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Une organisation professionnelle sonne l’alarme en santé

Manque de personnel infirmier
(Photo Unsplash photos)

L’Association des infirmières et infirmiers d’urgence du Québec (AIIUQ) se dit extrêmement préoccupée par le manque de personnel infirmier qualifié dans les urgences du Québec.

Selon l’Association, cette situation engendre de lourdes conséquences pour les établissements, les équipes de soins et les patients. 

Depuis juin, l’urgence de l’Hôpital de Gatineau, par exemple, est partiellement fermée et a réduit significativement son offre de services. Des fermetures partielles ou complètes d’autres urgences ont aussi été observées en région, à l’Hôpital du Suroît, à l’Hôpital de Coaticook, au Centre multiservices de santé et de services sociaux de Port-Cartier et à l’Hôpital de Senneterre.

« La situation menace de s’aggraver dans les prochaines semaines à la lumière de la quatrième vague de la pandémie de COVID-19 », craint l’organisme.

L’AIIUQ constate six principaux impacts de la pénurie de personnel qualifié dans les urgences du Québec.

  1. L’intégration de personnel non qualifié : Un nombre croissant de services d’urgence emploient du personnel ayant reçu une formation abrégée ou n’ayant pas été formé du tout pour intervenir auprès de la clientèle complexe de l’urgence.
  2. La hausse des ratios infirmière-patients : Plusieurs services d’urgence ont augmenté le nombre de patients attitrés à une infirmière, ce qui réduit directement le temps dédié à chaque patient et compromet la qualité et la sécurité des soins.
  3. La réduction des activités de soins : Les infirmières doivent délaisser certaines activités cliniques qui ne sont pas directement liées à la condition critique des patients. On constate une réduction des activités de prévention et d’enseignement.
  4. La réduction de la formation continue des infirmières : Les services d’urgence peinent à libérer le personnel infirmier afin qu’il puisse parfaire ses connaissances. Cette situation nuit au développement de l’expertise infirmière à l’urgence.  
  5. L’augmentation du temps supplémentaire obligatoire (TSO) : Le manque d’expertise, sur le plan des infirmières habilitées à travailler dans les différents secteurs de l’urgence, mène à la réduction de la qualité et de la sécurité de soins, à du TSO et, ultimement, à la fermeture d’urgences.
  6. L’exode du personnel infirmier vers d’autres secteurs d’activité et le secteur privé : La perte d’infirmières expérimentées qui quittent l’urgence pour d’autres secteurs contribue à maintenir les problèmes systémiques énumérés ci-haut.

Volonté politique

L’AIIUQ salue la volonté politique derrière les mesures annoncées le 23 septembre 2021 par le gouvernement du Québec pour faire face à la pénurie de main d’œuvre qualifiée dans le réseau.

L’AIIUQ accueille favorablement l’annonce d’un changement de paradigme au niveau de la gestion des ressources humaines, notamment sur le plan de l’autogestion des horaires. L’embauche de 3 000 agents administratifs pour réduire le travail clérical permettra de réduire la charge de travail du personnel infirmier.

« Toutefois, des engagements concrets pour la réduction du TSO et la conciliation travail-famille auraient été souhaités. Les incitatifs financiers annoncés, bien qu’importants, auront surtout des effets à court terme. De plus, l’AIIUQ considère que des mesures particulières devraient être mises en place pour les secteurs d’activité, comme l’urgence, qui font face à un manque criant d’expertise. »

Devant la gravité de la situation, l’AIIUQ demande aux instances politiques et institutionnelles d’intervenir rapidement afin d’améliorer les conditions de travail des infirmières d’urgence et de maintenir l’accès à des soins d’urgence sécuritaires et de qualité pour la population québécoise. 

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