La volonté de demeurer à domicile prend de l’ampleur
Chez les aînés, selon un sondageUn récent sondage de Royal LePage mené à l’échelle du Canada auprès de professionnels de l’immobilier possédant une expertise avec la clientèle âgée ou en matière d’accessibilité physique, démontre que le plus important pour les Canadiens est de bien vieillir à domicile.
Ce, en autant que la majorité des commodités soient déjà présentes au rez-de-chaussée ou que la propriété puisse être convertie ainsi afin d’accueillir sur un seul étage une chambre à coucher, une salle de bain complète, une buanderie et une cuisine, s’il ne s’agit pas déjà d’une maison de plain-pied.
En effet, 43 % des répondants ont attribué à cette caractéristique la cote « primordiale », et 54 % l’ont qualifiée de « pratique ».
« Le Québec est l’une des provinces canadiennes où la part de la population âgée de 65 ans et plus est la plus élevée », observe Stefanie Cadou, courtier immobilier résidentiel chez Royal LePage Village à Montréal. « Au moment où le marché immobilier continue de voir la demande dépasser l’offre de propriétés à vendre, de nombreux baby-boomers songent à leur avenir en matière de logement, dont la possibilité de vieillir à domicile », ajoute-t-elle.
Caractéristiques importantes
Une entrée sans marche à l’avant comme à l’arrière de la propriété et une baignoire à accès latéral ou une douche de plain-pied avec une grande entrée sont également des caractéristiques d’une grande importance pour ce groupe démographique, lors de la rénovation ou de l’achat d’une maison.
Pour les deux caractéristiques, 42 % des répondants ont indiqué que leurs clients les jugeaient « primordiales », alors que 57 % et 51 % des répondants, respectivement, ont indiqué que leurs clients qualifiaient ces deux caractéristiques de « pratiques ». Une proportion de 38 % des répondants ont jugé « primordial » le revêtement de sol antidérapant, et 49 % d’entre eux l’estiment « pratique ».
Vieillir à domicile
« La perspective de vieillir à domicile comporte bien des considérations », explique madame Cadou. « D’abord, il est important de réfléchir pendant qu’on est en santé aux risques éventuels pour soi et ses proches, parce que dans l’urgence et lorsque notre santé flanche, il devient difficile de prendre des décisions qui nous conviennent. Par exemple, est-ce que la propriété actuelle conviendra toujours dans cinq ou dix ans? L’entretien est-il ou deviendra-t-il une charge trop lourde? Et s’il s’agit d’une propriété à étages, il est peut-être temps de penser à opter pour un plain-pied ou une copropriété. »
Selon les experts de Royal LePage, les caractéristiques les moins importantes pour les personnes âgées au moment de l’achat sont une baignoire d’hydromassage (16 % la jugent « pratique », 84 % y attribuent la cote « aucune importance »), l’abaissement des comptoirs et des armoires (3 % le jugent « primordial », 46 % « pratique », et 51 % indiquent qu’il n’a « aucune importance ») et une rampe d’accès pour fauteuils roulants à l’extérieur (6 % la disent « primordiale », 46 % « pratique », et 48 % n’y attachent « aucune importance »).
La proximité
Pour ce qui est des autres priorités des membres de la population canadienne âgée souhaitant acquérir une propriété dans l’intention d’y passer leur vieillesse, 94 % des experts ont mentionné l’achat d’une propriété à proximité des membres de la famille. La proximité d’un hôpital et des services communautaires (88 %), la présence de magasins et de restaurants à distance de marche (86 %) et les avantages de la vie dans une copropriété (84 %) sont également des considérations importantes.
À la question visant à déterminer si l’achat conjoint d’une propriété avec les membres de la famille constitue une priorité, près des deux tiers (65 %) des experts ont répondu par la négative.
Enjeux de mobilité
« Selon les besoins, le coût d’adapter une propriété pour vieillir à domicile peut grandement varier », ajoute madame Cadou. « Si la personne cherche des façons simples de rendre son logement sécuritaire, il est possible de faire des ajustements peu onéreux pour diminuer le risque de chute qui est le premier facteur d’hospitalisation chez les personnes âgées. L’ajout de barres de soutien dans la salle de bain ou de bandes antidérapantes dans les escaliers peut s’avérer très efficace. Si toutefois les enjeux de mobilité sont plus importants, l’évaluation des lieux par un ergothérapeute peut s’avérer bénéfique pour faire des modifications ergonomiques appropriées à une propriété. Tant que possible, je suggère d’opter pour des améliorations qui ne soient pas définitives. »
Une enquête effectuée l’été dernier pour Royal LePage par la société Léger a montré que 52 % des baby-boomers canadiens préféreraient rénover leurs propriétés actuelles plutôt que de déménager.
Moins intéressés par la cohabitation générationnelle
« L’option de vivre avec la famille dans une maison intergénérationnelle permet d’assurer un espace sécuritaire pour les doyens d’une famille, et bien souvent, d’exploiter un budget plus grand », ajoute madame Cadou. Toutefois, cela vient avec une grande responsabilité et il est essentiel de déterminer d’avance des règles de maisonnée pour que chacun trouve son indépendance et son confort. »
Plus à venir
Autre constat intéressant issu du sondage, 74 % des répondants ont indiqué que la population canadienne âgée envisage de plus en plus de vieillir à domicile en raison du coût élevé de la vie dans les foyers d’hébergement pour personnes âgées. En parallèle, 59 % des répondants ont indiqué que cette tendance est en partie causée par les préoccupations soulevées quant à la sécurité au sein des foyers d’hébergement pour personnes âgées au cours de la pandémie. Ci-dessous, les résultats complets du sondage.