Les candidats à la mairie se prononcent sur la qualité des relations entre Rimouski et ses voisines
Les deux candidats à la mairie de Rimouski, Virginie Proulx et Guy Caron, répondent aujourd’hui à un huitième questionnaire exclusif proposé par le journal le soir et se prononcent aujourd’hui sur l’état des relations entre Rimouski et les municipalités voisines.
Suivant le principe d’alternance, c’est cette fois-ci à monsieur Caron que revient le privilège de répondre en premier aux questions soumises.
1-Comment évaluez-vous la qualité des relations entre Rimouski et les autres municipalités de la MRC Rimouski-Neigette? Constructives? Mitigées? À améliorer? Précisez.
Guy Caron : « Elles sont somme toute positives. Pour avoir travaillé avec plusieurs élu.e.s de la MRC pendant mes mandats comme député fédéral, je sais que les municipalités de la MRC savent que si Rimouski va bien, c’est tout à leur avantage. Rimouski, surtout à l’initiative d’Éric Forest, a démontré son intérêt dans le succès des initiatives bénéficiant à l’ensemble de la MRC. La cession volontaire de certains revenus d’éoliennes par la Ville à la MRC représente un geste concret dans cette direction. »
« Rimouski et la MRC Rimouski-Neigette ont tout avantage à travailler ensemble pour l’avancement de la région. »
Virginie Proulx : « Je pense que les relations entre les municipalités qui composent la MRC sont bonnes. Toutefois, elles pourraient être encore améliorées. Nous devons d’abord prendre conscience que Rimouski est entourée de milieux ruraux dont les citoyens contribuent au dynamisme économique, social et culturel de Rimouski. En collaborant davantage avec le milieu rural, on pourrait développer des ententes qui seraient gagnantes pour tous. Par exemple, au chapitre du transport collectif, les districts excentrés que sont Sainte-Blandine et Le Bic pourraient être desservis par un transport collectif de la MRC. On pourrait également collaborer avec certaines municipalités pour offrir davantage d’accès au logement et au logement social. Ça permettrait à la fois à de nouveaux citoyens de venir vivre et travailler ici, tout en redynamisant nos milieux ruraux. Ce sont des pistes de solutions à explorer pour contrer la pénurie de logement et de main-d’oeuvre, pour améliorer le transport collectif et collaborer au dynamisme de toute la MRC. »
2-Quel est votre avis sur les fusions municipales d’il y a 20 ans et sur l’annexion du Bic en 2009? Les citoyens concernés se sont-ils bien adaptés? Comment est le sentiment d’appartenance?
G. C. : « Un tel processus n’est jamais facile, surtout lorsqu’il implique des municipalités aux identités fortes. Dans les circonstances, je crois que la transition a été réussie, même s’il reste encore du travail pour adapter la Ville à certaines réalités. La réglementation de zonage, par exemple, comporte des éléments qui ont du sens pour une municipalité urbaine, mais moins dans un milieu rural comme nous le retrouvons au Bic et à Sainte-Blandine. L’exercice de révision du Plan d’urbanisme et surtout, la réforme de la Réglementation de zonage devront être faits avec cette situation en tête. »
V. P. : « Je suis d’avis que toutes les fusions présentent des avantages et des inconvénients. Rimouski prend davantage sa place comme capitale régionale en ayant fusionné avec d’autres municipalités, tout en permettant aux citoyens d’avoir accès à plus de services. Aussi, il est important de considérer le sentiment d’appartenance comme une force et non comme un problème. À mon avis, les citoyens qui ont un fort attachement et qui veulent redynamiser leur district devraient être encouragés à le faire. L’attachement envers le grand Rimouski serait d’autant plus fort si on laissait les personnalités des quartiers s’exprimer en misant sur les forces de chacun. C’est un peu comme à d’autres niveaux politiques. L’identité est importante, et il ne faut jamais tenter de l’effacer. On doit au contraire la valoriser, en faire une force. Rimouski devrait être fière de ses multiples identités locales! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai annoncé des comités citoyens dans chacun des districts, pour que les citoyens puissent proposer des idées et des projets porteurs pour leur quartier et qu’on mette ainsi de l’avant la personnalité des districts. »
3-Faudrait-il envisager, comme l’a déjà fait l’ancien maire Michel Tremblay, de simplifier le tout en faisant de Rimouski-Neigette une ville, une MRC?
G.C. : « Non. Je ne vois pas quel problème cela viendrait régler. Si une telle initiative devait venir sur la table, ce devrait être à la demande des autres municipalités de la MRC. »
V. P. : « C’est une bonne question qui devrait se discuter avec toutes les parties prenantes. Il faut voir les avantages et les inconvénients pour Rimouski et les municipalités de la MRC de devenir « une ville, une MRC ». Il y a des municipalités dynamiques, comme par exemple la municipalité de Saint-Valérien, qui réussit à se démarquer en proposant des façons de faire uniques et innovantes, qui valorise l’apport de la communauté dans le développement du territoire et qui est devenue un modèle pour d’autres villages à travers le Québec. »
« Si l’on devenait « une ville, une MRC », il faudrait s’assurer de permettre à ces milieux de rester ce qu’ils sont, de valoriser leur unicité. Il faudrait aussi analyser les impacts sur le plan économique pour les citoyens de Rimouski. Je suis d’avis que pour le moment, ce n’est pas une priorité, et qu’on devrait plutôt travailler à renforcer nos liens d’abord, mais je reste ouverte aux discussions à ce sujet. »