Un donneur de sang émérite
Le commandant de l’unité de la Réserve NCSM d’Iberville de Rimouski, Claude Cormier, est un donneur de sang émérite, lui qui compte un peu plus de 200 dons à son actif.
Le commandant Cormier a tenu a témoigner de l’importance de la cause, alors qu’il sera l’invité d’honneur de la collecte de sang d’HÉMA-Québec qui aura lieu à l’unité de la Réserve navale de Rimouski les 28, 29 et 31 mars prochains. Même si les rendez-vous sont complets pour la collecte à venir, Claude Cormier s’est entretenu avec le Journal Le Soir afin de parler de son parcours, de la réalité d’être un donneur de sang et de ce qui le motive à continuer.
Un cheminement bien rempli
Depuis le début de sa carrière, le commandant Claude Cormier a eu l’occasion de voyager et d’essayer divers postes : « J’ai joint la réserve navale en 1990 en tant qu’officier de guerre navale et par la suite dans les années 2000 j’ai changé de métier pour devenir officier de renseignements et depuis ce temps-là je travaille comme officier de renseignements. »
Il a également été officier recruteur en Colombie-Britannique pour le NCSM MALAHAT et a enseigné en Tunisie à la marine tunisienne.
Son parcours côté civil a été marqué par ses études en soins infirmiers à Québec. Il a par la suite travaillé chez HÉMA-Québec pour une période de deux ans comme superviseur de collecte mobile et a été coordinateur pour les dons d’organes.
Il ne s’agit là que de quelques points saillants seulement de sa carrière et de ce qui l’a amené à devenir le commandant du NCSM d’Iberville à Rimouski.
Collecte de sang
Le premier de ses 200 et quelques dons de sang remonte à l’époque où Claude Cormier était aux études: « J’étais encore étudiant en soins infirmiers, la première fois que j’ai donné du sang. Je crois que l’organisation s’appelait encore la Croix-Rouge et c’est le seul don que j’ai fait avec la Croix-Rouge avant que ça ne change de nom pour HÉMA-Québec. »
Il raconte que malgré sa crainte, il était impressionné de voir comment le sang donné peut servir à sauver des vies. Ce qui l’a d’autant plus motivé à poursuivre ses dons, c’est la façon dont ses dons ont servi pendant longtemps à la clientèle pédiatrique : « Je suis rentré dans le programme de plasma après avoir travaillé avec HÉMA-Québec et j’ai donné du sang pour la clientèle pédiatrique. Dans mon sang j’avais le CMV qui était négatif, qui se trouve à être le cytomégalovirus. Je n’avais pas été exposé à ça, jusqu’à très récemment et pendant plusieurs années mon sang servait entre autres à donner à la clientèle pédiatrique donc ça été un peu, un incitatif pour que je donne du sang. »
Un long processus
« Lorsque ça s’est terminé – parce qu’en devenant CMV positif je ne pouvais plus donner sur le plan pédiatrique – c’est là que j’ai commencé à donner du plasma et des plaquettes. À ce moment-là, je pouvais donner à chaque deux semaines, des plaquettes donc ça va assez rapidement pour augmenter le nombre de dons. Mais ça prend quand même plusieurs années, ça fait quand même une vingtaine d’années depuis que j’ai commencé à donner du sang donc même à chaque deux semaines, et des fois ce n’était pas possible d’y aller à chaque deux semaines alors en bref j’ai réussi à me rendre jusqu’à ce nombre-là » poursuit monsieur Cormier.
Il raconte qu’à certaines occasions, il a été appelé pour donner du sang à des personnes en particulier : « Dans tout ça, il y a eu des fois ou on m’appelait pour des receveurs spécifiques. Sans savoir le nom de ces personnes, je savais que je pouvais donner à une personne âgée de 12 ans et aux soins pédiatriques, même si j’étais CMV positif. Dans ces cas-là, mon sang était vraiment compatible avec eux. Des fois, il y a des gens qui peuvent développer des anticorps face au sang qu’ils reçoivent et seulement certaines personnes peuvent leur en donner donc j’ai vécu cette expérience-là pendant quelque mois et quand c’est terminé, on se pose toujours la question : qu’est-ce qui est arrivé ? »
Malgré l’incertitude qui plane quant à ce qui peut arriver à la personne, Claude Cormier espère toujours que son sang aura suffi à guérir la personne ou tout au moins, qu’il lui aura permis d’avoir du temps de qualité avec sa famille : « C’est ça qui me motive à donner du sang et à me rendre plus loin parce que 200 dons, ça ne se termine pas là, ça va continuer. »
Les donneurs de sang de la région
Claude Cormier a voulu profiter de l’entrevue avec le Journal pour souligner la générosité des gens d’ici : « Dans la région de Rimouski, nous avons de très bons donneurs. On a 247 personnes qui ont donné plus de 50 fois, 23 personnes qui ont donné plus de 100 fois, 5 personnes de plus de 150 fois et une autre personne (autre que moi) qui a donné plus de 200 fois et cette personne en a donné 300 fois. »
« Les collectes qui se font à Rimouski sont parmi les plus importantes au Québec : ce n’est pas toutes les collectes au Québec qui sont capables d’atteindre leur objectif de dons pis HÉMA-Québec se fie beaucoup à la générosité des gens du Bas-Saint-Laurent pour pouvoir fournir en sang, le réseau de la santé », conclut le commandant.
C’est d’autant plus important, sachant qu’HÉMA-Québec a besoin d’environ mille dons par jour et que chaque don peut sauver quatre vies.