en natation artistique aux Jeux de TokyoLe coup d’envoi des Jeux olympiques de Tokyo sera donné vendredi soir au Japon, soit en tout début de journée au Québec, avec la cérémonie d’ouverture qu’on pourra suivre en direct à la télévision de Radio-Canada à compter de 7 h.
Il y aura deux Rimouskoises à ce grand rassemblement sportif en Maude Charron (originaire de Sainte-Luce – haltérophilie) et Camille Fiola-Dion (natation artistique).
Cette dernière quittera pour le Japon dans quelques jours après un camp final de préparation à Victoria. Elle fait partie de la compétition par équipe qui se tiendra à la toute fin des jeux, soit les 6 et 7 août.
« J’ai vraiment hâte. C’est un rêve qui se réalise pour moi. Il y a un peu de stress de voir les décomptes sur les réseaux sociaux. Je suis de plus en plus fébrile. J’ai vraiment hâte de quitter », nous a-t-elle expliqué dans un entretien téléphonique, il y a quelques jours.
C’est un retour pour le Canada dans cette compétition par équipes aux Olympiques. Le pays est actuellement 7e au monde. « Notre objectif est de réduire notre écart de pointage avec les pays qui sont sur le podium. Présentement, nos plus grands adversaires sont ceux qui sont en 5e et 6e positions. On n’est pas très loin d’eux. C’est certain que c’est très difficile en nage synchronisée d’augmenter les points d’une compétition à l’autre parce que c’est un sport jugé. Notre objectif est donc de se rapprocher de l’Italie et l’Espagne qui sont 5e et 6e. La Russie, la Chine, l’Ukraine et le Japon sont les quatre puissances mondiales en natation artistique », observe-t-elle.
Le Canada a terminé 4e à la compétition par équipes aux Jeux de Londres en 2012. Les derniers podiums olympiques remontent à 1996 (argent) à Atlanta et 2000 (bronze) à Sydney.
Loin de ses proches
Les jeux de Tokyo seront pour le moins atypiques avec la crise sanitaire qui se fait toujours menaçante là-bas et le fait qu’il n’y aura pas de spectateurs dans les estrades. « Ça change beaucoup de choses. Premièrement, quand on rêve aux Olympiques, on rêve à l’ambiance, à entendre la foule quand on se prépare à compétitonner. Dans notre routine, on entend la foule applaudir et crier quand on a la tête sortie de l’eau. Entendre un silence sera très différent. »
Camille Fiola-Dion vivra son rêve loin de ses proches, son père Michel Dion, sa mère Martine Fiola et sa sœur, Emma Fiola-Dion. « J’aurais aimé que ma famille soit sur place comme c’était prévu. Ça me rend un peu triste. Mes parents et ma sœur m’ont suivi et ont fait beaucoup de sacrifices pour moi et j’aurais aimé ça partager ce rêve-là avec eux. Mais, on doit s’adapter. »
À distance, l’athlète de 23 ans sentira tout de même l’appui de la population de sa ville. « Je garde tout le temps en dedans de moi ma fierté de Rimouskoise. Je sais d’où je viens et je veux prouver que même si on vient d’une petite ville, et pas d’un grand club, que tout est possible. J’ai dû déménager, mais, au départ, je viens du Club Vivelo à Rimouski. Je sais que les gens du club, les amis et ma famille vont me regarder à la télévision. Je sais qu’ils seront présents, même s’ils ne seront pas à Tokyo. »
Tout a commencé à l’âge de 7 ans
Camille a commencé la natation artistique à l’âge de sept ans. Son rêve olympique a pris naissance après avoir regardé les Jeux de Beijing en 2008. Sa participation aux Jeux du Québec à Saguenay en 2013 a été déterminante pour elle. « Ce fut ma première expérience dans une compétition multisports. C’est à ce moment que j’ai eu la piqûre de compétitionner à de hauts niveaux. J’ai ensuite pris part aux Jeux du Canada en 2015 à Prince George. »
Ce fut ensuite le début de l’aventure internationale avec de nombreuses compétitions regroupant les meilleures au monde au sein de l’équipe nationale qu’elle a joint, il y a cinq ans. Elle a réalisé un fait saillant personnel aux Jeux panaméricains de 2019 à Lima au Pérou, remportant une médaille d’or à la compétition par équipes. Cette victoire a assuré la qualification olympique du Canada aux Jeux de Tokyo.
De ses huit années passées au club Vivelo, avant de quitter pour Québec où elle a joint le club d’excellence Synchro, Camille mentionne l’impact qu’ont eu ses entraineures, Valérie Hudon (actuelle entraineure en chef) et Laurence Cayouette.
Par ailleurs, l’autre Rimouskoise à Tokyo, Maude Charron, est un espoir de podium dans la catégorie des 64 kg en haltérophilie. Elle sera en compétition le mardi 27 juillet.