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Économie

Les Québécois ont moins le goût d’entreprendre

Rapport sur l’entrepreneuriat au Québec
(Photo: Unsplash photos)

L’organisme Réseau Mentorat dévoile l’Indice entrepreneurial québécois 2021 présenté par le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec, une référence incontournable depuis 2009 en matière de mesure de l’entrepreneuriat au Québec.

Les femmes et les personnes issues de l’immigration présentent des taux près de deux fois plus élevés comparativement aux hommes et aux personnes natives parmi les nouveaux entrepreneurs. Ce sont des résultats qui consolident la place de plus en plus importante de ces groupes dans l’entrepreneuriat québécois, tel qu’observé dans l’Indice 2020. Recul des taux globaux d’intentions et de démarches, stabilité du taux de propriétaires. En 2021, le taux global d’intentions d’entreprendre se situe à 15,1 %, en baisse de plus de 5 points de pourcentage depuis 2019.

Des jeunes motivés

Le taux global de démarches s’établit à 7,2 % (9,7 % en 2019). Les baisses dans la dernière année sont surtout liées à celle des taux des hommes et des jeunes, mais malgré cette fluctuation, les 18 à 34 ans demeurent le groupe d’âge ayant le plus grand désir d’entreprendre. Après cinq ans de diminution du taux des propriétaires (de 7,9 % en 2015 à 5,6 % en 2020), celui-ci s’est stabilisé et se situe toujours à 5,6 % en 2021. Cette stabilisation s’explique par le taux plus élevé des personnes issues de l’immigration (6,9 % comparativement à 5,3 % pour les personnes natives).

Moins de fermetures

Le taux des fermetures (personnes ayant fermé au moins une fois dans leur vie une entreprise) se situe à 10,0 % (11,9 % en 2020), une légère baisse qui pourrait s’expliquer par l’important dispositif de soutien gouvernemental durant la crise. Quasi-parité des taux homme-femme pour les intentions et les démarches Après une réduction constante de l’écart entre les taux féminins et masculins depuis 2015, l’Indice 2021 affiche un taux d’intentions des femmes quasi égal à celui des hommes (respectivement 14,9 % et 15,2 %).

Le taux de démarches des femmes est lui aussi à quasi-égalité (respectivement 7,0 % et 7,4 %). Le taux des nouveaux propriétaires (en activité depuis moins d’un an) est nettement plus élevé chez les femmes que les hommes (respectivement 13,3 % et 7,2 %).

Les femmes s’affirment

Sur l’ensemble des nouveaux propriétaires, cela représente une proportion de 64,8 % pour les femmes. En comparaison, lors de la parution de l’Indice 2017 dédié à l’entrepreneuriat féminin, cette proportion de nouvelles femmes propriétaires s’établissait à 51,4 %. Plus que jamais, les femmes jouent un rôle de premier plan dans le monde des affaires, et ces taux sont le reflet de leur dynamisme.

Personnes issues de l’immigration : résilience et agilité

Ce groupe est toujours deux fois plus « dynamique » : les taux d’intentions et de démarches des personnes issues de l’immigration demeurent toujours en 2021 deux fois plus élevés que ceux des personnes natives (intentions : 25,7 % contre 13,3 % pour les personnes natives, démarches : respectivement 12,2 % et 6,4 %).

En 2021, le taux de propriétaires est plus élevé chez les personnes issues de l’immigration (6,9 %, comparativement à 5,3 % chez les personnes natives), et s’explique particulièrement par le taux nettement plus élevé de nouveaux propriétaires en activité depuis moins d’un an pour ce groupe (15,7 % contre 9,0 % pour les personnes natives).

Résilience

Signe de résilience, soulignons aussi les nombreux pivots que les propriétaires issus de l’immigration ont pu effectuer dans la dernière année à différents égards. À titre d’exemple : la transformation de l’entreprise pour offrir une gamme de produits/services différente (55,3 % contre 36,1 % pour les personnes natives) et l’adoption d’une nouvelle approche commerciale (56,1 % contre 37,5 %). La pénurie de main-d’œuvre : obstacle n o1 des propriétaires d’entreprise Sans surprise, les propriétaires d’entreprise identifient la pénurie de main-d’œuvre comme étant l’obstacle n o1 à la croissance de leurs activités, suivie par tous les obstacles liés aux conditions sanitaires et économiques engendrées par la pandémie de la COVID-19.

Deux fois plus d’entreprises menacées

Selon Réseau Mentorat, une donnée positive observée est la hausse de plus de 10 points de pourcentage des propriétaires qui considèrent leur entreprise comme étant en bonne posture comparativement à 2020 (47,2 % contre 36,1 %). Toutefois, la part des entreprises en danger et avec risque de fermeture imminente a doublé, passant de 2,1 % à 4,2 %, et davantage chez les propriétaires immigrants que natifs. Pour l’ensemble de ces entreprises en difficulté, 1 sur 4 invoque la pénurie de main-d’œuvre comme cause principale. Si la pandémie et la pénurie de main-d’œuvre génèrent des impacts qui se font sentir dans la chaîne entrepreneuriale, le vieillissement de la population s’inscrit lui aussi en trame de fond de ces changements en cours.

Autres faits saillants

 -Pénurie de main-d’œuvre : impact potentiel chez nos futurs entrepreneurs. Ce manque affecte même les personnes en démarches pour entreprendre puisqu’elles sont le tiers à indiquer que c’est un obstacle difficile à contourner dans le cadre de la création ou de la reprise de leur entreprise ; un défi s’ajoutant aux nombreux autres à cette étape entrepreneuriale;

-Le secteur de l’agriculture, foresterie, pêche et chasse est davantage prisé.

-Le taux des personnes en démarches au sein de ce secteur a évolué de la 10e position en 2019 à la 4 e en 2021, pour s’établir à 8,8 %. Il s’agit d’une progression notable à suivre de près.

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