Le transport, la sécurité et le logement préoccupent le milieu communautaire
Élections municipales à RimouskiLa Ville de Rimouski a des devoirs importants envers les personnes en situation de pauvreté et les candidats aux prochaines élections municipales ont intérêt à prendre des engagements pour mieux répondre à leurs besoins, pour bénéficier de leur soutien.
C’est ce qui ressort d’une entrevue exclusive menée par le journal le soir avec le coordonnateur de l’organisme Action Populaire Rimouski-Neigette (APRN), Michel Dubé, au sujet des attentes du milieu communautaire face aux membres du prochain conseil municipal de Rimouski.
« Je souhaite d’abord dire que Virginie Proulx et Guy Caron sont des candidats très intéressants pour la mairie. Je les ai rencontrés tous les deux et je leur ai fait part des enjeux qui touchent les personnes en situation de pauvreté. Je leur ai dit que je souhaite qu’ils prennent publiquement des engagements réalistes, car je me souviens de la dernière campagne à la mairie. Le maire actuel, Marc Parent, avait pris des engagements qui n’étaient pas réalistes et lui ont valu des votes, notamment sur le transport en commun. Quatre ans plus tard, je reconnais qu’il a fait un beau ménage à la Société des transports de Rimouski (STR), mais il avait promis mer et monde. Il avait notamment promis une tarification sociale pour le transport en commun qui n’a pas encore été appliquée », estime monsieur Dubé.
La tarification sociale tiendrait compte du revenu des personnes qui utilisent le transport en commun.
« Je sais que Virginie Proulx a inscrit la tarification sociale et une amélioration de la sécurité et du confort du transport collectif. Mais elle ne dit pas comment elle fera pour financer ça? », s’interroge Michel Dubé.
Districts
Si tous les districts sont importants, car il y a des personnes en situation de pauvreté partout, aux yeux de Michel Dubé, Saint-Germain et Saint-Robert le sont en particulier.
« Il y en a partout, de la pauvreté. Mais il est vrai que dans Saint-Germain, il y a beaucoup d’édifices à logements et donc beaucoup de gens qui sont locataires parce qu’ils n’ont pas les moyens d’être propriétaires et il y a donc une concentration de pauvreté. Il y a beaucoup de maisons de chambre et les bureaux des groupes communautaires sont situés au centre-ville. Dans Saint-Robert, c’est un peu contradictoire en ce qui a trait aux services de Citébus envers les usagers moins fortunés. C’est là que les loyers sont les moins chers et c’est donc là qu’il y a le plus d’utilisateurs potentiels. Pourtant, c’est un district qui n’est pas bien desservi par le système de transport collectif. On retrouve aussi des gens qui ont des besoins criants dans Nazareth et dans Rimouski-Est, entre autres », ajoute monsieur Dubé.
Services directs
Outre la STR, c’est le Service des loisirs, de la culture et de la vie communautaire qui semble l’organisation municipale la plus importante pour les personnes en situation de pauvreté. La crise du logement, l’itinérance et la sécurité routière sont d’autres enjeux.
Loisirs
« Ils utilisent beaucoup la bibliothèque et ont accès aux spectacles gratuits du Service des loisirs. Il pourrait y avoir encore davantage de services gratuits sur tout le territoire. La bibliothèque municipale et tous les centres communautaires doivent être plus accessibles aux personnes à faible revenu. »
« On pense beaucoup aux familles et aux personnes âgées dans les activités de loisirs, mais il faudrait penser aussi qu’il y a des personnes qui vivent un grand isolement social. Quand on n’est pas capable de s’offrir le transport collectif, nos gens marchent et ils auraient besoin de conditions facilitantes pour circuler à pied. Il faut rendre la ville plus intéressante pour les piétons. Dans les dernières années, le Bas-Saint-Laurent est l’une des régions du Québec où il y a le plus de collisions impliquant des piétons », poursuit Michel Dubé.
« Je lance un appel aux autres candidats aux élections municipales de Rimouski, afin qu’ils viennent nous rencontrer pour en savoir davantage, qu’ils soient candidats à la mairie ou à un poste de conseiller. De plus, il faut rappeler qu’une personne sur 10, au Québec, n’arrive pas à satisfaire ses besoins de base et Rimouski ne fait pas exception. C’est primordial que l’on considère aussi les gens à faible revenu dans nos réflexions sur les enjeux importants de la ville de Rimouski », conclut monsieur Dubé.
Élections fédérales
Mentionnons par ailleurs que dans le cadre des élections fédérales, différents groupes sociaux et syndicaux interviendront publiquement à Rimouski, mercredi, pour dévoiler des demandes relativement à la réforme de l’assurance-emploi, notamment.