Les étudiants vont manifester mardi
Les collégiens s'en prennent à leur d.g.L’Association générale étudiante du campus de Rimouski (AGECAR) et l’Association générale étudiante du Cégep de Rimouski (L’AGECR) annoncent qu’elles tiendront une marche pour la gratuité scolaire et pour « lutter contre la marchandisation de l’éducation », mardi.
Le 22 mars, cela fera 10 ans jour pour jour qu’a eu lieu un de mouvement de contestation important de l’histoire du Québec, nommé aujourd’hui « le printemps érable ». « Pour souligner cet anniversaire, ce sont près de 65 000 étudiant.e.s qui seront en grève partout dans la province pour rappeler que, même 10 ans après ces événements, les coûts d’accès à l’enseignement universitaire sont toujours en hausse, ainsi que l’endettement étudiant », indique un communiqué de l’Association étudiante de l’UQAR.
Lors de cette journée, l’Association générale étudiante du campus de Rimouski (AGECAR) tiendra une ligne de piquetage à compter de 6 h 30, ainsi que l’Association générale étudiante du Cégep de Rimouski (L’AGECR) qui tiendra la sienne à 11 h 30. Le départ de la marche se fera conjointement à 13 h, devant l’entrée principale de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et devant l’entrée principale du Cégep de Rimouski pour se terminer au 320 St-Germain Est, devant les bureaux des députés.
De plus, le lundi 21 mars, dès 16 h au local E-225 de l’UQAR, se tiendra une période de création d’affiches et de bannières, le matériel étant fourni. Toute la communauté rimouskoise est invitée à y participer en grand nombre.
Les collégiens s’en prennent à leur d.g.
Par ailleurs, dans le cadre des préparatifs entourant cet événement, les dirigeants de l’association étudiante se disent outrés par une décision du directeur général du Cégep, François Dornier.
« Les cégeps et les universités sont historiquement des pionniers de la libre expression, des revendications et de l’avancée des droits étudiants et des enjeux sociétaux. Visiblement, François Dornier, directeur général du Cégep de Rimouski depuis 2015, a sa propre interprétation du rôle essentiel des institutions scolaires et des valeurs qui ont toujours caractérisé le Cégep de Rimouski et la société québécoise », mentionne d’abord leur communiqué reçu samedi.
« Il était prévu de permettre aux participants de se rendre à La Coudée, un grand local du Cégep aux services des affaires étudiantes, pour se réchauffer, boire du café et de la soupe après la manifestation. Les participants étaient ensuite invités à assister à la projection d’un documentaire sur le militantisme organisé par des enseignants à la salle George-Beaulieu, ouverte au public. Cependant, monsieur Dornier est catégorique : il est inconcevable que des personnes qui ne sont pas étudiants au Cégep puissent accéder au local de La Coudée pour tenir une activité pacifique. Il justifie que la direction ne peut pas assurer la sécurité des usagers de l’établissement. »
Compromis rejeté
« L’Association générale des étudiant.es du Cégep de Rimouski a tenté de trouver un compromis en proposant de réduire le nombre de personnes dans le local, limiter les accès au collège, tenir un registre des personnes qui souhaitent boire du café, financer la présence d’agents de sécurité en plus de ceux déjà présents au Cégep. Rien à faire, les Rimouskoises et les Rimouskois semblent représenter une source d’imprévisibilité et de danger pour le directeur général. »
Pour Xavier Gravel, Président de l’AGECR, la décision sans appel est à la fois navrante et inquiétante : « Ça ne fait pas partie de la culture de la communauté rimouskoise d’être agressive lors d’une manifestation. Je ne sais pas sur quelle base récente le directeur général s’appui pour douter de la coopération étudiante et citoyenne, mais une chose est sûre, l’interdiction de tenir un réunion pacifique à La Coudée le 22 mars vient de briser le lien de confiance qui unissait les rimouskois et le Cégep. »
Grave vérité
Selon lui, « La décision prise par monsieur Dornier repose essentiellement sur des bases politiques, de perceptions discriminantes envers la population rimouskoise et sur l’application abusive et disproportionnée du règlement du maintien de la sécurité au sein de l’établissement. »
« La situation semble anecdotique, mais elle reflète au contraire une grave vérité sur les méthodes diplomatiques et sur l’ingérence des valeurs personnelles et des principes du directeur général dans ses fonctions. Une décision doit se reposer sur des politiques déjà existantes et cohérentes en collaboration avec toutes les instances, pas sur son ressenti personnel. On ne peut pas laisser passer sous silence ce qui vient de se produire. Nous nous battrons pour faire respecter les droits et les valeurs québécoises qui font partie de l’histoire du Cégep de Rimouski depuis des décennies », conclut monsieur Gravel.
Une réaction du Collège est attendue, demain.