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Nouvelle de 17 h

Essence : de la marge de manœuvre pour aider les entreprises

La Chambre de commerce lance un cri d’alarme aux gouvernements
Le prix moyen est à 1,85 $ litre au Bas-Saint-Laurent, aujourd’hui, selon CAA Québec. Il devrait être de 1,83 $. (Photo: Unsplash photos)

La Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette (CCIRN) dévoile les graves répercussions que la hausse du coût de l’essence des dernières semaines a sur plusieurs types d’entreprises, sur son territoire.

Elle note que comme la hausse profite aux deux paliers de gouvernements supérieurs, ceux-ci ont la marge de manoeuvre pour aider les entreprises.

« Cette hausse vertigineuse provoque des coûts additionnels importants pour la plupart de nos entreprises, puisque les coûts de transports sont directement affectés sur tous les fronts. Il est aussi essentiel de souligner que puisque nous sommes en région, nos coûts de transport sont souvent plus grands que dans les grands centres ce qui rend la situation encore plus problématique pour une région comme le Bas-Saint-Laurent », mentionne un communiqué de la Chambre de commerce diffusé cet après-midi.

Facture refilée

« Bien que nous saluons l’initiative gouvernementale d’aider le portefeuille des particuliers qui vivent une hausse du coût de la vie considérable, une aide directe aux entreprises est également requise puisqu’en ignorant cette hausse de coût directe et importante que subit nos entreprises, il deviendra vite inévitable pour elles de devoir refiler une partie de cette facture aux consommateurs, même si ce n’est le souhait d’aucune organisation. Le tout n’aidera en rien la situation de l’inflation qui atteint des sommets », croit la Chambre.

Le prix moyen est à 1,85 $ litre au Bas-Saint-Laurent, aujourd’hui, selon CAA Québec. Il devrait être de 1,83 $.

Producteurs agricoles

Celle-ci ajoute que la situation est particulièrement préoccupante pour les producteurs agricoles « qui ont une tonne d’équipements qui ne fonctionnent qu’à l’essence et qui ont vu leurs dépenses exploser dans les dernières semaines. Ce type d’entreprise ne peut pas augmenter ses revenus à court terme, ce qui provoque une énorme pression sur leurs liquidités. Avec le paysage géopolitique actuel, il est évident que nous devons soutenir nos entreprises locales pour avoir une autonomie alimentaire et énergétique. Il est maintenant temps de passer de la parole aux actes. »

Le président de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette, Guillaume Sirois. (Photo: courtoisie Laurie Edwidge Cardinal)

Plusieurs autres types d’entreprises sont aussi à risque élevé avec cette hausse. On peut penser aux entreprises de transport pour lesquelles le coût de l’essence est une dépense qui était déjà accaparante, avant cette hausse.

Gros enjeux

« Nous sommes extrêmement préoccupés par la hausse du coût de l’essence que nous vivons actuellement. N’oublions pas que nos entreprises agricoles sont souvent des entreprises familiales avec de gros enjeux qui ne les ont pas épargnés dans les dernières années. Elles doivent maintenant subir une hausse substantielle de leurs dépenses, pratiquement du jour au lendemain », soutient le président de la Chambre, Guillaume Sirois.

« Pensons également aux organismes communautaires qui ont besoin d’essence pour leurs équipements ou pour le transport de denrées et qui n’ont aucun moyen d’augmenter leurs revenus, mais qui doivent tout de même pallier à cette dépense additionnelle. C’est très inquiétant et nous demandons aux différents gouvernements en urgence d’aider ces types d’organisations extrêmement rapidement », estime également monsieur Sirois.

Taxes

La Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette rappelle d’autre part toutes les taxes qui font partie du prix de l’essence actuellement. Le fédéral impose une taxe d’accise de 10 cents/litre. Le Québec impose de son côté une taxe additionnelle sur les carburants de 19,2 cents/litre. Une taxe sur le carbone de 5,37 cents/litre est également imposée.

La TPS et la TVQ sont à pourcentage et sont comptabilisées après ces autres taxes, ce qui fait que les revenus de l’État augmentent eux aussi avec la hausse du coût de l’essence. Au final, environ 39% du coût de l’essence sert à payer différentes taxes. « Les deux paliers gouvernementaux ont donc une marge de manœuvre importante pour aider nos entreprises à contrecarrer leurs dépenses additionnelles, ne serait-ce que temporairement, le temps que le coût de l’essence revienne à un niveau raisonnable », croit la Chambre.

Revenus améliorés

« La réalité est qu’une hausse du coût de l’essence gonfle aussi les coffres de l’État et les deux gouvernements pourraient conserver leurs revenus initiaux tout en redistribuant les excédents qu’ils engrangent depuis cette hausse des dernières semaines et ainsi lancer le message clair qu’ils sont là pour nos entreprises qui ne commencent qu’à se sortir d’une crise pandémique qui ont affecté leurs revenus », précise encore le communiqué de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette.

« Les deux paliers gouvernementaux doivent absolument prendre action sur cette question en offrant une aide directe aux organisations les plus vulnérables. Le gouvernement albertain a notamment retiré sa taxe sur l’essence ce qui donne un répit non seulement aux citoyens, mais aussi aux entreprises de son territoire », conclut la Chambre.

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