Autoroute 20 : le député veut que la région parle d’une seule voix
Harold LeBel rappelle que le but est de revoir le projet inscrit au PQILe député de Rimouski à l’Assemblée nationale, Harold LeBel, lève un drapeau rouge concernant les tergiversations sur le prolongement de l’autoroute 20 vers Rimouski, à la suite d’un débat déclenché par le nouveau maire de Trois-Pistoles.
Philippe Guilbert, le nouveau jeune maire de la capitale des Basques, à 29 ans, a mentionné ouvertement qu’il souhaite que le projet de prolongement de la 20 soit plutôt changé pour un projet d’amélioration de la route 132. Il a indiqué à Radio-Canada cette semaine que ses motifs sont environnementaux et économiques, car il craint que les visiteurs cessent de s’arrêter à Trois-Pistoles, si la 20 est prolongée jusqu’à Rimouski.
« Je comprends que les gens de Rimouski aient envie de sauver quelques minutes, mais ça va affecter la quantité de gens de passage à Trois-Pistoles », explique-t-il. « Comme maire de Trois-Pistoles, je ne peux pas me positionner en faveur d’un projet qui va affecter le développement économique de ma ville », indiquait monsieur Guilbert à Radio-Canada.
« Ce n’est pas un projet nécessaire, ni même viable. Je pense qu’il y a beaucoup d’autres alternatives, beaucoup plus simples, moins coûteuses, moins dommageables, qu’on peut entreprendre au lieu de ce projet-là », a-t-il ajouté.
Plan B
Ce même reportage invitait le nouveau maire de Rimouski, Guy Caron, à s’exprimer. Il a mentionné qu’il pourrait s’agir d’un « bon plan B ». Il a ajouté qu’il n’a pas encore vu, à date, d’étude économique qui viendrait démontrer les bénéfices du projet de la 20 vers Rimouski. Des lecteurs ont mentionné au journal qu’ils avaient trouvé cette position « tiède ». Monsieur Caron a toutefois expliqué au journal aujourd’hui qu’à son avis, le prolongement de l’autoroute 20 demeure « le plan A », ce qui n’a pas été dit dans le reportage.
Le maire Caron s’attend à ce qu’il y ait des discussions à ce sujet à la prochaine réunion de la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL), organisme qui réunit les huit préfets et les maires des villes-centres de la région, la semaine prochaine.
Ne blâme pas les maires
Le député de Rimouski ne blâme pas les deux maires pour avoir fait connaître leur point de vue, mais rappelle que les revendications qui font l’unanimité ont toujours plus de chances d’obtenir l’écoute du gouvernement.
« Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi on fait ce débat maintenant. L’objectif de tout le monde est que le projet d’autoroute 20 revienne au Programme québécois des investissements (PQI). On ne devrait pas commencer maintenant à faire le tracé. On n’est pas des experts, personne. Il faut que ça revienne au PQI, pour que des fonctionnaires travaillent là-dessus, dressent des plans et proposent des choses. Après, on pourra faire le débat sur les meilleurs choix. Tant que le projet n’est pas au PQI, on tombe dans le vide. Les derniers projets ont été élaborés il y a six ou sept ans et sont maintenant obsolètes. »
Prochain budget
« Les enjeux ont changé, entre autres en ce qui a trait à l’environnement et à l’acceptabilité sociale. C’est sûr que ça a changé. On ne peut pas en revenir aux derniers plans. Il faut qu’on recommence à le faire en suivant les étapes. On devrait, tout le monde, se concentrer à dire que, pour le gouvernement actuel de la CAQ, la seule chance qu’on a de ramener le projet d’autoroute sur le PQI, c’est au prochain budget au printemps. Ne faisons pas de diversion. Demeurons concentrés sur cet objectif », commente monsieur LeBel.
Ne pas dévier le débat
« Je veux aussi rappeler que l’ensemble des partis politiques étaient d’accord, lors de la dernière campagne électorale, pour que le projet revienne au PQI. Il y a un consensus. Ne commençons pas à débattre sur un tracé potentiel alors qu’on ignore les paramètres. Quand les libéraux ont retiré le projet du PQI, ils ont fait des boîtes avec tous les documents et ils ont mis ça dans les classeurs. Rien n’a été fait depuis ce temps, alors quand on va ramener ça au PQI, ils vont faire le tri et travailler sur des projets. Ils vont venir consulter la population pour pouvoir en débattre. D’ici là, il ne faut pas dévier le débat. Il ne faut pas manquer ça. Si on manque ça, on va encore se retrouver avec des promesses électorales, seulement », opine le député LeBel.
Par ailleurs, la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette a fait savoir que le prolongement de la 20 demeure une priorité pour elle.