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Nouvelle de 17 h

Les travaux coûteraient 300 000 $ par intersection

Panneaux d’arrêt du centre-ville : la réponse est toujours : « non »
L’arrêt en direction Ouest-Est demeure, sur Sainte-Marie, mais le panneau d’arrêt en direction Nord-Sud a été retiré, sur l’avenue Rouleau. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Le conseil municipal de Rimouski maintient sa position quant au retrait de deux panneaux d’arrêt dans le centre-ville, malgré l’inquiétude de citoyens, dont une mère de quatre enfants qui s’est présentée à l’assemblée du conseil, lundi.

Lors de la première année de la crise sanitaire, la Ville avait ajouté un circuit de vélo qui permettait aux cyclistes et aux piétons de ne pas se côtoyer sur la promenade de la mer. Le circuit passait par la rue Sainte-Marie et traversait le bas des avenues Lepage, Rouleau et Saint-Louis, ainsi que celui de la rue Lavoie. Avec l’arrivée de l’hiver, la Ville a vérifié si elle pouvait rendre permanents ces arrêts obligatoires temporaires.

Travaux majeurs

Après vérification avec le ministère des Transports, elle a dû retirer les panneaux d’arrêt des avenues Saint-Louis et Rouleau, mais a pu conserver les autres. En raison de l’importance de la pente, ces intersections auraient dû faire l’objet de travaux majeurs – on parle de centaines de milliers de dollars- pour devenir permanents. Le maire, Guy Caron, a donc indiqué la semaine dernière que la Ville avait pris sa décision.

Mais de nombreux citoyens, piétons et cyclistes n’apprécient pas la décision, car ils considèrent que les automobilistes ont pris l’habitude de s’arrêter aux panneaux en question et que la sécurité a été augmentée.

Monsieur Caron a tenté l’expérience en voiture, comme il le rappelait récemment, constatant que la pente de l’avenue Rouleau était glissante en saison hivernale et la distance d’arrêt trop courte. Mais de l’autre côté, l’auteur de ces lignes a constaté en une fraction de seconde –ironiquement en allant prendre des photos pour illustrer le dernier texte à ce sujet- qu’un cycliste avait failli se faire frapper par une voiture droit devant lui.

« Pas de sécurité du tout! »

 « J’habite à quelques dizaines de mètres de l’intersection Sainte-Marie/Rouleau. Vous vous doutez sans doute pourquoi je suis là ce soir. Je suis en colère et je suis déçue de cette décision. On lit dans le journal le soir que vous avez pris cette décision en ayant à l’esprit la sécurité des piétons. Vous disiez que vous ne voulez pas causer de sentiment de fausse sécurité parmi les piétons? Eh bien! Je vous annonce qu’il n’y a pas de faux sentiment de sécurité, qu’il n’y a pas de sentiment de sécurité et qu’il n’y a pas de sécurité du tout à ces intersections. On les a abandonnés. Je suis maman de quatre enfants et j’ai deux garçons qui fréquentent l’École de musique située sur la rue Sainte-Marie. Ils ont seulement 550 mètres à marcher, mais ils doivent traverser deux rues dangereuses par eux-mêmes », a mentionné Sarah Loboda.

Sarah Loboda, la citoyenne préoccupée par la sécurité de ses enfants questionne le conseil. (Photo: capture d’écran)

Plans désastreux

« On nous dit que c’est plus sécuritaire que de maintenir les arrêts à ces endroits. Comme beaucoup de piétons et de cyclistes, mes fils doivent se déplacer rapidement, courir en espérant ne pas tomber, ne pas glisser et espérer ne pas se faire happer par une voiture, pour leur rendre à l’École de musique à pied, parce qu’on essaie de les encourager à être autonomes. La Ville nous dit que des travaux auraient coûté plusieurs centaines de milliers de dollars. Je me permets de poser la question : est-ce que ce sont les mêmes personnes qui ont réalisé les désastreux plans de réaménagement du carrefour Sirois/boulevard Arthur-Buies qui ont pris cette décision? Ceux qui ont manqué à leur devoir de prendre en considération les cyclistes et les piétons? Je pense qu’on devrait vouloir faire plus. Je doute des capacités de notre Ville à penser aux utilisateurs les plus vulnérables », a aussi lancé la dame.

Madame Loboda a aussi demandé si la Ville est vraiment intéressée à promouvoir le transport actif, ce à quoi le maire a répondu oui sans hésiter. « Il faut que sa priorité soit la sécurité des plus vulnérables », a-t-elle insisté.

Le maire, Guy Caron. (Photo: capture d’écran)

Normes incontournables

Pour ce qui est de la réponse du maire concernant les panneaux d’arrêt, elle fut celle-ci : « La question n’est pas aussi simple que de mettre ou d’enlever des panneaux d’arrêt. On doit vraiment suivre des exigences du ministère des Transports en matière de normes. Et selon les normes, on ne peut pas avoir d’intersection avec quatre panneaux d’arrêt à ces deux endroits, particulièrement pendant l’hiver. Quand j’ai parlé de faux sentiment de sécurité, je voulais dire que s’il y avait un arrêt, les piétons penseraient qu’ils sont en sécurité, alors qu’il est fort possible que la voiture ne puisse pas s’arrêter. C’est une recommandation de notre Service de génie civil. Ses recommandations doivent être cohérentes avec les normes établies par le ministère des Transports. »

On voit régulièrement du trafic lourde sur la rue Sainte-Marie, ici vis-à-vis l’avenue Rouleau. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

« C’est une recommandation de notre Service de génie civil. Ses recommandations doivent être cohérentes avec les normes établies par le ministère des Transports. » -Le maire Caron

300 000 $ par intersection

« Ce n’est pas une décision aléatoire. On nous a démontré que ces pentes ne répondent pas aux normes. En ce qui a trait aux travaux qui seraient requis, ce ne serait pas seulement de placer un panneau. Il faudrait refaire la pente pour diminuer l’angle de descente. Il faudrait refaire la chaussée et tout ce que ça implique. C’est ça qui coûterait des centaines de milliers de dollars. On parle de 300 000 $ à 400 000 $ par intersection. Pour les deux autres panneaux d’arrêt, on est conforme. Je comprends votre frustration, mais c’est une réalité qui existe depuis longtemps. On en viendra peut-être à faire des changements, mais l’ajout de stops n’est pas la solution préconisée maintenant », a poursuivi monsieur Caron.

« Le sujet du transport actif me touche beaucoup. La route est longue. Nous avons pris des engagements en campagne électorale et c’est pour faire mieux. Il va falloir revoir des façons de faire. Il y aura des coûts. Mais si on est capable de mettre des millions de dollars dans un projet, on devrait être capable de poser des actions pour sécuriser les piétons et les cyclistes », a mentionné de son côté le conseiller du district Saint-Germain, Philippe Cousineau-Morin.

Le conseiller Philippe Cousineau-Morin. (Photo: capture d’écran)
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